Léglise Saint-Pierre se trouve sur une hauteur dominant la vallée de la Dordogne (un des plus beaux panoramas de la région). L'édifice, bien qu'en grande partie gothique, est de style roman à la base (comme en atteste son mur sud en partie du XIe siÚcle). Au XIVe siÚcle, l'église est rebùtie. De cette époque datent : la nef unique (composée de voûtes sur croisée d'ogives, qui
CLOCHER, s. m. Les Ă©glises bĂąties pendant les premiers siĂšcles du christianisme, ne possĂ©dant pas de cloches, Ă©taient naturellement dĂ©pourvues de clochers. Si, dĂ©jĂ , au VIIIe siĂšcle, l’usage des cloches destinĂ©es Ă  sonner les offices ou Ă  convoquer les fidĂšles Ă©tait rĂ©pandu, ces cloches n’étaient pas d’une assez grande dimension pour exiger l’érection de tours considĂ©rables, et ces instruments Ă©taient suspendus dans de petits campaniles Ă©levĂ©s Ă  cĂŽtĂ© de l’église, ou au-dessus des combles, ou dans des arcatures mĂ©nagĂ©es au sommet des pignons, ou mĂȘme Ă  de petits beffrois de bois dressĂ©s sur la façade ou les murs latĂ©raux. Nous ne voyons pas qu’on ait fondu de grosses cloches avant le XIIe siĂšcle ; encore ces cloches Ă©taient-elles petites relativement Ă  celles qui furent fabriquĂ©es dans les siĂšcles suivants, et cependant le XIe et le XIIe siĂšcle Ă©levĂšrent des clochers qui ne le cĂšdent en rien, comme diamĂštre et hauteur, Ă  ceux bĂątis depuis le XIIIe siĂšcle. On peut donc considĂ©rer les plus anciens clochers autant comme des monuments destinĂ©s Ă  faire reconnaĂźtre l’église au loin, comme un signe de puissance, que comme des tours bĂąties pour contenir des cloches. Des motifs Ă©trangers aux idĂ©es religieuses durent encore contribuer Ă  faire Ă©lever des tours attenantes aux Ă©glises. Pendant les incursions normandes sur les cĂŽtes du Nord, de l’Ouest et le long des bords de la Loire et de la Seine, la plupart des Ă©glises furent saccagĂ©es par ces barbares ; on dut songer Ă  les mettre Ă  l’abri du pillage en les enfermant dans des enceintes et en les appuyant Ă  des tours solides qui dĂ©fendaient leurs approches. Ces tours durent ĂȘtre naturellement bĂąties au-dessus de la porte de l’église, comme Ă©tant le point le plus attaquable. Dans ce cas, le placement des cloches n’était qu’accessoire ; on les suspendait au sommet de ces tours, dans les loges ou les combles qui les couronnaient. C’est, en effet, dans les contrĂ©es particuliĂšrement ravagĂ©es par les incursions pĂ©riodiques des Normands que nous voyons les Ă©glises abbatiales et mĂȘme paroissiales prĂ©cĂ©dĂ©es de tours massives dont malheureusement il ne nous reste guĂšre aujourd’hui que les Ă©tages infĂ©rieurs. L’église abbatiale de Saint-Germain-des-PrĂ©s, Ă  Paris, conserve encore les parties infĂ©rieures de la tour carlovingienne bĂątie devant la porte principale, celle par laquelle entraient les fidĂšles. Les Ă©glises de Poissy et de CrĂ©teil, sur la Seine, et les Ă©glises abbatiales de Saint-Martin de Tours, et de Saint-Savin, en Poitou, prĂ©sentent la mĂȘme disposition d’une tour massive prĂ©cĂ©dant l’entrĂ©e ou servant de porche. Ce qui fut d’abord commandĂ© par la nĂ©cessitĂ© devint bientĂŽt une disposition consacrĂ©e ; chaque Ă©glise voulut avoir sa tour ; il faut d’ailleurs ne point perdre de vue l’état social de l’Occident au XIe siĂšcle. À cette Ă©poque, la fĂ©odalitĂ© Ă©tait constituĂ©e ; elle Ă©levait des chĂąteaux fortifiĂ©s sur ses domaines ; ces chĂąteaux possĂ©daient tous un donjon, une tour plus Ă©levĂ©e que le reste des bĂątiments et commandant les dehors. Or les Ă©glises cathĂ©drales et abbatiales Ă©taient en possession des mĂȘmes droits que les seigneurs laĂŻques ; elles adoptĂšrent les mĂȘmes signes visibles et voulurent avoir des donjons religieux, comme les chĂąteaux avaient leurs donjons militaires. On ne saurait admettre que les Ă©normes clochers prĂ©cĂ©dant les Ă©glises abbatiales du XIe siĂšcle, comme, par exemple, ceux dont on voit encore les Ă©tages infĂ©rieurs Ă  Saint-BenoĂźt sur Loire et Ă  Moissac entre autres, fussent uniquement destinĂ©s Ă  recevoir des cloches Ă  leur sommet ; car il faudrait supposer que ces cloches Ă©taient trĂšs-grosses ou en quantitĂ© prodigieuse ; ces deux suppositions sont Ă©galement inadmissibles ; les cloches, au XIe siĂšcle, Ă©taient petites et rares. On regardait alors une cloche de 3 000 kilogrammes comme un objet de luxe que peu d’églises pouvaient se permettre voy. Cloche. Si le clocher, au XIe siĂšcle, n’eĂ»t Ă©tĂ© qu’un beffroi, comment les constructeurs eussent-ils employĂ© la majeure partie de leurs ressources Ă  les Ă©lever, tandis qu’ils Ă©taient obligĂ©s de mettre la plus grande parcimonie souvent dans la construction de l’église ? Pour suspendre les quelques petites cloches dont un monument religieux disposait Ă  cette Ă©poque, il suffisait d’un campanile posĂ© sur le pignon ; il faut donc voir, dans le clocher primitif, une marque de la puissance fĂ©odale des cathĂ©drales et abbayes, ou de la richesse et de l’importance des communes. Du moment que l’érection d’un clocher devenait une question d’amour-propre pour les monastĂšres, les chapitres ou les communes, c’était Ă  qui construirait la tour la plus Ă©levĂ©e, la plus riche, la plus imposante. BientĂŽt on ne se contenta pas d’un seul clocher ; les Ă©glises en eurent deux, trois, cinq, sept et jusqu’à neuf, et c’est principalement dans les contrĂ©es oĂč la fĂ©odalitĂ© sĂ©culiĂšre Ă©lĂšve ses chĂąteaux les plus formidables que les cathĂ©drales, les abbayes et plus tard les paroisses, construisent des clochers magnifiques et nombreux. La basilique romaine servit longtemps de type aux architectes chrĂ©tiens pour bĂątir leurs Ă©glises, et ils ne commencĂšrent Ă  s’en Ă©carter que vers le commencement du XIe siĂšcle, dans quelques provinces oĂč les arts d’Orient pĂ©nĂ©trĂšrent brusquement dans le PĂ©rigord et le Limousin. Lorsque des clochers furent annexĂ©s aux basiliques imitĂ©es, par tradition, des monuments antiques, force fut aux architectes d’adopter, pour leurs clochers, des formes nouvelles, puisque la basilique antique n’avait rien qui pĂ»t servir de modĂšle Ă  ce genre de construction. L’idĂ©e d’élever, Ă  la place du narthex, une tour massive propre Ă  la dĂ©fense de l’entrĂ©e du monument, dut ĂȘtre la plus naturelle, et c’est, comme nous l’avons dit plus haut, celle qui fut adoptĂ©e. Les constructeurs carlovingiens, prĂ©occupĂ©s avant tout d’élever une dĂ©fense surmontĂ©e d’une guette et d’un signal sonore, ne songĂšrent pas tout d’abord Ă  dĂ©corer leurs clochers. Des murs Ă©pais flanquĂ©s aux angles de contreforts plats, percĂ©s Ă  la base d’une arcade cintrĂ©e, aux Ă©tages intermĂ©diaires de rares fenĂȘtres, et couronnĂ©s par un crĂ©nelage, une loge et un beffroi durent composer nos plus anciens clochers. Le rez-de-chaussĂ©e voĂ»tĂ© en berceau plein cintre, ordinairement sur plan barlong[1], servait de porche. Rarement un escalier communiquait directement de la base au faĂźte du monument, afin de rendre plus difficile la prise de cette dĂ©fense. On n’arrivait aux Ă©tages supĂ©rieurs que par les combles de la nef ou par une porte percĂ©e Ă  l’intĂ©rieur de l’église, Ă  quelques mĂštres au-dessus d’un pavĂ©, et en se servant d’une Ă©chelle[2]. Au point de vue de l’art, ces constructions n’avaient rien de remarquable. Ce devaient ĂȘtre de vĂ©ritables bĂątisses Ă©levĂ©es pour satisfaire au besoin du moment. Cependant le porche, la partie infĂ©rieure de l’édifice prĂ©cĂ©dant l’entrĂ©e, affectait parfois des dispositions dĂ©jĂ  recherchĂ©es[3]. L’architecture romane primitive Ă©tait pauvre en invention ; toutes les fois qu’elle ne s’appuyait pas sur une tradition romaine, elle Ă©tait singuliĂšrement stĂ©rile. Mais quand, dans l’ouest, des VĂ©nitiens eurent fait pĂ©nĂ©trer les arts qu’eux-mĂȘmes avaient Ă©tĂ© recueillir en Orient[4], il se fit une vĂ©ritable rĂ©volution dans l’art de bĂątir, rĂ©volution qui, du PĂ©rigord et du Limousin, s’étendit jusque sur la Loire et en Poitou. À PĂ©rigueux mĂȘme, nous trouvons un immense clocher qui n’est pas moins curieux Ă  Ă©tudier Ă  cause de la date reculĂ©e de sa construction premiĂšres annĂ©es du XIe siĂšcle que par sa forme Ă©trange et la hardiesse de sa structure. Les constructeurs de Saint-Front de PĂ©rigueux, aprĂšs avoir Ă©levĂ© l’église actuelle sur le modĂšle de celle de Saint-Marc de Venise, bĂątirent, sur les restes de l’église latine des VIe ou VIIe siĂšcles, une tour carrĂ©e terminĂ©e par une calotte conique portĂ©e sur des colonnes. Que ce clocher ait Ă©tĂ© copiĂ© plus ou moins fidĂšlement sur l’ancien campanile de Saint-Marc de Venise, ou qu’il ait Ă©tĂ© composĂ©, nous ne savons sur quelles donnĂ©es, par les architectes pĂ©rigourdins du XIe siĂšcle, toujours est-il qu’il prĂ©sente des dispositions neuves pour l’époque, Ă©trangĂšres aux traditions romaines quant Ă  l’ensemble, sinon quant aux dĂ©tails. Ce clocher est fort Ă©levĂ©, et cependant il accuse la plus grande inexpĂ©rience de ce genre de construction. Nous en donnons 1 l’élĂ©vation au-dessus de la bĂątisse latine sur laquelle il est plantĂ©. Les architectes du clocher de Saint-Front n’ont rien trouvĂ© de mieux Ă©videmment que de superposer deux Ă©tages carrĂ©s en retraite l’un au-dessus de l’autre et produisant ainsi le plus dangereux porte-Ă -faux qu’il soit possible d’imaginer ; car les parements intĂ©rieurs des murs de l’étage carrĂ© supĂ©rieur surplombent les parements de l’étage infĂ©rieur, de sorte que les piles d’angles portent en partie sur les voussoirs des petits arcs infĂ©rieurs, et les sollicitent Ă  pousser les pieds-droits en dehors. Ne s’en tenant pas Ă  cette premiĂšre disposition si vicieuse, ces architectes couronnĂšrent l’étage supĂ©rieur d’une voĂ»te hĂ©misphĂ©rique surmontĂ©e, toujours en porte-Ă -faux, d’un chapeau Ă  peu prĂšs conique portĂ© sur un rang de colonnes isolĂ©es prises Ă  des monuments romains et toutes de hauteurs et de diamĂštres diffĂ©rents. Il est vrai que, pour diminuer les dangers rĂ©sultant de la poussĂ©e de la calotte supĂ©rieure sur les piles d’angles, les arcades de l’étage supĂ©rieur furent simplement fermĂ©es par des linteaux cintrĂ©s, au lieu de l’ĂȘtre par des archivoltes ; mais ces linteaux devaient casser sous la charge, et c’est ce qui arriva. Ce dont on peut s’émerveiller, c’est qu’une pareille tour ait pu se maintenir debout. Il faut croire que, dans l’épaisseur des maçonneries, entre les rangs d’arcades, des chaĂźnages horizontaux en bois furent posĂ©s, conformĂ©ment aux habitudes des constructeurs occidentaux, et que ces chaĂźnages maintinrent cette construction. Quoi qu’il en soit, peu de temps aprĂšs l’achĂšvement du clocher de Saint-Front, les arcades que nous avons figurĂ©es vides, conformĂ©ment au plan originaire, furent en partie bouchĂ©es par des pieds-droits et des archivoltes en sous-Ɠuvre qui diminuĂšrent considĂ©rablement les ouvertures primitives, et les fenĂȘtres carrĂ©es de la base furent complĂštement murĂ©es. DĂ©jĂ , dans la construction de ce clocher primitif, on sent l’influence de cet esprit hardi des architectes occidentaux qui, un siĂšcle plus tard, allait produire, appuyĂ© sur le savoir et l’expĂ©rience, des monuments surprenants par leur hauteur, leur lĂ©gĂšretĂ© et leur soliditĂ©. Il est difficile de reconnaĂźtre aujourd’hui jusqu’à quel point le clocher de Saint-Front de PĂ©rigueux servit de type aux architectes des provinces de l’ouest ; qu’il ait exercĂ© une influence sur un grand nombre de leurs constructions, le fait n’est pas douteux ; mais nous trouvons, dans des clochers qui lui sont postĂ©rieurs d’un demi-siĂšcle environ, des Ă©lĂ©ments provenant d’autres sources. Ce qui caractĂ©rise le clocher de Saint-Front, ce sont ces Ă©tages carrĂ©s en retraite et renforcĂ©s de colonnes engagĂ©es, entre lesquelles s’ouvrent de petites baies cintrĂ©es, et surtout ce couronnement conique portĂ© sur un tambour formĂ© de colonnes. Nous retrouvons un grand nombre de couronnements coniques dans l’ouest et jusque vers la Loire, sur des clochers des XIe et XIIe siĂšcles, ainsi que les Ă©tages carrĂ©s avec leurs colonnes engagĂ©es dont les chapiteaux supportent les corniches. Mais, parallĂšlement Ă  cette famille de clochers pĂ©rigourdins importĂ©s peut-ĂȘtre par les VĂ©nitiens, nous en voyons surgir une autre dont nous aurions grand’peine Ă  reconnaĂźtre l’origine, les types primitifs n’existant plus. Ces types Ă©taient-ils latins ? ce qui est probable, appartenaient-ils aux derniers dĂ©bris de la dĂ©cadence romaine sous les MĂ©rovingiens ? Nous ne saurions dĂ©cider la question. Les monuments qui nous restent, n’étant Ă©videmment que des dĂ©rivĂ©s d’édifices antĂ©rieurs, il nous faut les prendre tels qu’ils sont, sans essayer d’indiquer d’oĂč ils viennent. Il existe, sur le flanc de l’église abbatiale de BrantĂŽme Dordogne, non loin de PĂ©rigueux, un gros clocher bĂąti sur le roc qui longe cette Ă©glise et sans communication avec elle. C’est une tour isolĂ©e ; afin de l’élever davantage au-dessus des combles de l’église, les constructeurs ont profitĂ© d’une falaise escarpĂ©e prĂ©sentant un relief de douze mĂštres environ au-dessus du pavĂ© de la nef. L’étage infĂ©rieur du clocher de BrantĂŽme formait autrefois, avant le bouchement de cinq de ses arcades, une salle fermĂ©e d’un cĂŽtĂ© par un gros mur adossĂ© au roc, et ouverte sur trois cĂŽtĂ©s par six arcs Ă©pais. Une voĂ»te elliptique surmonte cette salle, dont la construction est des plus curieuses et assez savante. Voici 2 le plan de ce rez-de-chaussĂ©e. Au-dessus est une seconde salle, fermĂ©e de mĂȘme, du cĂŽtĂ© nord, par le gros mur contenant un escalier Ă  rampes droites et ajourĂ©es, sur les trois autres faces, en arcades divisĂ©es par des colonnes voy. le plan de ce premier Ă©tage, fig. 3. Cette salle n’était pas voĂ»tĂ©e, mais recevait un plancher qui portait Ă©videmment le beffroi en charpente. Nous donnons 4 la coupe du clocher de BrantĂŽme sur la ligne A B des deux plans ci-dessus. Cette coupe indique une construction savante, bien calculĂ©e, dans laquelle les retraites des Ă©tages supĂ©rieurs sont habilement supportĂ©es par l’inclinaison des parements intĂ©rieurs de l’étage C contenant la souche du beffroi. Afin d’épauler les faces des Ă©tages supĂ©rieurs du clocher, qui sont assez minces, de grands pignons pleins surmontent les arcades D et de petits contreforts renforcent les angles. L’élĂ©vation 5 fait comprendre cette disposition. Le plan de ce clocher n’est pas un carrĂ© parfait, mais parallĂ©logramme, afin de laisser un libre mouvement aux cloches. Suivant un usage fort ancien, qui appartient au Quercy et que nous voyons encore adoptĂ© aujourd’hui dans les constructions particuliĂšres, la pyramide Ă  base carrĂ©e qui couronne la tour est bĂątie en petits moellons, bien que le clocher soit tout entier construit en pierres de taille d’appareil[5]. Rien ne rappelle, dans la construction du clocher de BrantĂŽme, Ă©levĂ© vers le milieu du XIe siĂšcle, les formes et le mode de bĂątir employĂ©s dans le clocher de PĂ©rigueux, si ce n’est la petite coupole infĂ©rieure. Tout indique, dans la tour de BrantĂŽme, une origine latine ; le systĂšme de construction, l’appareil, la forme des arcs ; c’est un art complet dĂ©veloppĂ© au point de vue de la construction. Il y a mĂȘme, dans les proportions de cet Ă©difice, une certaine recherche qui appartient Ă  des artistes consommĂ©s ; les vides, les saillies et les pleins sont adroitement rĂ©partis. La rudesse de la partie infĂ©rieure, qui rappelle les constructions romaines, s’allie par des transitions heureuses Ă  la lĂ©gĂšretĂ© de l’ordonnance supĂ©rieure. Cette Ă©cole, Ă©trangĂšre et supĂ©rieure Ă  celle de PĂ©rigueux, ne devait pas s’arrĂȘter en si beau chemin ; nous la voyons se dĂ©velopper de la maniĂšre la plus complĂšte dans la construction du clocher de Saint-LĂ©onard Haute-Vienne, presque contemporain de celui de BrantĂŽme. Conservant le parti adoptĂ© dans les Ă©tages infĂ©rieurs de la tour de BrantĂŽme, l’architecte du clocher de Saint-LĂ©onard entreprit d’élever un beffroi octogone en prenant comme points d’appui les quatre angles de la tour carrĂ©e et les quatre pointes des pignons couronnant les arcs percĂ©s Ă  la base de ce beffroi, de maniĂšre Ă  prĂ©senter quatre des angles de son octogone sur le milieu des quatre faces du carrĂ© voy., fig. 6, l’élĂ©vation perspective de ce clocher. C’était lĂ  un parti tout nouveau, original, franc et parfaitement solide, car les angles de l’octogone ainsi plantĂ©s portaient plus directement sur les parties rĂ©sistantes de la construction, que si cet octogone eĂ»t Ă©tĂ© posĂ© ses faces parallĂšles aux faces du carrĂ©. Cette Ă©tude et cette recherche de la construction percent dans l’exĂ©cution des dĂ©tails et dans les proportions de ce beau monument. L’architecte a donnĂ© de la grandeur aux divisions principales de sa tour, en plaçant des rangĂ©es de petites arcatures aveugles Ă  la base en A et au sommet en B. Il y a, dans cette Ɠuvre remarquable, toutes les qualitĂ©s que l’on se plaĂźt Ă  reconnaĂźtre dans la bonne architecture antique romaine, et, de plus, une certaine finesse, un instinct des proportions qui tiennent Ă  cette Ă©cole d’architectes de nos provinces occidentales. Un siĂšcle et demi plus tard, ce systĂšme de construction de clochers Ă©tait encore appliquĂ© Ă  Limoges ; mais il devait se perdre au XIVe siĂšcle pour ne plus reparaĂźtre aprĂšs l’invasion des arts du Nord dans ces provinces. Comme Ă  BrantĂŽme, la flĂšche du clocher de Saint-LĂ©onard est bĂątie en moellon. PostĂ©rieurement Ă  la construction du clocher de Saint-LĂ©onard, on Ă©lĂšve Ă  Uzerches CorrĂšze un clocher-porche qui conserve encore les caractĂšres principaux du clocher de BrantĂŽme ; mais l’étage supĂ©rieur, bien qu’étant sur plan octogone, prĂ©sente ses faces parallĂšlement Ă  celles de la base carrĂ©e. Les angles restĂ©s libres entre le plan carrĂ© et le plan octogonal sont couverts par des cornes en pierre qui tiennent lieu de pinacles. Nous donnons 6 bis une vue du clocher d’Uzerches. Il est construit en granit, et les faces diagonales de l’étage octogone sont portĂ©s par des encorbellements intĂ©rieurs. Le beffroi, en charpente, repose sur une voĂ»te en calotte Ă  base octogonale, percĂ©e Ă  son sommet d’une lunette pour le passage des cloches ; la pyramide Ă©tait autrefois maçonnĂ©e en moellon ; une charpente l’a remplacĂ©e. MalgrĂ© son apparence romane, ce clocher date des derniĂšres annĂ©es du XIIe siĂšcle, et il fait voir que si les provinces d’Aquitaine avaient rapidement perfectionnĂ© les arts romans, elles ne se disposaient pas, Ă  la fin du XIIe siĂšcle, Ă  s’en affranchir, comme les provinces du nord. Cependant les deux Ă©coles du PĂ©rigord, celle de Saint-Front et celle dont nous suivons la trace Ă  BrantĂŽme, puis Ă  Saint-LĂ©onard, Ă  Uzerches et dans beaucoup d’églises du Limousin, prĂ©sentaient, au point de vue de la construction, sinon comme aspect, une troisiĂšme variĂ©tĂ© qui mĂ©rite d’ĂȘtre mentionnĂ©e. PrĂ©occupĂ©s de l’idĂ©e de superposer, dans la construction des clochers, des Ă©tages en retraite les uns sur les autres, les architectes limousins n’ont pas toujours cherchĂ© Ă  obtenir ce rĂ©sultat, ou par des porte-Ă -faux dangereux comme Ă  Saint-Front de PĂ©rigueux, ou par des encorbellements comme Ă  BrantĂŽme et Ă  Uzerches ; ils ont parfois tentĂ© un autre moyen. Vers le milieu du XIe siĂšcle, on Ă©levait, en avant de la cathĂ©drale de Limoges car c’est la place de la plupart des clochers de cette Ă©poque, un gros clocher dont le plan infĂ©rieur prĂ©sente la disposition indiquĂ©e ici 7.Les quatre colonnes intĂ©rieures A Ă©taient ainsi destinĂ©es Ă  porter de fonds les retraites successives des Ă©tages de la tour. Les trois Ă©tages infĂ©rieurs seuls sont conservĂ©s et englobĂ©s dans une construction du XIIIe siĂšcle. Quant au couronnement, il n’existe plus ; mais tout porte Ă  croire qu’il se rĂ©trĂ©cissait de façon Ă  porter sur les quatre colonnes. Un clocher, d’une Ă©poque plus rĂ©cente fin du XIe siĂšcle, celui de la cathĂ©drale du Puy-en-Velay[6], nous donne la mĂȘme disposition dans toute son intĂ©gritĂ©. Ce clocher se compose, Ă  la base, d’une muraille carrĂ©e avec quatre piles isolĂ©es Ă  l’intĂ©rieur. Des arcs sont bandĂ©s de ces piles aux murs et portent des berceaux perpendiculaires aux quatre murs ; sur ces berceaux reposent les Ă©tages supĂ©rieurs, qui vont en se rĂ©trĂ©cissant jusqu’à l’aplomb des piles ; de sorte que le sommet de ce clocher porte sur ces piles. Nous donnons 8 la coupe de ce clocher, 9 le plan au niveau A du premier Ă©tage, 10 le plan au niveau B du deuxiĂšme Ă©tage,11 le plan au niveau C du troisiĂšme Ă©tage, et 12 le plan au niveau D de l’étage supĂ©rieur[7]. Ce dernier plan est, comme on peut le vĂ©rifier, exactement superposĂ© aux piles infĂ©rieures. On remarquera la disposition curieuse du plan fig. 11, qui prĂ©sente une suite de niches intĂ©rieures et extĂ©rieures se pĂ©nĂ©trant avec beaucoup d’adresse et de maniĂšre Ă  reporter les charges sur les angles de la tour. Mais, au XIe siĂšcle dĂ©jĂ , l’Auvergne possĂ©dait des constructeurs d’une rare habiletĂ© et beaucoup plus savants que ceux des autres provinces de la France voy. Construction. Le clocher de la cathĂ©drale du Puy-en-VĂ©lay, quelles que soient son importance et les dimensions de sa bĂątisse, ne pouvait cependant contenir que des cloches assez petites, ainsi que sa coupe fig. 8 le fait voir, et certainement ceux qui l’ont bĂąti songeaient autant Ă  faire une tour Ă©levĂ©e, un monument propre Ă  ĂȘtre aperçu de loin, Ă  signaler l’église, qu’à loger des cloches, car ils eussent pu obtenir ce dernier rĂ©sultat Ă  beaucoup moins de frais. En examinant la coupe, il est facile de reconnaĂźtre que la partie du clocher destinĂ©e aux cloches se trouvait comprise entre les niveaux B et C, tandis que le dernier Ă©tage est bien plutĂŽt une loge de guetteur qu’un beffroi. Les Ă©vĂȘques Ă©taient seigneurs, et, comme tels, devaient poster des guetteurs au sommet des tours des Ă©glises, comme les seigneurs laĂŻques le faisaient au sommet du donjon de leurs chĂąteaux. Ces guetteurs de jour et de nuit Ă©taient, on le sait, chargĂ©s de signaler aux habitants des citĂ©s, en tintant les cloches ou en soufflant dans des cornets, les incendies, les orages, l’approche d’un parti ennemi, le lever du soleil, l’ouverture et la fermeture des portes de la cathĂ©drale et des cloĂźtres. Nous donnons 13 l’élĂ©vation du clocher de la cathĂ©drale du Puy. Il est certain que les architectes qui Ă©levĂšrent les clochers les plus anciens cherchĂšrent, pour les couronner, des dispositions surprenantes et de nature Ă  exciter l’admiration ou l’étonnement. Il n’était pas besoin, pour placer des cloches, de ces combinaisons Ă©tudiĂ©es ; on voulait, avant tout, attirer l’attention des populations en Ă©rigeant, Ă  cĂŽtĂ© de l’église ou sur ses constructions infĂ©rieures, un monument qui fĂ»t aperçu de loin et qui, par sa forme, contrastĂąt avec les tours des chĂąteaux ou des palais, en rivalisant de hauteur avec elles. DĂšs le XIe siĂšcle, les clochers des Ă©glises cathĂ©drales servaient souvent de beffroi pour les villes voy. Beffroi, et la citĂ© Ă©tait aussi intĂ©ressĂ©e que le chapitre Ă  marquer sa richesse et sa puissance par des constructions hardies dominant les habitations privĂ©es et les monuments publics. Le clocher de la cathĂ©drale du Puy est une tour reliĂ©e au corps de l’édifice, mais qui n’est point posĂ©e sur un porche ou sur la croisĂ©e de l’église ; c’est un monument presque indĂ©pendant du plan, une annexe, comme Ă  BrantĂŽme. Cette disposition ne se rencontre que dans des Ă©glises trĂšs-anciennes. Chacun sait qu’en Italie les clochers des Ă©glises sont tous isolĂ©s, qu’ils composent un monument Ă  part. Mais en Italie, pendant les premiers siĂšcles du moyen Ăąge, les citĂ©s avaient conservĂ© leur constitution romaine, ou peu s’en faut, et les clochers Ă©taient un monument municipal autant qu’un monument religieux. Dans le midi de la France, les plus anciens clochers prĂ©sentent la mĂȘme disposition, et ne font pas partie du plan de l’église. Le clocher de PĂ©rigueux lui-mĂȘme est plantĂ© sur une portion de l’église primitive conservĂ©e, mais ne tient pas Ă  l’église abbatiale de la fin du Xe siĂšcle. Les constructeurs pĂ©rigourdins ont voulu utiliser une bĂątisse ancienne qui leur servĂźt de soubassement et qui leur permĂźt d’élever ainsi Ă  une grande hauteur leur nouvelle tour, sans dĂ©penses trop considĂ©rables. Il y a lĂ  certainement une question d’économie, d’autant que l’on trouve partout, dans l’église de Saint-Front, la marque Ă©vidente d’une pĂ©nurie de ressources, la volontĂ© d’élever un vaste monument en dĂ©pensant le moins possible. Il est probable que, dans les premiers siĂšcles du moyen Ăąge, on Ă©leva ainsi, en France, accolĂ©s Ă  des Ă©glises fort anciennes, mais en dehors de leur plan, des clochers auxquels on voulait donner une grande hauteur et par consĂ©quent une base solide et large. DĂšs le XIe siĂšcle, ce qui caractĂ©rise le clocher de l’église et le distingue des tours des chĂąteaux ou des habitations privĂ©es, ce sont 1o ces Ă©tages ajourĂ©s supĂ©rieurs destinĂ©s au placement des cloches ; 2o les couronnements aigus, pyramidaux, en pierre, qui leur servent de toit. Les clochers primitifs affectant, en France, la forme carrĂ©e en plan, les pyramides en pierre qui les couronnent sont elles-mĂȘmes Ă  base carrĂ©e, avec ou sans nerf sur les arĂȘtiers. Il est cependant des exceptions Ă  cette rĂšgle, et le vieux clocher de PĂ©rigueux en est une preuve ; lĂ , le couronnement porte sur un Ă©tage circulaire et est conique ; mais il fait reconnaĂźtre, comme nous l’avons dĂ©jĂ  dit, dans le clocher de PĂ©rigueux, une origine Ă©trangĂšre, qui servit de type Ă  beaucoup de clochers de l’ouest, car nous voyons ces couronnements coniques persister, dans cette partie de la France, pendant le XIIe siĂšcle, et pĂ©nĂ©trer mĂȘme jusque dans le Berry. En dehors de cette influence sortie de PĂ©rigueux, et dont l’origine peut bien ĂȘtre byzantine, en dehors de l’école occidentale dont BrantĂŽme est un type, les provinces composant la France de nos jours adoptent les clochers pour toutes leurs Ă©glises, grandes ou petites, Ă  partir du XIe siĂšcle ; mais toutes n’adoptent pas les mĂȘmes dispositions, quant Ă  la place ou quant Ă  la forme Ă  donner aux clochers. Les unes, comme l’Auvergne et le centre, qui, pendant la pĂ©riode romane, sont en avance sur le nord et l’ouest, plantent leurs clochers d’abord sur la rencontre des transepts avec la nef, sur la croisĂ©e et sur la façade ; les autres, comme les provinces françaises proprement dites, les placent en avant des nefs et dans les angles des transsepts. D’autres enfin, comme les provinces les plus mĂ©ridionales, hĂ©sitent, ne font pas entrer les clochers dans le plan gĂ©nĂ©ral de l’église, ou ne leur donnent qu’une minime importance. Peut-ĂȘtre, dans ces contrĂ©es oĂč l’esprit municipal des villes romaines s’était conservĂ© comme en Italie, existait-il prĂšs des Ă©glises des tours isolĂ©es Ă  la fois religieuses et communales, qui furent dĂ©truites lors des guerres religieuses du XIIIe siĂšcle ; ce qui est certain, c’est que, dans les villes du nord, le rĂ©veil de l’esprit municipal est signalĂ© par l’érection de grands clochers tenant aux Ă©glises cathĂ©drales, car il faut observer que les clochers les plus imposants par leur hauteur et leur richesse s’élĂšvent, Ă  la fin du XIe siĂšcle et pendant le XIIe, au milieu des citĂ©s qui s’érigent en communes de grĂ© ou de force. Mais aucune province ne rivalise avec la Normandie, dĂšs la fin du XIe siĂšcle, pour le nombre et la dimension de ses clochers. Les Normands Ă©tablis sur le continent devinrent bientĂŽt d’infatigables constructeurs. Ils avaient pour eux la richesse d’abord, puis un esprit de suite qui manquait Ă  la plupart des populations françaises ; ces deux conditions Ă©taient Ă©galement nĂ©cessaires pour Ă©riger des monuments dispendieux et qui demandaient de longs travaux. Bien partagĂ©s en matĂ©riaux propres Ă  bĂątir, les Normands Ă©levĂšrent, dĂšs le temps de Guillaume le ConquĂ©rant, de vastes Ă©glises et les couronnĂšrent par des clochers nombreux et Ă©levĂ©s ; c’est surtout pendant le XIIe siĂšcle que leurs citĂ©s se signalĂšrent entre les villes françaises par le nombre et l’élĂ©vation prodigieuse des clochers. La plupart de leurs Ă©glises, mĂȘme de second ordre, en possĂ©daient trois, un clocher sur la croisĂ©e et deux clochers sur la façade. Leurs cathĂ©drales et leurs Ă©glises abbatiales en possĂ©dĂšrent bientĂŽt cinq, car aux trois dont nous venons d’indiquer la place ils en ajoutĂšrent souvent deux de moindre importance, flanquant les sanctuaires au-dessus des collatĂ©raux. Ce ne fut qu’à la fin du XIIe siĂšcle que les provinces du domaine royal renchĂ©rirent encore sur les constructions normandes, en donnant Ă  leurs cathĂ©drales sept et mĂȘme neuf clochers voy. CathĂ©drale. Le clocher central normand, celui qui est posĂ© Ă  l’intersection des bras de croix, n’est pas seulement une tour s’élevant au-dessus des voĂ»tes de l’église et portant sur les quatre piliers principaux, il contribue encore Ă  l’effet intĂ©rieur du monument en laissant au-dessus de la croisĂ©e une vaste lanterne, libre et apparente Ă  l’intĂ©rieur, dont l’effet ajoute singuliĂšrement Ă  la grandeur du vaisseau. Quant aux clochers annexĂ©s aux façades, les plus anciens montent de fond, et l’intervalle laissĂ© entre eux est rĂ©servĂ© au porche ou vestibule. Cette mĂ©thode, appliquĂ©e Ă  la construction des clochers des façades, n’était pas, avant la pĂ©riode gothique, propre seulement Ă  la Normandie. Les constructeurs romans n’osaient pas, comme leurs successeurs, poser ces tours colossales partie sur les murs de face et latĂ©raux, partie sur une pile isolĂ©e, et il faut dire qu’en principe ils n’avaient pas tort. D’ailleurs les architectes romans ne donnaient pas gĂ©nĂ©ralement, aux tours des façades, l’importance qu’on leur donna depuis. Pour eux, le clocher principal, celui qui s’élevait le plus haut et qui prĂ©sentait la base la plus large, Ă©tait naturellement le clocher Ă©levĂ© sur la croisĂ©e. Cette base Ă©tait commandĂ©e par l’écartement des piles, par la largeur de la nef, et partant d’un plan aussi Ă©tendu comme surface, il fallait bien, afin de donner une proportion convenable au clocher, Ă©lever son sommet Ă  une grande hauteur. Malheureusement, des grands clochers normands Ă©levĂ©s sur la croisĂ©e des Ă©glises antĂ©rieurement Ă  la fin du XIIe siĂšcle, il ne nous reste que des fragments, des traces noyĂ©es dans des constructions postĂ©rieures, ou tout au plus les Ă©tages infĂ©rieurs[8]. Ces clochers Ă©taient carrĂ©s, percĂ©s d’un ou de deux Ă©tages de fenĂȘtres Ă©clairant l’intĂ©rieur de l’église. À proprement parler, le clocher ne commençait qu’au-dessus de ces Ă©tages, qui participaient du vaisseau intĂ©rieur. Nous nous occuperons d’abord de ces clochers centrals, qui paraissent avoir Ă©tĂ© adoptĂ©s en France, dans les provinces du centre, de l’est et en Normandie, vers le commencement du XIe siĂšcle. Nous avons donnĂ©, fig. 1, le clocher de la cathĂ©drale de PĂ©rigueux, qui date de la fin du Xe siĂšcle ou du commencement du XIe. Ainsi que nous l’avons dit, cette construction eut une influence sur la plupart de celles qui furent Ă©levĂ©es, pendant les XIe et XIIe siĂšcles, dans le PĂ©rigord, la Saintonge, l’Angoumois et le Poitou. Mais les imitateurs Ă©vitĂšrent les vices de construction que l’on remarque dans ce clocher et qui avaient nĂ©cessitĂ© le bouchement de presque tous ses ajours ; ils cherchĂšrent, au contraire, Ă  donner Ă  leurs clochers une grande soliditĂ©, au moyen d’angles puissants en maçonnerie et de combinaisons ingĂ©nieuses. Les architectes de ces provinces, soit qu’ils fussent influencĂ©s par la position donnĂ©e au clocher de Saint-Front de PĂ©rigueux, bĂąti Ă  cheval sur l’ancienne Ă©glise latine, soit qu’ils eussent reconnu que le centre de la croisĂ©e des Ă©glises est le point le plus rĂ©sistant et le mieux contrebuttĂ© de ces monuments, bĂątirent de prĂ©fĂ©rence leurs clochers Ă  l’intersection des transsepts, Ă  l’entrĂ©e du chƓur, sur la derniĂšre travĂ©e renforcĂ©e de la nef. Il existe encore, sur l’église de l’abbaye des Dames, Ă  Saintes, un gros clocher, de la fin du XIe siĂšcle, qui, rappelant encore les dispositions primitives du clocher de Saint-Front, est dĂ©jĂ  franchement roman et abandonne les formes antiques qui caractĂ©risent le clocher de PĂ©rigueux. Nous donnons 14 une vue de ce clocher. Il se compose, au-dessus des voĂ»tes de l’église, d’un Ă©tage carrĂ© percĂ© sur chaque cĂŽtĂ© de trois arcades soutenues par des piles formĂ©es de colonnes engagĂ©es. Une voĂ»te hĂ©misphĂ©rique porte, comme Ă  Saint-Front, un Ă©tage circulaire, non plus composĂ© d’un quillage de colonnes, mais de douze petits contreforts cylindriques, entre lesquels s’ouvrent des arcades divisĂ©es par une colonne. Cet Ă©tage est surmontĂ© du chapeau conique lĂ©gĂšrement convexe, couvert d’écailles retournĂ©es, comme celui de Saint-Front. Mais ici l’architecte, plus habile que celui du clocher de PĂ©rigueux, a compris dĂ©jĂ  qu’il devait charger les quatre angles de la base carrĂ©e par des pinacles, pour donner une rĂ©sistance plus grande Ă  ces angles. Il peut paraĂźtre Ă©trange que l’on ait dĂ©corĂ© les cĂŽnes en pierre d’écailles retournĂ©es, car au premier abord il semblerait plus convenable, afin de faciliter l’écoulement des eaux pluviales, de placer les Ă©cailles dans leur sens naturel, comme des tuiles ; mais lorsqu’on examine de prĂšs la construction de ces cĂŽnes en pierre, on comprend parfaitement pourquoi les constructeurs ont adoptĂ© cette singuliĂšre disposition. C’est que chaque intervalle entre ces Ă©cailles forme une petite rigole Ă©loignant les eaux des joints verticaux. Une figure est nĂ©cessaire pour expliquer ce systĂšme de couverture en pierre. Soit 15 un dĂ©tail perspectif d’une portion du cĂŽne squamĂ© et une coupe ; les lits des assises Ă©tant en A, les joints verticaux sont en B. L’eau suivant toujours les surfaces, est conduite naturellement d’une surface C sur la surface infĂ©rieure D, et n’est pas invitĂ©e ainsi Ă  pĂ©nĂ©trer les joints verticaux, qui sont d’autant plus garantis qu’ils se trouvent au point culminant E des Ă©cailles et qu’ils coupent leur parement vertical F. Et, en effet, ces cĂŽnes couverts d’écailles retournĂ©es rĂ©sistent mieux Ă  l’action des pluies que les cĂŽnes ou que les pyramides Ă  parements unis. La forme des clochers dont l’église de Saint-Front de PĂ©rigueux est le premier type connu, se perpĂ©tue et se perfectionne, pendant le XIIe siĂšcle, dans les provinces de l’ouest. Beaucoup d’églises de l’Angoumois et de la Saintonge possĂšdent encore des clochers centrals bien conçus, bien construits, et qui affectent des formes plus sveltes Ă  mesure qu’ils se rapprochent de la fin de ce siĂšcle. Entre plusieurs, nous en choisirons un qui, de la base au faĂźte, est combinĂ© de façon Ă  prĂ©senter une stabilitĂ© parfaite ; c’est le clocher de l’église de Roulet Charente. Cette Ă©glise, comme la plupart des Ă©difices religieux de second ordre de cette contrĂ©e, se compose d’une seule nef couverte par des coupoles. À l’entrĂ©e du chƓur est une travĂ©e plus Ă©paisse dans ses Ɠuvres basses qui porte un clocher. Voici 16 le plan de la travĂ©e Ă  rez-de-chaussĂ©e, portant la tour qui s’élĂšve de fond sur les deux murs latĂ©raux et sur les deux arcs doubleaux transversaux bandĂ©s sur les quatre piles. Au-dessus du comble est un soubassement carrĂ© dĂ©corĂ© d’arcatures aveugles, puis un Ă©tage Ă©galement carrĂ©, mais percĂ© d’arcades Ă  jour ; c’est l’étage destinĂ© aux cloches. Sur ce dernier Ă©tage s’élĂšve la flĂšche conique franche, non plus convexe. Voici 17 le plan de l’étage carrĂ© du beffroi, et 18 le plan de la base du cĂŽne avec ses quatre petits pinacles Ă  jour. La fig. 19 donne la coupe de ce clocher et la fig. 20 son Ă©lĂ©vation[9]. Ces croquis font voir que, dĂ©jĂ  vers le milieu du XIIe siĂšcle, les architectes occidentaux se prĂ©occupaient de donner plus d’élĂ©gance Ă  leurs clochers ; les Ă©tages carrĂ©s sont d’une proportion heureuse, les flĂšches coniques s’élancent davantage, se couvrent d’écailles en dents de scie au lieu d’écailles circulaires, mais en conservant toujours le principe de construction prĂ©sentĂ© fig. 15 ; les pinacles des angles s’ajourent et prennent plus d’importance. Ils sont posĂ©s diagonalement, afin de profiter d’une base plus large. Jusqu’à la fin du XIIe siĂšcle, cette forme de clocher persiste, en devenant chaque jour plus lĂ©gĂšre. Mais ce qui caractĂ©rise les clochers de l’ouest, ce sont ces Ă©tages carrĂ©s qui partent de fond, de la base Ă  la flĂšche, et surtout cette couverture conique dont les Ă©cailles sont plus fines Ă  mesure que l’art roman arrive Ă  son dernier degrĂ© d’élĂ©gance. En Auvergne, dĂšs le XIe siĂšcle, les clochers centrals portent sur une coupole inscrite dans un carrĂ© et arrivent brusquement au plan octogone Ă  deux ou trois Ă©tages couronnĂ©s par une pyramide Ă  huit pans. Tels Ă©taient les clochers centrals, derniĂšrement rĂ©tablis[10], des Ă©glises d’Issoire, de Notre-Dame-du-Port Ă  Clermont, de Saint-Nectaire Puy-de-DĂŽme, bĂątis pendant la seconde moitiĂ© du XIe siĂšcle. Mais ces clochers portent sur un soubassement qui appartient exclusivement Ă  l’Auvergne, et comprenant la coupole et deux demi-berceaux l’étayant dans le sens des transsepts voy. Architecture Religieuse, Construction, Église ; et ce systĂšme, qui consiste Ă  planter un clocher Ă  base octogone sur une Ă©norme construction barlongue, n’est pas heureux, car il n’y a pas de transition entre les soubassements appartenant Ă  l’église et la tour. L’Ɠil, ne devinant pas la coupole Ă  l’extĂ©rieur, ne peut comprendre comment une tour prismatique porte sur un parallĂ©logramme. Nous trouvons, au contraire, ces transitions habilement mĂ©nagĂ©es dans le clocher central de la petite Ă©glise d’Obasine CorrĂšze. La coupole de la croisĂ©e, Ă  Obasine, est toute pĂ©rigourdine, portant sur quatre arcs doubleaux et des pendentifs ; sur cette coupole s’élĂšve un clocher octogonal Ă  jour. 300pxcentrĂ©Nous donnons 21 l’élĂ©vation de ce clocher[11]. On voit comment les pendentifs de la coupole sont couverts par les triangles a ressauts, et comment, du socle carrĂ© portant sur les quatre piles et les arcs doubleaux, la construction arrive Ă  l’octogone parfait. La coupe 22 indique l’ensemble de cette construction. Ce systĂšme, dĂ©rivĂ© de l’école de PĂ©rigueux, prĂ©vaut dans le Languedoc jusqu’à la fin du XIIIe siĂšcle, et le grand clocher central de Saint-Sernin de Toulouse, bĂąti en pierre et en brique, vers le milieu du XIIIe siĂšcle, est encore construit conformĂ©ment Ă  ce principe. Nous trouvons aussi des clochers centrals octogones de l’époque de transition dans les provinces du centre, dans l’église de Cogniat Allier, par exemple[12], et jusqu’en Bourgogne. La belle Ă©glise de Paray-le-Monial SaĂŽne-et-Loire possĂšde encore un clocher central Ă  huit pans, dont l’étage infĂ©rieur date de la fin du XIIe siĂšcle et l’étage supĂ©rieur du XIIIe. Ce clocher, qui porte 10m,00 de largeur hors Ɠuvre, surmonte une coupole octogone percĂ©e d’un Ɠil pour le passage des cloches. À ce propos, il est utile de remarquer que, dans les voĂ»tes infĂ©rieures des clochers primitifs, il n’est pas rĂ©servĂ© de passage pour les cloches. Celles-ci Ă©taient de dimensions assez petites pour pouvoir ĂȘtre introduites par les baies du clocher, ou, ce qui est plus probable, Ă©taient montĂ©es avant la fermeture des voĂ»tes infĂ©rieures. Nous avons l’occasion de prĂ©senter un certain nombre de ces clochers de l’époque de transition et gothique au mot Église, auquel nous renvoyons nos lecteurs. La Normandie fut, de toutes les provinces françaises, celle qui persista le plus longtemps Ă  Ă©lever des clochers gigantesques sur la croisĂ©e de ses Ă©glises. Les cathĂ©drales de Bayeux, de Coutances, de Rouen, les Ă©glises de la TrinitĂ© de Caen, de Saint-Ouen de Rouen, possĂšdent encore des clochers centrals en pierre qui datent des XIIe, XIIIe, XIVe, XVe et XVIe siĂšcles. Tandis que dans l’Île de France, la Picardie et la Champagne, on renonça, dĂšs la fin du XIIIe siĂšcle, Ă  surmonter les croisĂ©es des Ă©glises par des clochers de pierre. La cathĂ©drale de Paris ne possĂ©da jamais qu’une flĂšche en bois, Ă  l’intersection des transsepts, qui datait du commencement du XIIIe siĂšcle ; les cathĂ©drales d’Amiens et de Beauvais furent surmontĂ©es de clochers centrals en pierre et bois ; mais ces constructions s’étant Ă©croulĂ©es ou ayant Ă©tĂ© dĂ©truites par le feu, ne furent remplacĂ©es que par des flĂšches en charpente recouvertes de plomb. Les provinces de l’est, pendant la pĂ©riode romane, Ă©levĂšrent, sur un grand nombre de leurs Ă©glises, des clochers centrals en pierre ; ceux-ci sont carrĂ©s sur la Haute-SaĂŽne, la Haute-Marne, le RhĂŽne supĂ©rieur, et octogones, vers la fin du XIe siĂšcle, en se rapprochant du Rhin. Il paraĂźtrait que l’usage des clochers posĂ©s au centre de la croisĂ©e des Ă©glises Ă©tait fort anciennement adoptĂ© dans les contrĂ©es qui subirent particuliĂšrement l’influence carlovingienne ou de la renaissance des arts du Bas-Empire. On conçoit, en effet, qu’il Ă©tait difficile de poser une tour sur la croisĂ©e d’une basilique latine ; le peu d’épaisseur des murs de ces monuments, la largeur des nefs et la faiblesse des points d’appui du vaisseau principal, ne permettait guĂšre de charger des constructions aussi lĂ©gĂšres de maçonneries s’élevant Ă  une assez grande hauteur. Mais quand Charlemagne eut fait construire des Ă©difices sacrĂ©s qui, comme l’église d’Aix-la-Chapelle, sont bĂątis sur un plan circulaire ou Ă  pans, Ă©paulĂ© par des niches Ă  l’instar de certains Ă©difices orientaux des premiers temps chrĂ©tiens, la rĂ©sistance de ces constructions, parfaitement contrebuttĂ©es sur tous les points, leur forme mĂȘme, appela nĂ©cessairement un couronnement central Ă©levĂ©. Nous possĂ©dons, sur les bords de la Loire, Ă  Germigny-des-PrĂ©s, prĂšs de Sully, une petite Ă©glise qui est du plus grand intĂ©rĂȘt, car sa date et son histoire sont connues. Le moine Letalde, Ă©crivain du Xe siĂšcle, rapporte, dit M. MĂ©rimĂ©e[13], que ThĂ©odulphe, d’abord abbĂ© de Saint-BenoĂźt-sur-Loire, puis Ă©vĂȘque d’OrlĂ©ans, fit bĂątir l’église de Germigny-des-PrĂ©s Ă  l’imitation de celle d’Aix-la-Chapelle. » Il faut avouer que l’imitation est fort libre, car ce qui existe du plan de ThĂ©odulphe, c’est-Ă -dire la partie principale de l’édifice, donne quatre piliers carrĂ©s entourĂ©s d’un bas-cĂŽtĂ© avec trois absidioles, une Ă  l’orient et deux au sud et au nord. Ce plan rappelle bien plutĂŽt les petites Ă©glises grecques de l’Asie et du PĂ©loponnĂšse que celui d’Aix-la-Chapelle. Quoi qu’il en soit, sur les quatre piles centrales s’élĂšve un clocher carrĂ© portant sur les quatre arcs doubleaux. Son beffroi n’est sĂ©parĂ© du vaisseau que par un plancher, et est percĂ©, sur chacune des quatre faces, Ă  l’étage infĂ©rieur formant lanterne, de quatre petites fenĂȘtres dĂ©corĂ©es de stucs Ă  l’intĂ©rieur ; Ă  l’étage supĂ©rieur destinĂ© aux cloches, de quatre baies jumelles. On retrouve, dans les stucs et dans la construction mĂȘme, faite en moellons recouverts d’enduits et d’une mosaĂŻque sous la voĂ»te de l’abside orientale, les traditions du bas-empire. Mais nous avons l’occasion de revenir sur ce curieux monument au mot Église. Nous devons nous borner Ă  le signaler ici Ă  cause de sa date et de la prĂ©sence d’un clocher central antĂ©rieur Ă  celui de Saint-Front de PĂ©rigueux, puisqu’il aurait Ă©tĂ© Ă©levĂ© au commencement du IXe siĂšcle. On peut donc, jusqu’à prĂ©sent, trouver deux origines distinctes Ă  l’introduction des clochers centrals des Ă©glises en France l’une, par les VĂ©nitiens, sur les cĂŽtes occidentales ; l’autre, par la renaissance carlovingienne de l’Est. Il est des provinces oĂč ces deux influences se rencontrent et se mĂȘlent d’autres oĂč elles dominent exclusivement. Or, si le clocher de Saint-Front servit de type Ă  un grand nombre de tours d’églises dans l’Ouest, des clochers analogues Ă  celui de Germigny-des-PrĂ©s car nous ne pouvons faire Ă  ce petit Ă©difice l’honneur d’avoir servi de type, des clochers carlovingiens d’origine, influĂšrent sur les constructions entreprises sur les bords de la SaĂŽne, de la haute Marne et dans le Lyonnais. L’un des plus anciens clochers centrals de cette derniĂšre contrĂ©e est celui de l’église d’Ainay Ă  Lyon. La base massive de ce clocher date probablement du XIe siĂšcle, et son Ă©tage Ă  jour, supĂ©rieur, du XIIe. Si l’on considĂšre la partie infĂ©rieure du clocher central d’Ainay, on pourrait supposer qu’elle Ă©tait destinĂ©e Ă  porter plusieurs Ă©tages, car ses murs massifs, percĂ©s seulement d’une petite baie sur chacune des faces, ont une rĂ©sistance considĂ©rable. Cependant, cette base ne fut surmontĂ©e que d’un seul Ă©tage percĂ© d’arcatures. Mais il n’est pas rare de rencontrer, dans l’ancien Lyonnais, ces clochers trapus, couronnĂ©s d’un toit plat en charpente, recouvert de tuiles romaines dans l’origine et plus tard de tuiles creuses. La fig. 23 reprĂ©sente une vue du clocher central d’Ainay. Sa base est construite en moellons, avec angles en pierre, elle porte sur quatre arcs-doubleaux et contient une coupole ; un escalier massif Ă  pans monte jusqu’à l’étage supĂ©rieur, qui, plus moderne que la base, est en pierre. La corniche qui termine cet Ă©tage, formĂ©e d’une tablette portĂ©e sur des corbeaux, ne laisse pas supposer qu’on ait eu l’intention de construire plus d’un Ă©tage sur la large base qui surmonte les voĂ»tes de l’église. Vers la haute Marne et la haute SaĂŽne, c’est-Ă -dire en se rapprochant du Rhin, les clochers centrals des Ă©glises n’ont pas cette forme Ă©crasĂ©e, et sont couverts par des flĂšches en pierre ; ils conservent longtemps, cependant, le plan carrĂ© jusqu’à la corniche du couronnement ; la flĂšche en pierre est souvent sur plan octogonal, et les angles restant entre les cĂŽtĂ©s du polygone et le carrĂ© sont remplis par des amortissements de pierre en forme de cornes dĂ©tachĂ©es de la pyramide de la flĂšche. La prĂ©sence de ces cornes ou pinacles triangulaires est motivĂ©e par la construction de la flĂšche en pierre, dont quatre des faces reposent sur des encorbellements ou des trompillons, la charge des pinacles Ă©tant destinĂ©e Ă  empĂȘcher la bascule des encorbellements ou le dĂ©vers des trompillons. Dans ces contrĂ©es, les constructions du XIe siĂšcle et du commencement du XIIe sont brutes et les clochers d’une simplicitĂ© remarquable ; fermĂ©s du cĂŽtĂ© de l’ouest, Ă  cause des vents de pluie, ils sont percĂ©s seulement d’arcatures plein-cintre assez Ă©troites sur trois cĂŽtĂ©s et surmontĂ©s de flĂšches carrĂ©es sans aucun ornement, ou, dans les derniers temps de la pĂ©riode romane, de pyramides Ă  huit pans. Parmi les clochers de la haute Marne, un des plus anciens et des plus curieux, Ă  cause de sa parfaite conservation, est le clocher de la petite Ă©glise d’IsĂŽmes ; il date de la seconde moitiĂ© du XIIe siĂšcle. Nous en prĂ©sentons 24 la vue perspective. Le couronnement de ce clocher mĂ©rite de fixer l’attention des architectes. Il se compose, Ă  la base de la flĂšche, de quatre pignons et de quatre amortissements aux angles, de l’effet le plus pittoresque. Les petites plates-formes qui terminent les quatre amortissements triangulaires Ă©taient probablement destinĂ©es Ă  recevoir les figures des quatre Ă©vangĂ©listes, de quatre anges sonnant de l’olifant, ou des quatre Vents, conformĂ©ment Ă  un usage assez gĂ©nĂ©ralement Ă©tabli en Bourgogne et en Champagne. Des gargouilles simplement Ă©pannelĂ©es reçoivent les eaux de la flĂšche entre les pignons et les amortissements. Notre figure dĂ©montre assez que ce clocher porte de fond sur les deux murs latĂ©raux de la nef dĂ©pourvue de transsepts et sur deux arcs doubleaux. Mais si ces clochers carrĂ©s centrals ont une origine carlovingienne, il faut reconnaĂźtre que, dans les provinces mĂȘmes oĂč ils avaient pris naissance, le type primitif fut bientĂŽt modifiĂ©, car presque tous les clochers centrals des bords du Rhin, des XIe et XIIe siĂšcles, sont bĂątis sur plan octogonal, ainsi que nous l’avons dit plus haut. On ne peut cependant mĂ©connaĂźtre cette influence, sinon dans l’ensemble du plan, du moins dans les dĂ©tails. Les amortissements des angles, la disposition des baies, les dĂ©corations des bandeaux et des chapiteaux des clochers de la haute Marne et de la haute SaĂŽne sont Ă©videmment empruntĂ©s au style carlovingien primitif. Seulement, les constructeurs de ces derniĂšres provinces, moins habiles et moins savants que ceux du Rhin, n’osaient probablement pas planter un octogone sur quatre piles. Si l’architecte qui a bĂąti l’église de Germigny-des-PrĂ©s a cru de bonne foi copier la construction de l’église d’Aix-la-Chapelle, on peut bien admettre que l’architecte du clocher d’IsĂŽmes s’est inspirĂ© des constructions rhĂ©nanes ; seulement, il n’a osĂ© adopter le plan octogone que pour la flĂšche. Il nous faut Ă©tudier quelques-uns des clochers centrals des provinces rhĂ©nanes pour faire reconnaĂźtre l’influence qu’ils ont dĂ» exercer sur les constructions des provinces françaises de l’Est. Il existe, sur la croisĂ©e de l’église de Guebviller, un clocher central octogone dĂšs sa base dont les quatre faces parallĂšles aux diagonales du carrĂ© sont portĂ©es sur des trompillons. La construction de ce clocher remonte Ă  la fin du XIe siĂšcle ; elle est lĂ©gĂšre eu Ă©gard Ă  sa hauteur. Voici 25 en C le plan, en D l’élĂ©vation et en E la coupe sur A B de ce clocher. La nature des matĂ©riaux employĂ©s grĂšs rouge des Vosges a pu permettre au constructeur de donner aux murs de l’octogone une Ă©paisseur assez faible 0,80 c. ; encore, les pierres de ces murs ne font pas parpaing ; on remarquera que l’étage infĂ©rieur est construit en moellons Ă  l’intĂ©rieur et parementĂ© en pierre Ă  l’extĂ©rieur. Les angles du prisme sont chargĂ©s de huit pinacles en pierre Ă  la base de la flĂšche, et les quatre amortissements qui couvrent les trompillons Ă  la base reçoivent sur leur pente quatre petites statues que nous pensons ĂȘtre les quatre Vents ou peut-ĂȘtre les quatre Saisons. La curieuse Ă©glise de Sainte-Foi Ă  Schelestadt possĂšde Ă©galement un clocher central s’élevant sur la croisĂ©e, qui mĂ©rite d’ĂȘtre mentionnĂ©. Comme celui de Guebviller, le clocher de Sainte-Foi est octogone portant sur les quatre arcs doubleaux et sur des trompes. Il se compose d’un Ă©tage ornĂ© d’une arcature aveugle surmontant un soubassement, d’un Ă©tage Ă  jour et d’une flĂšche pyramidale en pierre dont les cĂŽtĂ©s sont lĂ©gĂšrement convexes en se rapprochant de la corniche. Nous donnons 26 une vue perspective de ce clocher, bien construit en grĂšs. On remarquera, aux angles de chacun des deux Ă©tages, les dĂ©corations plaquĂ©es qui rappellent les amortissements de couronnement que nous avons vus Ă  la base des flĂšches des clochers d’IsĂŽmes et de Guebviller. Le clocher de Schelestadt est contemporain de celui-ci ; il appartient Ă  la fin du XIe siĂšcle ou au commencement du XIIe. Peu variĂ©s dans leur composition d’ensemble et dans leurs dĂ©tails, les clochers centrals rhĂ©nans de l’époque romane se rapprochent plus ou moins de ces deux exemples[14]. Il nous faut revenir maintenant aux dĂ©rivĂ©s les plus Ă©loignĂ©s du clocher de Saint-Front de PĂ©rigueux. On a vu que l’un des caractĂšres particuliers au clocher de Saint-Front consiste en certaines colonnes engagĂ©es qui sĂ©parent les arcades comme les ordres de l’architecture romaine. On retrouve cette disposition dans beaucoup de clochers centrals de l’Angoumois, de la Saintonge et du PĂ©rigord ; elle est franchement adoptĂ©e dans le clocher de l’église de Montmoreau Charente, dans ceux de SĂ©gonzac, de Jonsac ; et nous la voyons suivie jusque dans des provinces Ă©loignĂ©es qui cependant subissent l’influence de l’architecture des cĂŽtes occidentales, comme dans le Poitou et jusque dans le Berry. Le clocher de l’église haute de Loches, bĂąti sur le sanctuaire, conserve non-seulement cette disposition des clochers pĂ©rigourdins, mais aussi les pinacles d’angles ; quant Ă  sa flĂšche, elle est Ă  huit pans au lieu d’ĂȘtre conique. Mais les architectes du XIIe siĂšcle qui ont Ă©levĂ© ce clocher, habiles constructeurs, ont compris qu’une seule colonne engagĂ©e Ă  l’angle des Ă©tages carrĂ©s, comme Ă  Saint-Front, ne suffisait pas pour maintenir la poussĂ©e des arcs et qu’il fallait renforcer ces angles. Ils ont donc Ă©loignĂ© les colonnes engagĂ©es de ces angles, afin de leur laisser une grande force, et ont ainsi rapprochĂ© les arcades doubles l’une de l’autre, sur chaque face. D’aprĂšs cette mĂ©thode les angles Ă©pais, chargĂ©s par des pinacles, pĂšsent verticalement sur les quatre points d’appui infĂ©rieurs et maintiennent la stabilitĂ© de la tour. Au point de vue de la construction, le clocher central de l’église de Loches est un des mieux Ă©tudiĂ©s suivant les traditions du PĂ©rigord, et la planche 27 en offre une vue perspective. Profitant des deux styles venus de l’Est et de l’Ouest, les architectes des provinces du domaine royal Ă©lĂšvent sur leurs Ă©glises, pendant le XIIe siĂšcle, des tours centrales qui subissent ces deux influences, mais prennent bientĂŽt, comme toute l’architecture de cette Ă©poque et de ce territoire, un caractĂšre propre qui est rĂ©ellement le style français. Nous en trouvons un exemple remarquable Ă  Poissy, dans l’église collĂ©giale. Sur la derniĂšre travĂ©e de la nef, Ă  l’entrĂ©e du chƓur car cette Ă©glise est dĂ©pourvue de transsepts, s’élĂšve un clocher portant sur quatre piliers. Sa base est carrĂ©e ; aux quatre angles de cette base s’élĂšvent quatre pinacles massifs un seul renferme un petit escalier Ă  vis ; au-dessus est posĂ©e la souche du beffroi sur plan octogone irrĂ©gulier, c’est-Ă -dire ayant quatre grands cĂŽtĂ©s et quatre petits. Posant la tour sur quatre piles, il est Ă©vident que les constructeurs n’ont pas osĂ© adopter l’octogone rĂ©gulier, afin d’éviter des trompillons de grande dimension et de rapprocher, autant que possible, la charge totale sur ces quatre points d’appui. Mais les angles de l’octogone possĂšdent leurs colonnes engagĂ©es, les angles du carrĂ© leurs pinacles, ce qui rappelle l’influence occidentale, et le beffroi est octogone, comme la plupart des clochers centrals de l’Est. La flĂšche du clocher central de l’église de Poissy est en charpente, comme certaines flĂšches de clochers normands dans une situation analogue ; et il n’y a pas lieu de supposer qu’elle ait Ă©tĂ© primitivement projetĂ©e en pierre. L’étage Ă  jour du beffroi octogone se compose d’arcades jumelles sur les grands cĂŽtĂ©s et d’arcades simples sur les petits. La base de ce clocher ne renferme point une coupole ou une lanterne, comme les clochers centrals du Rhin ou de Normandie, elle n’est que l’étage infĂ©rieur du beffroi au-dessus de la voĂ»te de la nef. Nous prĂ©sentons 28 une vue perspective de ce clocher, dont la construction remonte aux premiĂšres annĂ©es du XIIe siĂšcle. Cependant, dĂšs la fin de ce siĂšcle, on renonçait, dans l’Île de France, aux plans octogones pour les tours centrales des Ă©glises ; le plan carrĂ© des tours normandes prĂ©valait ; les flĂšches seules conservaient la forme octogonale Ă  la base, avec quatre pinacles aux angles. Non loin de Poissy, en descendant la Seine, on voit, sur la rive gauche, une petite Ă©glise bĂątie au centre du village de Vernouillet. Cette Ă©glise possĂšde un clocher sur la croisĂ©e, Ă  l’entrĂ©e du chƓur. La construction du clocher de Vernouillet remonte aux derniĂšres annĂ©es du XIIe siĂšcle 1190 environ ; lĂ , plus de tĂątonnements, plus d’incertitudes ; les diverses influences romanes de l’Est et de l’Ouest se sont fondues ; un art nouveau, formĂ© de ces divers Ă©lĂ©ments, mais franc et original, apparaĂźt dans tout son Ă©clat. Avant la construction du clocher central de Vernouillet, on avait Ă©levĂ© celui de Limay, prĂšs de Mantes, et qui dĂ©jĂ  donne une tour carrĂ©e surmontĂ©e d’une flĂšche Ă  base octogone, de quatre pinacles pleins sur les angles et de lucarnes sur quatre des faces de la pyramide. Le clocher de Limay, lourd encore, soumis aux traditions romanes, est cependant l’un des premiers pas faits dans la voie nouvelle. Les clochers centrals du XIIe siĂšcle sont fort rares dans cette partie de la France, dĂ©vastĂ©e par les guerres de la fin de ce siĂšcle ; aussi celui de Vernouillet, qui clĂŽt l’époque de transition, doit-il ĂȘtre Ă©tudiĂ© avec attention. Il se compose d’une base carrĂ©e, sans ouverture, portant sur les quatre piles de la croisĂ©e et sur les quatre arcs doubleaux. Le beffroi Ă  jour s’élĂšve sur ce socle ; ses angles sont renforcĂ©s de colonnes engagĂ©es formant contreforts ; les quatre faces sont percĂ©es chacune de deux baies. Une corniche Ă  corbeaux termine cet Ă©tage Ă  jour, destinĂ© au placement des cloches, et arrive au plan carrĂ© parfait, sans ressauts ni saillies. Voici 29 le plan de l’étage du beffroi. Sur la corniche, huit tĂȘtes monstrueuses, posĂ©es aux angles de l’octogone inscrit dans le carrĂ©, donnent naissance aux huit arĂȘtiers de la pyramide Ă  base octogone formant la flĂšche. Sur les angles saillants du carrĂ©, quatre colonnes[15] portent quatre pinacles qui viennent s’épauler sur huit colonnes engagĂ©es Ă  la base de la flĂšche et se dĂ©gageant Ă  mesure que celle-ci s’élĂšve. Ces colonnes sont des monolithes ne faisant pas corps avec la construction de la pyramide. Quatre baies cintrĂ©es, percĂ©es entre les huit colonnes, permettent de passer de l’intĂ©rieur dans les pinacles. Sur les quatre autres faces de la pyramide, parallĂšles aux faces du carrĂ©, quatre autres baies forment de grandes lucarnes surmontĂ©es de gĂąbles. Le plan 30 est pris au niveau de la base de la pyramide et explique la disposition des pinacles et des lucarnes. Une vue perspective 31 donne l’ensemble de ce monument. Cette construction, lĂ©gĂšre et bien pondĂ©rĂ©e, exĂ©cutĂ©e en petits matĂ©riaux, n’a subi aucune altĂ©ration notable dans son ensemble. Les assises composant la flĂšche sont sculptĂ©es, Ă  l’extĂ©rieur, en Ă©cailles circulaires et simulent des tuiles. Une coupe est nĂ©cessaire pour faire comprendre la construction simple, hardie et solide de ce clocher. Nous la donnons 32. Les trompillons A qui portent quatre des faces de la pyramide viennent adroitement reposer leurs sommiers sur les clefs des arcs B des huit baies de l’étage carrĂ©. Les parements intĂ©rieurs de la tour s’élĂšvent verticalement jusqu’à leur rencontre avec les parements inclinĂ©s de la flĂšche, et Ă  partir de ce point, celle-ci n’a pas plus de 0,25 c. d’épaisseur ; mais quatre de ses faces sont renforcĂ©es par les sommets des gĂąbles C, qui remplissent l’office de contreforts voy. Construction. Entre cette charmante construction et la plupart des bĂątisses passablement lourdes que nous avons donnĂ©es prĂ©cĂ©demment, il y a un pas immense de fait. Les proportions des diffĂ©rentes parties du clocher de Vernouillet sont Ă©tudiĂ©es par un vĂ©ritable artiste et contrastent avec les Ă©tages divisĂ©s en zones Ă©gales des clochers de l’Est, avec les couronnements Ă©crasĂ©s de ceux des provinces de l’Ouest. Les dĂ©tails des moulures et de l’ornementation, bien exĂ©cutĂ©s, fins et fermes Ă  la fois, sont habilement calculĂ©s pour la place qu’ils occupent ; si bien que ce clocher, qui est d’une dimension trĂšs-exiguĂ«, paraĂźt grand, et grandit le trĂšs-petit Ă©difice qu’il surmonte au lieu de l’écraser. On reconnaĂźt lĂ , enfin, l’Ɠuvre d’artistes consommĂ©s, de constructeurs savants et habiles. Un clocher de cette Ă©poque, bĂąti sur la croisĂ©e d’une cathĂ©drale, et suivant ces donnĂ©es si heureuses, devait ĂȘtre un monument de la plus grande beautĂ© ; malheureusement, nous n’en possĂ©dons pas un seul en France. Les incendies et la main des hommes, plus que le temps, les ont tous dĂ©truits, et nous ne trouvons plus, sur nos grands Ă©difices religieux, que les souches et les dĂ©bris de ces belles constructions. La cathĂ©drale de Coutances seule a conservĂ© son clocher central du XIIIe siĂšcle ; encore n’est-il pas complet ; sa flĂšche en pierre fait dĂ©faut. Quant Ă  son style, il appartient Ă  l’architecture normande et s’éloigne beaucoup du caractĂšre de l’architecture française. Ce n’est que dans l’Île de France et les provinces voisines que l’on voit les clochers centrals, aussi bien que ceux de façades, prendre tout Ă  coup un caractĂšre aussi dĂ©terminĂ© dĂšs la fin du XIIe siĂšcle et abandonner les traditions romanes. Dans la Champagne, la Bourgogne, sur les bords de la haute Marne, de la SaĂŽne, les clochers centrals restent carrĂ©s et se terminent le plus habituellement par des pyramides Ă  base rectangulaire jusqu’au commencement du XIIIe siĂšcle. Le clocher central de l’église de ChĂąteauneuf SaĂŽne-et-Loire, bĂąti vers le milieu du XIIe siĂšcle, est un exemple de ces sortes de constructions. Il se compose d’un soubassement plein en moellons, avec angles en pierre, posĂ©, suivant l’usage, sur les quatre piliers de la croisĂ©e et les quatre arcs doubleaux ; d’un Ă©tage percĂ© d’une seule baie sur chaque face ; d’un beffroi percĂ© de quatre baies jumelles et d’une pyramide Ă  base carrĂ©e maçonnĂ©e en moellons avec quatre lucarnes. Voici 33 l’élĂ©vation gĂ©omĂ©trale de ce clocher central. On remarquera la disposition des baies du premier Ă©tage ; il y a lĂ , comme dans les dĂ©tails de l’architecture romane de ces contrĂ©es, un souvenir des monuments gallo-romains. Ici, les angles de l’étage du beffroi sont flanquĂ©s de pilastres portant la corniche ; c’est encore un souvenir de l’antiquitĂ© romaine. La coupe de ce clocher, que nous donnons 34, laisse voir Ă  la base de la pyramide en pierre les traces d’un chaĂźnage en bois, sorte d’enrayure qui Ă©tait destinĂ©e Ă  arrĂȘter le dĂ©versement des quatre murs sous la charge de cette pyramide. Il faut remarquer la disposition originale des faisceaux de colonnettes qui sĂ©parent les baies jumelles de l’étage du beffroi, disposition indiquĂ©e en A dans le plan de cet Ă©tage 35. Les constructeurs obtenaient ainsi une grande lĂ©gĂšretĂ© apparente en mĂȘme temps qu’une parfaite soliditĂ©. En examinant ce clocher sur la diagonale du carrĂ©, les ajours laissĂ©s entre ces faisceaux de quatre colonnettes prennent toute leur largeur et contribuent ainsi Ă  donner de l’élĂ©gance et de la finesse Ă  la loge supĂ©rieure ; les baies jumelles avec leur piĂ©droit ajourĂ© forment une large ouverture qui ne semble pas charger les baies uniques des faces infĂ©rieures. On retrouve cette disposition dans certains clochers de l’Auvergne, et elle produit l’effet le plus gracieux, particuliĂšrement dans les clochers carrĂ©s, dont les angles prĂ©sentent Ă  l’Ɠil une masse trĂšs-solide. À Bois-Sainte-Marie SaĂŽne-et-Loire, nous trouvons un clocher central dont les dispositions sont analogues. En nous rapprochant du Bourbonnais, la forme carrĂ©e donnĂ©e aux clochers centrals persiste encore vers la fin du XIIe siĂšcle, mais les traditions antiques se perdent ; des innovations assez larges, quoique moins franches que celles introduites dans l’architecture de l’Île de France, se font jour. Dans le Bourbonnais, il existe un clocher central construit pendant la premiĂšre moitiĂ© du XIIIe siĂšcle, prĂ©sentant le plus singulier mĂ©lange des influences diverses qui avaient alors laissĂ© des traces Ă  l’est et Ă  l’ouest de cette province, avec le nouveau systĂšme adoptĂ© dĂ©jĂ  dans l’Île de France ; c’est le clocher de l’église de Saint-Menoux, prĂšs de Souvigny Allier. Comme les clochers de SaĂŽne-et-Loire, le clocher central de Saint-Menoux est carrĂ© ; mais son Ă©tage de soubassement forme lanterne Ă  l’intĂ©rieur de l’église, comme ceux des tours centrales des Ă©glises normandes et du Rhin, de la cathĂ©drale de Laon et de l’église Notre-Dame de Cluny voy., fig. 36, la coupe du clocher de Saint-Menoux. Son premier Ă©tage, dĂ©corĂ© Ă  l’extĂ©rieur d’une arcature aveugle trĂšs-riche, est ajourĂ© au moyen de dalles percĂ©es de trous ronds et de quatre-feuilles ; puis s’élĂšve l’étage percĂ© d’arcades destinĂ© Ă  laisser passer le son des cloches. Des trompillons disposĂ©s pour porter une flĂšche en pierre Ă  base octogonale, qui existait encore au commencement de ce siĂšcle, recevaient des pinacles sur les angles du carrĂ©. L’élĂ©vation gĂ©omĂ©trale de ce clocher 37 fait voir sa dĂ©coration extĂ©rieure, mĂ©lange des traditions romanes des provinces de l’Ouest et de la nouvelle architecture française de cette Ă©poque. Comme dans l’Ouest, les angles sont encore flanquĂ©s de colonnes engagĂ©es, et la dĂ©coration ogivale n’est ici qu’une concession au goĂ»t du temps, qui n’est guĂšre motivĂ© par la construction, encore toute romane. La flĂšche Ă  base octogone, sur cette tour carrĂ©e, est elle-mĂȘme aussi le rĂ©sultat d’une influence Ă©trangĂšre aux traditions locales, et les trompillons portent fort maladroitement sur les colonnes accouplĂ©es des baies supĂ©rieures. Un petit escalier, circulaire Ă  la base et octogone au sommet, dĂ©tachĂ© de la masse de la tour et montant de fond, donne accĂšs Ă  l’étage infĂ©rieur du beffroi. Nous donnons 38 un dĂ©tail des baies de cet Ă©tage infĂ©rieur avec leurs ajours percĂ©s dans des dalles de champ. Par le fait, les grandes archivoltes ogives des deux Ă©tages ne sont qu’une dĂ©coration et ne jouent aucun rĂŽle au point de vue de la construction. L’architecte, en faisant cette concession aux formes nouvelles, avait compris que ces arcs, s’ils eussent fait parpaing, auraient eu pour effet de pousser les angles de la tour en dehors, et, adoptant une dĂ©coration d’un caractĂšre dĂ©jĂ  gothique, il conservait prudemment son systĂšme de construction roman. Il faut signaler, dans le clocher de Saint-Menoux, un progrĂšs ; c’est que ce clocher est assez bien combinĂ© pour le placement d’un beffroi en charpente portant des cloches Ă  son sommet. Les bois sont suffisamment aĂ©rĂ©s par les ajours des fenĂȘtres basses, sans risquer d’ĂȘtre mouillĂ©s, et l’étage supĂ©rieur laisse librement passer le son des cloches. Dans la plupart des clochers romans, on reconnaĂźt bien plutĂŽt un dĂ©sir d’élever une tour que la satisfaction d’un besoin particulier ; les clochers Ă  base octogone, si frĂ©quents dans les provinces de l’Est, se prĂȘtent mal au placement des beffrois en bois qui ne peuvent, ĂȘtre inscrits que dans un carrĂ© ; leurs Ă©tages superposĂ©s, Ă©galement ajourĂ©s, ne permettent pas aux vibrations des cloches de se dĂ©velopper dans toute leur intensitĂ© ; la combinaison adoptĂ©e dans la construction du clocher de Saint-Menoux est la meilleure, en ce qu’elle ne donne qu’un Ă©tage d’ouĂŻes trĂšs-ouvertes prĂšs de la pyramide, dont la concavitĂ© de pierre est trĂšs-favorable Ă  la rĂ©percussion des vibrations des cloches. Cependant, dans tous les clochers prĂ©cĂ©dents, non plus que dans celui de Saint-Menoux, on ne voit pas que les architectes se soient prĂ©occupĂ©s de placer des abat-vents ou abat-sons, destinĂ©s Ă  garantir les charpentes des beffrois contre la pluie chassĂ©e par le vent. Ces charpentes, au moins dans l’étage supĂ©rieur, restaient Ă  l’air libre, Ă©taient recouvertes de plomb, ou seulement peintes. La neige ou les eaux pluviales qui s’introduisaient dans la tour Ă©taient recueillies sur un dallage infĂ©rieur en pente, munie de caniveaux et de gargouilles. Mais nous aurons l’occasion de revenir sur ce dĂ©tail important. Les clochers centrals carrĂ©s persistent donc assez tard dans certaines provinces du centre ; on les retrouve le long du cours de la Marne. Pendant que, dans le village de Vernouillet, sur la Seine, on construisait le joli clocher que nous avons donnĂ© ci-dessus, sur la Marne, Ă  Dormans, on Ă©levait un clocher qui conservait encore la forme traditionnelle des clochers des provinces du centre, bien que les dĂ©tails en soient dĂ©jĂ  complĂ©tement gothiques. L’église de Dormans est petite et ses transsepts sont moins larges que le vaisseau de la nef et du chƓur. L’intersection de la croisĂ©e donnait donc un plan barlong. C’est sur cette base qu’on Ă©leva un clocher central, dont nous prĂ©sentons le plan 39. Pour une petite Ă©glise, le plan barlong se prĂȘtait mieux que le plan carrĂ© au placement des cloches ; celles-ci Ă©tant mises en mouvement demandaient plus d’espace dans le sens de leur volĂ©e que dans l’autre. Dans l’élĂ©vation perspective du clocher central de Dormans 40, sauf un soubassement pris dans la hauteur des combles, il n’y a qu’un Ă©tage complĂ©tement Ă  jour. Le couronnement de ce clocher se compose aujourd’hui de quatre pignons ou gĂąbles d’égale hauteur, mais Ă  bases inĂ©gales, et de deux combles se pĂ©nĂ©trant avec quatre gargouilles Ă  la chute des noues. Mais ce couronnement date du XVe siĂšcle. Nous sommes disposĂ©s Ă  croire que, dans l’origine, l’étage Ă  jour Ă©tait terminĂ© par des gĂąbles d’inĂ©gale hauteur, ainsi que le fait voir notre figure et conformĂ©ment Ă  certains exemples de clochers romans de la Champagne. Nous avons dĂ», jusqu’à prĂ©sent, n’indiquer les clochers centrals des Ă©glises normandes que pour mĂ©moire, non que ces clochers n’aient eu une grande importance, mais parce qu’ils offrent, ainsi que nous l’avons dit au commencement de cet article, une disposition toute particuliĂšre et qu’ils sont bien plutĂŽt des lanternes destinĂ©es Ă  donner de la lumiĂšre et de l’élĂ©vation au centre des Ă©glises que des clochers proprement dits. En effet, les clochers centrals normands antĂ©rieurs au XIIIe siĂšcle qui existent encore, comme celui de Saint-Georges de Bocherville, comme les restes de celui de l’église abbatiale de JumiĂšges, quoique fort Ă©levĂ©s au-dessus du pavĂ© de l’église, ne donnent, pour le placement des cloches, qu’un Ă©tage assez bas, sorte de loge coiffĂ©e d’une immense charpente recouverte de plomb ou d’ardoise. Le clocher de l’église de Saint-Georges de Bocherville, le plus complet peut-ĂȘtre de tous, et dont la largeur hors Ɠuvre est de 11m,00, ne possĂšde qu’un Ă©tage supĂ©rieur destinĂ© aux cloches, ayant 4m,00 de hauteur. Le reste de la tour en contrebas forme lanterne au centre de la croisĂ©e. Sur l’étage du beffroi s’élĂšve une flĂšche en charpente ayant 27m,00 de hauteur, passant du carrĂ© Ă  l’octogone au moyen de coyaux sur les diagonales. Chacune des faces de l’étage du beffroi est percĂ©e de trois baies cintrĂ©es divisĂ©es par une colonnette. Ce clocher ayant, comme Ɠuvre de charpenterie, une grande importance, nous l’avons rangĂ© parmi les flĂšches voyez ce mot. Le clocher central de l’abbaye de FĂ©camp prĂ©sente une disposition analogue ; celui de l’abbaye aux hommes, Ă  Caen, ne conserve plus que sa lanterne du XIIe siĂšcle, terminĂ©e par un pavillon octogone du XIIIe siĂšcle ; le clocher central de la cathĂ©drale de Rouen prĂ©sente de mĂȘme une lanterne Ă  deux Ă©tages, du XIIIe siĂšcle, au-dessus de laquelle s’élĂšve une tour des XVe et XVIe siĂšcles, qui, avant le dernier incendie, Ă©tait couronnĂ©e par une flĂšche en charpente recouverte de plomb, Ă©levĂ©e au commencement du XVIIe siĂšcle. Quelle que soit l’apparence des grandes tours centrales des Ă©glises de Normandie, elles n’ont pas, Ă  proprement parler, le caractĂšre de vĂ©ritables clochers, ou du moins ce qui nous en reste, d’une Ă©poque trĂšs-postĂ©rieure Ă  la pĂ©riode romane, ne nous offre pas de ces exemples complets tels que nous en trouvons dans les autres provinces qui composent la France de nos jours. Il nous faut revenir aux clochers de façades, latĂ©raux, isolĂ©s, portant de fond, et enfin Ă  ceux qui s’élĂšvent sur les collatĂ©raux des Ă©glises. Ceux-ci prĂ©sentent plus de variĂ©tĂ©s encore, s’il est possible, que les clochers centrals. Les architectes, n’étant plus soumis Ă  un programme invariable, savoir de poser une tour sur quatre piles isolĂ©es et quatre arcs doubleaux, pouvaient se livrer plus aisĂ©ment aux conceptions les plus Ă©tendues et les plus hardies. Nous avons dit, en commençant cet article, que ces clochers servaient de dĂ©fense dans l’origine, qu’ils conservaient ainsi tous les caractĂšres d’une tour fortifiĂ©e, et qu’ils Ă©taient gĂ©nĂ©ralement ou isolĂ©s ou posĂ©s sur le porche occidental des Ă©glises. En cas de siĂšge, les remparts des villes Ă©tant forcĂ©s, ces clochers servaient souvent d’asile aux dĂ©fenseurs, comme les donjons des chĂąteaux. En 1105, Robert Fitz-Haimon, assiĂ©gĂ© dans Bayeux par les soldats du duc de Normandie, se rĂ©fugie dans la tour de la cathĂ©drale Robert s’embati el mostier, Sus en la tor trĂšs k’ol clochier, Maiz il n’i pout’gaires atendre ;Volsit u non l’estut lui fallut descendre, Kar li feu i fu aportez, Dunc li mostier fu alumez[16]. » Les assiĂ©geants mettent le feu Ă  l’église pour forcer ce capitaine de renoncer Ă  la dĂ©fense. On considĂ©rait donc, dans certaines circonstances critiques, les clochers des Ă©glises comme des forteresses, et leur emploi comme beffroi n’était parfois qu’accessoire. Aussi, tous les clochers de façades antĂ©rieurs au XIIIe siĂšcle conservent un aspect de tour de dĂ©fense ; au moins dans leur partie infĂ©rieure ; ou bien il est arrivĂ©, comme Ă  Moissac par exemple, que, bĂątis en forme de porche ouvert, surmontĂ© d’étages Ă  jour, ils ont Ă©tĂ© revĂȘtus de crĂ©nelages, comme d’une chemise extĂ©rieure. Parmi les plus anciens clochers couvrant toute la surface occupĂ©e par porche, il faut citer celui de l’église abbatiale de Saint-BenoĂźt-sur-Loire, qui date du XIe siĂšcle. Nous avons vu que le clocher primitif de la cathĂ©drale de Limoges et celui de la cathĂ©drale du Puy donnent en plan quatre colonnes intĂ©rieures isolĂ©es, destinĂ©es Ă  porter l’étage supĂ©rieur en retraite sur les Ă©tages infĂ©rieurs. Le clocher-porche de l’église de Saint-BenoĂźt-sur-Loire prĂ©sente la mĂȘme disposition ; mais ici les quatre piles intĂ©rieures et les piles extĂ©rieures forment un quinconce rĂ©gulier, et tout le clocher devait se trouver supportĂ© par le mur-pignon de la nef, par les huit piles extĂ©rieures et les quatre piles intĂ©rieures. Ce clocher n’ayant qu’un Ă©tage bĂąti sur le mĂȘme plan au-dessus du porche, nous ne pouvons reconnaĂźtre si les quatre piles intĂ©rieures Ă©taient destinĂ©es Ă  porter les Ă©tages supĂ©rieurs du clocher, le beffroi, ou si les piles extĂ©rieures devaient monter de fond jusqu’au comble ; cette derniĂšre hypothĂšse est la moins probable, car si on l’admettait, il faudrait supposer Ă  ce clocher une hauteur Ă©norme en raison de la surface couverte par son plan infĂ©rieur. Nous penchons Ă  croire que les quatre piles intĂ©rieures Ă©taient seules destinĂ©es Ă  porter le beffroi, l’étage Ă  jour contenant les cloches, et que l’enveloppe extĂ©rieure devait recevoir une terrasse de laquelle on pouvait se dĂ©fendre au loin contre des assaillants qui eussent voulu s’emparer du monastĂšre. Des figures sont nĂ©cessaires pour faire comprendre ce que nous disons ici. Voici donc 41 le plan du rez-de-chaussĂ©e du clocher de Saint-BenoĂźt-sur-Loire, ou plutĂŽt du porche, et 42 son Ă©lĂ©vation gĂ©omĂ©trale latĂ©rale ; les constructions ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©es au niveau A ; et de l’extrados des arcs supĂ©rieurs Ă  ce niveau A, le mur ancien n’a plus qu’une Ă©paisseur de 0,60 c. Donc, on ne projetait pas d’élever ce mur Ă  une grande hauteur ; ce n’est plus qu’un mur de dĂ©fense, l’épaisseur d’un crĂ©nelage ordinaire. Toute la partie de notre fig. 42 comprise entre le niveau A et le sommet n’a jamais Ă©tĂ© construite ; c’est celle qui, portant sur les quatre piles intĂ©rieures, devait, suivant notre hypothĂšse, renfermer les cloches. Nos lecteurs voudront bien ne pas prendre notre restauration autrement que comme une probabilitĂ©[17]. Cependant ce quinconce de piles, adoptĂ© pour le plan du rez-de-chaussĂ©e de quelques anciens clochers, n’était pas toujours destinĂ© Ă  porter de fond l’étage supĂ©rieur en retraite. Nous en avons une preuve, remarquable d’ailleurs, dans la construction du clocher de l’église de Lesterps Charente. À rez-de-chaussĂ©e, le clocher de Lesterps, bĂąti vers le commencement du XIIe siĂšcle, prĂ©sente Ă  peu prĂšs la mĂȘme disposition que celui de Saint-BenoĂźt-sur-Loire, si ce n’est que trois berceaux portĂ©s sur des archivoltes remplacent les voĂ»tes d’arĂȘtes romaines adoptĂ©es Ă  Saint-BenoĂźt. Au-dessus du rez-de-chaussĂ©e s’élĂšve une belle et grande salle voĂ»tĂ©e en calotte cintrĂ©e sur un plan octogonal, obtenu au moyen de trompes posĂ©es sur les angles du carrĂ©. Un second Ă©tage offre la mĂȘme disposition dans des dimensions plus restreintes. La fig. 43 donne l’élĂ©vation occidentale de ce clocher, et 44 la coupe prise suivant l’axe du porche perpendiculaire Ă  la façade[18] ; en A est la porte de la nef. Un troisiĂšme Ă©tage B est amorcĂ©, mais n’a pas Ă©tĂ© achevĂ© ou a Ă©tĂ© dĂ©truit. Nous en sommes donc ici, comme Ă  Saint-BenoĂźt, rĂ©duits aux conjectures relativement au couronnement de ce clocher. Il est certain qu’un troisiĂšme Ă©tage, percĂ© de baies jumelles sur chacune des faces, Ă©tait interposĂ© entre la flĂšche et le second Ă©tage, et qu’en ajoutant la hauteur probable de l’étage supĂ©rieur et de la flĂšche aux parties existantes, on obtiendrait, du pavĂ© au sommet de la pyramide, une hauteur de soixante mĂštres environ. Le faĂźtage du comble de la nef de l’église Ă©tant en D, il est vraisemblable que les cloches devaient ĂȘtre placĂ©es dans l’étage C, d’autant qu’il existe une lunette dans la voĂ»te du premier Ă©tage destinĂ©e au passage des cordes nĂ©cessaires pour les mettre en branle ; dans ce cas, le troisiĂšme Ă©tage B ne servait que de guette. Le clocher de l’église de Lesterps a, comparativement Ă  la nef avec bas-cĂŽtĂ©s qu’il prĂ©cĂšde, une importance Ă©norme ; il est Ă  lui seul tout un monument, un donjon Ă©levĂ© dans le but d’imposer par sa masse et de dĂ©couvrir la campagne au loin. L’escalier adossĂ© Ă  l’angle nord-est ne monte cependant qu’au premier Ă©tage, et nous ne savons comment les constructeurs entendaient parvenir aux Ă©tages supĂ©rieurs. Il est difficile de savoir aujourd’hui Ă  quoi pouvait ĂȘtre utilisĂ©e la belle salle du premier ; elle s’ouvre sur une tribune E donnant dans la nef. Cette construction est fort belle, bien pondĂ©rĂ©e ; les porte-Ă -faux sont Ă©vitĂ©s avec soin, bien que les Ă©tages soient en retraite les uns sur les autres, ainsi que le dĂ©montre la coupe fig. 44. L’influence des deux Ă©coles du PĂ©rigord se fait sentir encore dans cette bĂątisse colossale, admirablement traitĂ©e. Pour complĂ©ter le clocher du porche de l’église de Lesterps, il faut aller chercher des exemples dans des monuments analogues et soumis aux mĂȘmes influences. Or, nous avons donnĂ© le clocher posĂ© sur la nef de l’église haute de Loches ancienne collĂ©giale ; son couronnement fig. 27 peut servir Ă  complĂ©ter le clocher de Lesterps. Si les clochers-porches des Ă©glises de l’Île de France ont pu ĂȘtre employĂ©s Ă  la dĂ©fense, il ne paraĂźt pas qu’ils aient jamais eu, comme surface et hauteur, une importance Ă©gale Ă  ceux des provinces de l’ouest et du centre. Les nefs des Ă©glises de l’Île de France et des provinces voisines Ă©taient assez Ă©troites gĂ©nĂ©ralement, et les clochers-porches ne dĂ©bordaient pas sur les bas-cĂŽtĂ©s. La base du vieux clocher de l’église abbatiale de Saint-Germain-des-PrĂ©s Ă  Paris, celle du clocher de la collĂ©giale de Poissy, n’occupent guĂšre qu’une superficie en carrĂ©, de cinq Ă  huit mĂštres de cĂŽtĂ©. Mais c’est que, pendant la pĂ©riode carlovingienne, les provinces de l’ouest et celles qui bordaient la Loire Ă©taient beaucoup plus riches que les provinces voisines de la Seine, de l’Oise et de la Marne ; elles faisaient un commerce trĂšs Ă©tendu ; elles Ă©taient industrieuses, possĂ©daient le territoire le plus fertile. Ce n’est guĂšre qu’à la fin du XIIe siĂšcle, lorsque la monarchie française prend un ascendant rĂ©el, que l’Île de France s’enrichit et Ă©lĂšve Ă  son tour des monuments plus vastes que ceux de la Loire, du Poitou, du PĂ©rigord et de la Saintonge. Cependant on voit apparaĂźtre, dans les provinces proprement françaises, dĂšs le commencement du XIIe siĂšcle, un style d’architecture qui ne le cĂšde en rien au style adoptĂ© dans l’ouest et le centre. Ce n’est pas par des dimensions extraordinaires et des constructions colossales que cette architecture se fait remarquer, mais par une entente des proportions, une exĂ©cution fine et sobre, des dispositions heureuses et hardies dĂ©jĂ . Les clochers fournissaient aux architectes un programme qui exigeait toute leur science et qui se prĂȘtait au dĂ©veloppement de leur imagination naturelle ; car ce programme, beaucoup moins circonscrit que celui des autres parties des Ă©difices religieux, civils ou militaires, permettait l’emploi de formes neuves, ouvrait un vaste champ aux artistes douĂ©s d’une imagination vive. L’étendue que nous sommes obligĂ©s de donner Ă  cet article indique assez combien les constructeurs du moyen Ăąge ont, suivant les traditions importĂ©es ou locales, et suivant leur propre gĂ©nie, Ă©tĂ© entraĂźnĂ©s Ă  varier Ă  l’infini les formes qu’ils donnaient Ă  des monuments qui n’étaient pas seulement le rĂ©sultat d’un besoin impĂ©rieux, mais bien plutĂŽt une Ɠuvre d’art. Aussi les clochers sont-ils la pierre de touche de l’imagination des architectes pendant le moyen Ăąge. L’école occidentale ne sort guĂšre des types admis vers le commencement du XIe siĂšcle ; elle arrive promptement Ă  un dĂ©veloppement complet et cesse de progresser vers le milieu du XIIe siĂšcle ; elle meurt avec l’architecture romane. L’école orientale, celle dont le siĂšge est sur les bords du Rhin, est frappĂ©e de stĂ©rilitĂ© dĂšs ses premiers essais ; elle ne fait que reproduire Ă  l’infini les premiers types ; l’imagination fait complĂ©tement dĂ©faut Ă  ses artistes ; on ne peut saisir un progrĂšs rĂ©el dans la conception des clochers rhĂ©nans, et les plus beaux, les mieux entendus sont peut-ĂȘtre les plus anciens. En France, au contraire, c’est-Ă -dire dans le domaine royal, le clocher roman se dĂ©pouille successivement, pendant le cours du XIIe siĂšcle, de ses formes traditionnelles, et crĂ©e, Ă  la fin de ce siĂšcle, par une suite de tentatives qui indiquent l’effort heureux d’artistes pleins d’imagination et de sens, des conceptions de la plus grande beautĂ©. Des modestes clochers carrĂ©s, de la fin du XIe siĂšcle, bĂątis sur les bords de la Seine, de l’Oise et de l’Eure, au clocher vieux de la cathĂ©drale de Chartres, il n’y a que cinquante annĂ©es d’intervalle ; et, au point de vue de l’art, quel progrĂšs immense ! Nous allons essayer de suivre pas Ă  pas la marche de ce progrĂšs ; car si l’architecture gothique est nĂ©e dans ces contrĂ©es, c’est dans l’exĂ©cution de ses clochers qu’elle fait ressortir particuliĂšrement ses ressources et la prodigieuse fertilitĂ© d’imagination de ses artistes, en mĂȘme temps que leur science et leur goĂ»t. Nous prendrons d’abord, comme un des types les plus complets des clochers français, le clocher-porche de l’église de Morienval Oise, bĂąti Ă  la fin du XIe siĂšcle. Sa base est celle des clochers carlovingiens de Saint-Germain-des-PrĂ©s et de Poissy[19]. Cette base, non compris la saillie des contreforts, n’a que six mĂštres hors Ɠuvre en carrĂ©. Suivant l’usage alors adoptĂ©, elle s’élĂšve pleine, sauf les arcades du porche, jusqu’à la hauteur de la corniche de la nef. À partir de ce niveau A, est un premier Ă©tage percĂ© d’une double arcature sur chaque face, puis un deuxiĂšme Ă©tage, Ă©galement Ă  jour, qui sert de beffroi. Voici 45 une Ă©lĂ©vation gĂ©omĂ©trale de ce clocher, qui dut ĂȘtre couronnĂ© primitivement par une pyramide en pierre Ă  quatre pans ; car il ne paraĂźt pas que l’on ait couvert les clochers avant le XIIIe siĂšcle, si ce n’est peut-ĂȘtre en Normandie et dans les Flandres, par des combles en charpente[20]. On sent dĂ©jĂ , dans cette construction si simple, le cachet d’un artiste de goĂ»t. Les contreforts qui renforcent les angles de la partie infĂ©rieure s’arrĂȘtent Ă  la hauteur convenable pour laisser le beffroi se dĂ©tacher sur un socle carrĂ©. L’étage du beffroi lui-mĂȘme est rendu plus Ă©lĂ©gant par des colonnettes d’angle engagĂ©es qui rompent la sĂ©cheresse des vives arĂȘtes. Le petit ordre qui supporte les archivoltes des baies supĂ©rieures est d’une proportion heureuse, et le plan des piles est lĂ©ger et solide fig. 46. La corniche de couronnement, composĂ©e d’une tablette portĂ©e par des corbeaux sculptĂ©s, est fine et riche Ă  peu de frais. Quoique trĂšs-simple de la base au sommet, cette construction mĂ©nage cependant ses effets avec adresse, rĂ©servant la sculpture pour les parties supĂ©rieures, n’abandonnant rien au caprice ; elle n’emploie que des matĂ©riaux de petite dimension, et laisse aux cloches les plus grands vides possibles. Ce qui fait supposer que le clocher-porche de l’église de Morienval Ă©tait primitivement terminĂ© par une pyramide en pierre Ă  base carrĂ©e, c’est que, dans la mĂȘme Ă©glise, les deux autres clochers qui flanquent le chƓur, conformĂ©ment aux habitudes de cette Ă©poque[21], sont couverts par des pavillons en maçonnerie, ainsi que l’indique la Mais, vers le commencement du XIIe siĂšcle, on cessa, dans les nouveaux plans des Ă©glises bĂąties Ă  cette Ă©poque, d’élever des clochers sur les porches ; c’était lĂ  un reste des traditions des temps dĂ©sastreux de l’invasion normande ; les raisons qui avaient fait Ă©lever ces clochers ne subsistaient plus. Les clochers ainsi plantĂ©s bouchaient les jours que l’on pouvait prendre dans les pignons occidentaux ; ils forçaient de faire des porches Ă©troits ; ils gĂȘnaient l’entrĂ©e de la nef, et il fallait, pour sonner les cloches, monter au premier Ă©tage, car les sonneurs ne pouvaient se tenir sous le porche et embarrasser ainsi le passage des fidĂšles. Les religieux dans les abbayes, comme les desservants dans les paroisses, prĂ©fĂ©raient avoir des clochers prĂšs du sanctuaire, et si on en Ă©levait sur les façades, c’était latĂ©ralement, communiquant avec les bas-cĂŽtĂ©s, de maniĂšre Ă  laisser l’entrĂ©e de l’église parfaitement libre voy. Église. Par un besoin de symĂ©trie fort naturel, si l’on bĂątissait les clochers Ă  cĂŽtĂ© de la façade ou sur les flancs des sanctuaires, au lieu d’un seul clocher on en Ă©levait souvent deux, et, loin de leur conserver l’aspect traditionnel d’une tour de dĂ©fense, on cherchait au contraire Ă  les rendre Ă©lĂ©gants, afin que leur masse n’écrasĂąt pas en apparence les constructions de l’église. Cependant on n’osa pas tout d’abord les planter Ă  cheval sur les bas-cĂŽtĂ©s, et les supporter en partie sur la premiĂšre pile isolĂ©e des collatĂ©raux. Ils montaient de fond ; leur rez-de-chaussĂ©e formait une petite salle servant de baptistĂšre ou de chapelle des morts, s’ils Ă©taient posĂ©s proche de la façade occidentale, ou tenait lieu de sacristie et de trĂ©sor, s’ils Ă©taient bĂątis proche du sanctuaire. Les grandes Ă©glises abbatiales, ou les paroisses fort importantes, Ă©levaient souvent deux clochers des deux cĂŽtĂ©s de la façade et deux autres prĂšs du sanctuaire ; mais les petites Ă©glises des XIe et XIIe siĂšcles, ne pouvant avoir qu’un clocher, le bĂątissaient de prĂ©fĂ©rence prĂšs du chƓur. Dans l’Île de France et le Beauvoisis, cette disposition est assez frĂ©quente et s’accordait parfaitement avec les nĂ©cessitĂ©s du culte. Le village de Nesle, prĂšs l’Île-Adam Oise, a conservĂ© une charmante Ă©glise dont la construction remonte aux derniĂšres annĂ©es du XIIe siĂšcle, et qui s’est accolĂ©e Ă  un clocher plus ancien premiĂšres annĂ©es du XIIe, de maniĂšre Ă  placer ce clocher sur le flanc mĂ©ridional du chƓur. Cette Ă©glise est dĂ©pourvue de transsepts, et le clocher s’est trouvĂ© englobĂ© dans le collatĂ©ral ; il devait ĂȘtre primitivement dĂ©tachĂ©, et bĂąti probablement le long d’une Ă©glise Ă  une seule nef. Le clocher de l’église de Nesle est un des mieux conçus et des mieux bĂątis parmi les nombreux exemples fournis par cette province et cette Ă©poque, la plus fertile en beaux clochers. 440pxcentrĂ©Nous en donnons l’élĂ©vation 48. Au-dessus d’un rez-de-chaussĂ©e bien empattĂ© et solide, percĂ© d’une petite fenĂȘtre, s’élĂšvent deux Ă©tages ouverts destinĂ©s au beffroi. La flĂšche en pierre qui couronne le dernier Ă©tage n’est dĂ©jĂ  plus Ă©levĂ©e, comme Ă  Morienval, sur plan carrĂ©, mais sur un octogone dont les quatre faces diagonales sont portĂ©es sur quatre trompillons intĂ©rieurs. Quatre pinacles Ă  base carrĂ©e, pleins, chargent les angles de la tour et la queue des claveaux des trompillons. Ce monument, d’une petite dimension, est remarquablement Ă©tudiĂ© dans son ensemble comme dans ses dĂ©tails. On remarquera comme les corniches A et B se marient adroitement aux tĂȘtes des contreforts d’angles, qui ne sont que des colonnes engagĂ©es. La sculpture est fine, sobre, et n’est appliquĂ©e qu’aux chapiteaux. Les archivoltes sont simplement dĂ©corĂ©es de dents-de-scie. Les profils sont dĂ©licats, d’un excellent style ; partout la construction est apparente et est intimement liĂ©e Ă  la dĂ©coration. Il n’est pas besoin de dire que le rez-de-chaussĂ©e seul est voĂ»tĂ©. Le clocher de l’église de Nesle est construit d’aprĂšs les donnĂ©es romanes. Mais dĂ©jĂ , au commencement du XIIe siĂšcle, les architectes de cette province, cherchant Ă  s’affranchir de ces traditions, essayaient certaines dispositions neuves, originales, qui devaient se dĂ©velopper rapidement et les amener Ă  produire des Ɠuvres mieux raisonnĂ©es, plus savantes, plus gracieuses et moins uniformes que celles des siĂšcles prĂ©cĂ©dents. L’esprit d’innovation se fit jour avec plus de hardiesse, peut-ĂȘtre, dans la construction des clochers pendant le XIIe siĂšcle que dans les autres Ă©difices, car l’imagination des architectes n’était pas soumise Ă  des programmes impĂ©rieux ; il ne s’agissait pour eux que de trouver la place des cloches et d’élever un monument qui se distinguĂąt de ses voisins par un aspect plus lĂ©ger, plus hardi, par des dispositions inusitĂ©es, imprĂ©vues. Alors, l’architecture romane avait produit tout ce qu’elle devait produire ; elle Ă©tait arrivĂ©e Ă  ses derniĂšres limites et ne pouvait ou que se traĂźner dans la mĂȘme voie, ou que dĂ©croĂźtre en se chargeant de dĂ©tails superflus. Le gĂ©nie occidental, toujours enclin Ă  marcher en avant, rompit brusquement avec les traditions, et ses premiers essais sont des chefs-d’Ɠuvre[22]. Nos lecteurs vont en juger. Dans la mĂȘme province, Ă  Tracy-le-Val Oise, il existe une petite Ă©glise qui conserve encore un de ces clochers voisins des sanctuaires, dont la construction est peu postĂ©rieure Ă  celle du clocher de Nesle premiĂšre moitiĂ© du XIIe siĂšcle. Sa base est carrĂ©e, pleine, dĂ©tachĂ©e de l’abside qui est dĂ©pourvue de bas-cĂŽtĂ©s. Sur cette base carrĂ©e[23] s’élĂšve un Ă©tage Ă  jour qui se dĂ©gage au-dessus des combles. Un beffroi, Ă  base octogone, couronnĂ© par une pyramide en pierre, est bĂąti sur ce premier Ă©tage. Voici 49 une Ă©lĂ©vation perspective de ce clocher, dont le systĂšme de construction indique dĂ©jĂ , de la part de l’architecte, le dĂ©sir de s’affranchir des traditions romanes, et un premier pas vers l’art français de la fin du XIIe siĂšcle. Les archivoltes des baies sont tracĂ©es en tiers-point peu prononcĂ© ; et, par une disposition aussi ingĂ©nieuse que rationnelle, les angles du beffroi octogone portent sur les clefs des huit archivoltes du premier Ă©tage. Pour remplir les triangles qui restent entre l’étage carrĂ© et l’octogone, l’architecte a placĂ© des figures d’anges assis. La sculpture de cette jolie construction est barbare, mais les profils sont fins, multipliĂ©s, tracĂ©s avec talent ; ceux des archivoltes retombent bien sur les pieds-droits. Ainsi que notre dessin l’indique, les proportions du clocher de Tracy-le-Val sont Ă©lĂ©gantes, les dĂ©tails parfaitement Ă  l’échelle du monument ; qualitĂ© qui manque dans la plupart des clochers romans antĂ©rieurs Ă  cette Ă©poque. Un petit escalier, en tour ronde, placĂ© en dehors, monte au premier Ă©tage ; de lĂ  on ne pouvait arriver au beffroi, comme dans presque tous les clochers romans, que par des Ă©chelles placĂ©es intĂ©rieurement. Un des caractĂšres qui distinguent les clochers romans de l’Île de France, du Beauvoisis et mĂȘme de la Normandie, jusqu’au moment de l’avĂ©nement du style gothique, ce sont ces pyramides de pierre peu Ă©levĂ©es, trapues. Presque tous ces couronnements ont Ă©tĂ© dĂ©truits dans ces climats humides ; leurs pentes peu inclinĂ©es, recevant la pluie de plein fouet, ont dĂ» se dĂ©grader rapidement et furent remplacĂ©es, dĂšs le commencement du XIIIe siĂšcle, surtout en Normandie, par des pyramides trĂšs-aiguĂ«s. Il existe dans cette province, prĂšs de Caen, un petit clocher du XIe siĂšcle, primitivement bĂąti sur le porche de l’église de Thaon, qui a conservĂ© sa pyramide trapue et carrĂ©e comme celles des clochers romans de l’Ouest de la mĂȘme Ă©poque. Ce clocher est pour nous d’autant plus intĂ©ressant qu’il est encore empreint des traditions dĂ©fensives des tours primitives Ă©levĂ©es sur les porches. Son escalier, qui, du rez-de-chaussĂ©e jusqu’au-dessus de la voĂ»te du porche, est pris aux dĂ©pens de l’épaisseur d’une des quatre piles, ne reprend sa rĂ©volution, Ă  partir du premier Ă©tage, que le long de la pile opposĂ©e, de maniĂšre Ă  interrompre ainsi la circulation. De plus, le clocher au-dessus du rez-de-chaussĂ©e s’élĂšve en retraite sur les arcs doubleaux intĂ©rieurs du porche, de façon Ă  laisser, entre l’étage infĂ©rieur et le clocher proprement dit, au niveau du dessus de la voĂ»te de ce porche, une sorte de chemin de ronde, qui pouvait bien ĂȘtre primitivement muni d’un parapet de dĂ©fense. Voici 50 les plans superposĂ©s du rez-de-chaussĂ©e de ce clocher et du premier Ă©tage qui expliquent ce que nous venons de dire. Nous donnons 51 l’élĂ©vation de la tour de l’église de Thaon, et 52 sa coupe[24]. C’est lĂ , du reste, un charmant Ă©difice. Dans notre coupe en A, on voit l’escalier qui monte du dessus de la voĂ»te Ă  l’étage supĂ©rieur. La pyramide est Ă  base carrĂ©e, forme qui se retrouve beaucoup plus tard dans les clochers normands, et se compose d’assises basses posĂ©es en retraite les unes sur les autres. Elle n’est ornĂ©e Ă  sa base et vers le milieu de ses arĂȘtiers que par des tĂȘtes saillantes d’animaux. Quatre lucarnes, ou plutĂŽt quatre baies carrĂ©es, l’ajourent au-dessus de la corniche. On remarquera, dans notre coupe fig. 52, la construction des baies de l’étage supĂ©rieur. En constructeurs habiles, les architectes du clocher de Thaon n’ont pas fait faire parpaing aux archivoltes de ces baies dans tout leur dĂ©veloppement, afin de ne point pousser sur les angles. Cinq claveaux seuls font parpaing et forment ainsi un arc de dĂ©charge au-dessus des arcs linteaux. Aux baies de l’étage au-dessous, lĂ  oĂč les contreforts viennent encore Ă©pauler les angles de la bĂątisse et oĂč la charge est puissante, les constructeurs, au contraire, ont fait faire parpaing aux archivoltes des baies. Il est assez embarrassant de savoir comment Ă©tait disposĂ© le beffroi de bois dans cette tour, dont un des angles intĂ©rieurs est entamĂ© par l’escalier. Nous serions assez portĂ©s Ă  croire qu’un plancher en bois Ă©tait posĂ© au niveau de l’appui des baies supĂ©rieures, d’autant que les trous de scellement des poutres de ce plancher existent encore, et que les cloches Ă©taient suspendues Ă  ces poutres et peut-ĂȘtre Ă  deux piĂšces de bois en croix dont les extrĂ©mitĂ©s Ă©taient fixĂ©es dans les quatre petites baies carrĂ©es de la flĂšche. Ce systĂšme de suspension eĂ»t Ă©tĂ© fort primitif ; mais il ne faut pas oublier qu’avant le XIIe siĂšcle les cloches Ă©taient d’un trĂšs-faible poids. Dans le Maine, l’Anjou et le pays chartrain, les pyramides de couronnement des clochers atteignent dĂ©jĂ , dĂšs le milieu du XIIe siĂšcle, une grande Ă©lĂ©vation relativement Ă  la hauteur des tours. Nous avons vu qu’à Loches les clochers de couronnement du XIIe siĂšcle possĂšdent des pyramides dont le sommet est trĂšs-aigu. Il faut toujours en revenir aux divisions politiques du territoire, lorsqu’il s’agit de reconnaĂźtre les diffĂ©rentes Ă©coles d’architecture au XIIe siĂšcle. À cette Ă©poque, la Normandie, le Maine, l’Anjou, une partie du Poitou et du pays chartrain, possĂ©daient une Ă©cole de constructeurs qui ne le cĂ©daient pas, comme habiletĂ©, Ă  ceux de l’Île de France et de la Normandie ; mais ils Ă©taient moins indĂ©pendants et subissaient l’influence soit du style normand, soit du style des Ă©coles de l’Ouest. Pendant la premiĂšre moitiĂ© du XIIe siĂšcle, avant l’érection du vieux clocher de la cathĂ©drale de Chartres, on construisit un immense clocher isolĂ©, dĂ©pendant de l’église abbatiale de la TrinitĂ© de VendĂŽme. Au point de vue de la construction, et sous le rapport du style, ce clocher doit ĂȘtre examinĂ© en dĂ©tail ; il subit l’influence de deux styles, du style roman ancien nĂ© dans les provinces occidentales, et du style qui se dĂ©veloppait sur les bords de l’Oise et de la Seine dĂšs le commencement du XIIe siĂšcle. La coupe du clocher de la TrinitĂ© de VendĂŽme 53 nous explique les dispositions de cette Ă©trange construction, dĂ©jĂ  trĂšs-parfaite, mais oĂč l’on sent encore les tĂątonnements d’artistes qui cherchent des moyens nouveaux et qui ne s’affranchissent pas entiĂšrement des traditions antĂ©rieures. Sa base est une salle carrĂ©e, voĂ»tĂ©e par une calotte en arcs de cloĂźtre, avec quatre trompillons aux angles donnant pour le plan de la voĂ»te un octogone Ă  quatre grands cĂŽtĂ©s et quatre petits. Sur cette voĂ»te, dont la coupe est en tiers-point, s’élĂšve, au centre, un pilier carrĂ© B cantonnĂ© de quatre colonnes engagĂ©es [voir le plan du premier Ă©tage 54]. Quatre arcs doubleaux A, en tiers-point, sont cintrĂ©s du pilier B aux quatre piliers engagĂ©s C. Mais, pour porter en toute sĂ©curitĂ© le pilier central B, deux arcs croisĂ©s, concentriques Ă  la voĂ»te, viennent reposer sur les murs de l’étage infĂ©rieur, et, afin d’éviter le relĂšvement de ces deux arcs croisĂ©s sous la charge du pilier, quatre arcs-boutants, sortes d’étrĂ©sillons indiquĂ©s sur notre coupe fig. 53, aboutissent sous les bases des colonnes D des quatre piles serait difficile de bien faire comprendre ce systĂšme de construction sans l’aide d’une figure ; aussi nous donnons 55, une vue perspective de cet Ă©tage Ă  l’intĂ©rieur. En E sont les deux arcs croisĂ©s sur l’extrados de la voĂ»te et portant le pilier central ; en F, les arcs-boutants aboutissant sous les bases des colonnes engagĂ©es H des piliers adossĂ©s aux murs. En G, des portions de mur Ă©trĂ©sillonnant le systĂšme d’arcs. Les pans coupĂ©s J de la voĂ»te infĂ©rieure en arcs de cloĂźtre ne sont pas inutiles ; ils tiennent lieu des piĂšces de charpente que l’on place aux angles des enrayures et que l’on dĂ©signe sous le nom de goussets ; ils empĂȘchent le roulement de tout le systĂšme, relient et Ă©trĂ©sillonnent les angles de la base en maçonnerie. Des moyens si puissants devaient avoir un motif. Ce motif Ă©tait de porter, sur le pilier central, les quatre arcs doubleaux I et la retraite K, un Ă©norme beffroi en charpente, auquel la partie supĂ©rieure du clocher servait d’enveloppe. Les constructeurs avaient compris, Ă  mesure qu’ils donnaient plus d’élĂ©vation Ă  leurs clochers, qu’il fallait, aux beffrois de charpente mis en mouvement par le branle des cloches, un point d’appui solide, prĂšs de la base du clocher, lĂ  oĂč la construction Ă©paisse et chargĂ©e n’avait rien Ă  craindre des pressions inĂ©gales des beffrois. Or, les quatre arcs doubleaux et la retraite portaient l’enrayure basse de ce beffroi, et cette construction de pierre, bien appuyĂ©e, bien Ă©trĂ©sillonnĂ©e, conservait cependant une certaine Ă©lasticitĂ©. À partir de cette base, l’enveloppe, la partie supĂ©rieure du clocher, n’ayant Ă  subir aucun Ă©branlement, pouvait ĂȘtre lĂ©gĂšre ; et, en effet, le clocher de la TrinitĂ© de VendĂŽme, si on le compare aux clochers prĂ©cĂ©dents dont nous avons donnĂ© des coupes, est trĂšs-lĂ©ger relativement Ă  sa hauteur, qui est considĂ©rable environ 80m, 00 de la base au sommet de la flĂšche. Jusqu’alors, dans les clochers romans, une simple retraite ou des trous dans les parements intĂ©rieurs, ou des corbeaux saillants, ou une voĂ»te en calotte, recevaient l’enrayure basse des beffrois en charpente ; et peu Ă  peu, par suite du mouvement de va-et-vient que prennent ces beffrois, les constructions se disloquaient, des lĂ©zardes se manifestaient au-dessus des ouvertures supĂ©rieures, les angles des tours fatiguaient et finissaient par se sĂ©parer des faces[25]. Si la charpente des cloches reposait Ă  plat sur une voĂ»te dont les reins Ă©taient remplis, le peu d’élasticitĂ© d’une pareille assiette produisait des effets plus funestes encore que les retraites ou les corbeaux sur les parements intĂ©rieurs. Car ces voĂ»tes, pressĂ©es tantĂŽt d’un cĂŽtĂ©, tantĂŽt de l’autre, se disjoignaient d’abord, et produisaient bientĂŽt des poussĂ©es inĂ©gales. Le systĂšme d’assiette de beffroi adoptĂ© dans la construction du clocher de la TrinitĂ©, par sa complication mĂȘme et la pression contrariĂ©e des arcs infĂ©rieurs, Ă  cause de ces deux Ă©tages d’arcs sĂ©parĂ©s par une pile, possĂšde une Ă©lasticitĂ© Ă©gale Ă  sa rĂ©sistance, et divise tellement les pressions alternatives du beffroi en charpente qu’elle arrive Ă  les neutraliser complĂ©tement. Cela est trĂšs-savant et fait voir comme, en quelques annĂ©es, sous l’influence des Ă©coles nouvelles, les lourdes constructions romanes s’étaient transformĂ©es. Le clocher de la TrinitĂ© de VendĂŽme est peut-ĂȘtre le premier qui soit Ă©levĂ© sur un programme arrĂȘtĂ©. Ce n’est plus une tour de quasi dĂ©fense sur laquelle on a Ă©levĂ© un beffroi, ce n’est plus un porche surmontĂ© de salles et terminĂ© au sommet par une loge ; c’est un vĂ©ritable clocher, construit de la base au sommet pour placer des cloches, c’est une enveloppe de cloches, reposant sur l’assiette d’un beffroi. Tout en conservant la plupart des formes romanes, comme construction, il appartient Ă  l’école nouvelle ; il remplace les rĂ©sistances passives de la construction romane par les rĂ©sistances Ă©lastiques, Ă©quilibrĂ©es, vivantes qu’on nous passe le mot qui exprime notre pensĂ©e de la construction française. Ce principe, dĂ©couvert et mis en pratique une fois, eut des consĂ©quences auxquelles les architectes ne posĂšrent de limites que celles donnĂ©es par la qualitĂ© des matĂ©riaux, et encore dĂ©passĂšrent-ils parfois, grĂące Ă  leur dĂ©sir d’appliquer le principe dans toute sa rigueur logique, ces limites matĂ©rielles. Voyons maintenant le clocher de la TrinitĂ© en dehors 56. Bien que dĂ©jĂ  les baies soient fermĂ©es par des archivoltes en tiers-point peu prononcĂ©, son aspect est roman ; son Ă©tage supĂ©rieur octogonal sous la flĂšche nous rappelle les couronnements des clochers de BrantĂŽme et de Saint-LĂ©onard, avec leurs gĂąbles pleins sur les grandes baies principales, et les pinacles des clochers de l’Ouest. Les archivoltes de ces pinacles, ainsi que ceux de l’arcature sous la pyramide, sont plein-cintre. Mais la pyramide devient trĂšs-aiguĂ« ; elle est renforcĂ©e de nerfs saillants sur ses angles et sur le milieu de ses faces ; elle n’est plus bĂątie en moellons, conformĂ©ment Ă  la vieille tradition romane, mais en pierres bien appareillĂ©es, et ne porte, dans cette Ă©norme hauteur, que 0,50 c. d’épaisseur Ă  sa base et 0,30 c. Ă  son sommet. Nous donnons 57 le plan horizontal du clocher de la TrinitĂ© pris au niveau des pinacles. Ceux-ci, comme le dĂ©montre ce plan, sont portĂ©s sur des colonnettes alternativement simples et renforcĂ©es d’un petit pilier carrĂ© ; leur plan est circulaire. C’est encore lĂ  un dernier vestige des traditions du PĂ©rigord. On observera que l’escalier en pierre accolĂ© Ă  la tour ne monte que jusqu’au-dessus de la voĂ»te de l’étage infĂ©rieur fig. 53. ConformĂ©ment aux habitudes romanes, on ne montait dans le beffroi en charpente que par des Ă©chelles de bois. Du clocher de la TrinitĂ© de VendĂŽme, nous sommes amenĂ©s au vieux clocher de la cathĂ©drale de Chartres, le plus grand et certainement le plus beau des monuments de ce genre que nous possĂ©dions en France. Admirablement construit en matĂ©riaux excellents et bien choisis, il a subi deux incendies terribles et a vu passer sept siĂšcles sans que sa masse et les dĂ©tails de sa construction aient subi d’altĂ©rations apparentes. Mais, avant de dĂ©crire ce dernier clocher, il est bon de faire connaĂźtre ses diverses origines. Nous avons vu qu’à VendĂŽme l’influence des monuments de l’Ouest se faisait encore sentir. À Chartres, cette influence est moins sensible qu’à VendĂŽme ; mais, d’un autre cĂŽtĂ©, les styles normand et de l’Île de France prennent une plus grande place. Jusqu’au XIIIe siĂšcle, les clochers normands qui ne sont pas posĂ©s sur la croisĂ©e des Ă©glises montent de fond, ainsi que les clochers de l’Ouest. Ce sont des tours carrĂ©es renforcĂ©es de contreforts peu saillants, Ă©troites comparativement Ă  leur hauteur, percĂ©es de baies rares dans les substructions, dĂ©corĂ©es d’arcatures aveugles sous les beffrois, et prĂ©sentant, au sommet, une suite d’étages d’égale hauteur, terminĂ©s par des pyramides carrĂ©es. Les deux beaux clochers de l’église abbatiale de la TrinitĂ© Ă  Caen, ceux de la cathĂ©drale de Bayeux, conservent, malgrĂ© les adjonctions et modifications apportĂ©es par le XIIIe siĂšcle, le caractĂšre bien franc du clocher normand pendant les XIe et XIIe siĂšcles. Nous ne pensons pas que les clochers normands du commencement du XIIe siĂšcle possĂ©dassent des flĂšches trĂšs-Ă©levĂ©es, et le clocher de l’église de Thaon que nous avons donnĂ© ci-dessus est lĂ  pour confirmer notre opinion, puisque sa construction n’est pas antĂ©rieure Ă  la fin du XIe siĂšcle. Mais, vers le milieu de ce siĂšcle, la Normandie devança les provinces françaises en Ă©rigeant, la premiĂšre, des pyramides d’une excessive acuitĂ© sur les tours carrĂ©es des Ă©glises. Ce parti fut promptement adoptĂ© dans l’Île de France, le Maine et l’Anjou ; seulement, ces derniĂšres provinces donnĂšrent de prĂ©fĂ©rence Ă  leurs flĂšches une base octogonale. Nous ne croyons pas nĂ©cessaire de donner ici les clochers de l’église de la TrinitĂ© de Caen, qui sont entre les mains de tout le monde. Au point de vue architectonique, la composition de ces tours, jusqu’à la base des flĂšches, dont la construction ne date que du XIIIe siĂšcle, est assez mĂ©diocre. Leur division en Ă©tages d’égale hauteur n’est pas heureuse ; il y a lĂ  un dĂ©faut de proportion que l’on ne trouve que dans cette province et sur les bords du Rhin ; cependant, comme construction, les clochers normands sont remarquables ; bĂątis presque toujours en petits matĂ©riaux parfaitement appareillĂ©s, ils ont conservĂ© leur aplomb, malgrĂ© le peu de superficie de la base par rapport Ă  la hauteur. Mais les Normands n’avaient pas cet instinct des proportions que possĂ©daient Ă  un haut degrĂ© les architectes de l’Île de France, du Beauvoisis et du Soissonnais. Toutefois, la hardiesse de leurs constructions, leur parfaite exĂ©cution, l’élĂ©vation des flĂšches, eurent Ă©videmment une influence sur l’école française proprement dite, et cette influence se fait sentir dans le vieux clocher de la cathĂ©drale de Chartres. Celui-ci, comme tous les clochers romans, monte de fond, c’est-Ă -dire qu’il porte sur quatre murs pleins. Originairement, il flanquait, ainsi que la tour voisine, qui ne fut achevĂ©e qu’au XVe siĂšcle, un porche, et prĂ©cĂ©dait le collatĂ©ral sud de la nef ; il Ă©tait ainsi dĂ©tachĂ© de l’église sur trois cĂŽtĂ©s[26]. Voici 58 le plan du vieux clocher de la cathĂ©drale de Chartres, au niveau du rez-de-chaussĂ©e. En A est une grande salle voĂ»tĂ©e qui autrefois s’ouvrait sur le porche B, et qui aujourd’hui s’ouvre sur la premiĂšre travĂ©e de la nef, le pignon de cette nef ayant, au commencement du XIIIe siĂšcle, Ă©tĂ© avancĂ© de C en D. Suivant l’habitude des constructeurs romans habitude fort sage, l’escalier particulier du clocher en E est en dehors des murs, et n’affaiblit pas les constructions. Cet Ă©tage infĂ©rieur est bĂąti en matĂ©riaux Ă©normes provenant des carriĂšres de BerchĂšre, qui fournissent un calcaire d’une duretĂ© et d’une soliditĂ© incomparables. La fig. 59 donne l’élĂ©vation de ce clocher[27], dont la hauteur est de 103m, 50 de la base au pied de la croix en fer qui couronne la flĂšche. C’est ici que l’on reconnaĂźt la supĂ©rioritĂ© de cette construction sur celles Ă©levĂ©es Ă  la mĂȘme Ă©poque en Normandie. La division des Ă©tages est habilement calculĂ©e en raison des dispositions intĂ©rieures et fait paraĂźtre la masse du monument plus grande et plus imposante encore. La salle basse est bien marquĂ©e par la fausse arcature et par le premier bandeau G. Au-dessus est une seconde salle, plus ouverte, de mĂȘme hauteur, mais dont les parements extĂ©rieurs et les baies prennent plus de richesse ; un second bandeau indique l’arase de la seconde voĂ»te. Puis vient le beffroi, dont la base repose sur cette voĂ»te, au niveau H voy. Beffroi. L’étage I est plus ouvert et plus ornĂ© que le second Ă©tage ; il sert de soubassement Ă  la flĂšche Ă  laquelle il tient cette flĂšche ne commence pas brusquement, mais s’amorce sur un tambour Ă  base octogone ; les triangles, restant libres entre l’étage carrĂ© et le tambour octogone, portent quatre pinacles qui forment autant de baies. Quatre lucarnes sont percĂ©es sur chacune des faces de l’octogone parallĂšles aux cĂŽtĂ©s du carrĂ©. Comme Ă  la TrinitĂ© de VendĂŽme, quatre grands pignons surmontent ces lucarnes et sont eux-mĂȘmes percĂ©s de baies, afin de permettre au son des cloches de s’échapper du beffroi. Mais ces gĂąbles empiĂštent adroitement sur les faces de la pyramide, de maniĂšre Ă  lier les parties verticales avec les surfaces inclinĂ©es ; c’est un progrĂšs. À la TrinitĂ© de VendĂŽme on voit que les Ă©tages supĂ©rieurs sont encore coupĂ©s par des lignes horizontales qui sĂ©parent l’ordonnance infĂ©rieure du beffroi de la pyramide, bien que ces deux parties, n’étant sĂ©parĂ©es par aucun plancher, ne fassent qu’un tout. À Chartres, l’architecte a parfaitement fait comprendre que le beffroi et la pyramide ne sont qu’un Ă©tage vide du bas en haut. Une flĂšche immense, dĂ©corĂ©e d’arĂȘtiers sur les angles, de nerfs sur les faces et d’écailles, comme Ă  VendĂŽme, termine le clocher. Il n’est pas besoin de faire ressortir la beautĂ© et la grandeur de cette composition dans laquelle l’architecte a fait preuve d’une rare sobriĂ©tĂ©, oĂč tous les effets sont obtenus non par des ornements, mais par la juste et savante proportion des diverses parties. La transition si difficile Ă  Ă©tablir entre la base carrĂ©e et l’octogone de la flĂšche est mĂ©nagĂ©e et conduite avec une adresse qui n’a point Ă©tĂ© surpassĂ©e dans les monuments analogues. On pourrait peut-ĂȘtre reprocher aux contreforts d’angle de la tour carrĂ©e de finir trop brusquement sous le bandeau K ; mais, en exĂ©cution, ce dĂ©faut, apparent sur le dessin gĂ©omĂ©tral, est complĂ©tement dĂ©truit Ă  cause de la faible saillie de ces contreforts qui ne compte plus Ă  cette hauteur, et par le jeu des ombres des lucarnes et pinacles qui s’harmonise de la façon la plus heureuse avec les saillies et les parties ajourĂ©es de la souche carrĂ©e. Les trompes qui portent la flĂšche ne prennent naissance qu’au-dessus des baies des quatre pinacles, et le plan 60, pris au niveau L, fait voir avec quelle adresse les constructeurs ont su faire pĂ©nĂ©trer l’octogone dans le carrĂ©. Les quatre pinacles d’angle, au lieu de n’ĂȘtre qu’un ornement comme dans les clochers romans, comme dans le clocher de la TrinitĂ© de VendĂŽme, sont de vĂ©ritables contreforts, bien chargĂ©s, qui reportent le poids des quatre cĂŽtĂ©s de l’octogone, parallĂšles aux diagonales du carrĂ©, sur les quatre angles de la tour. Les quatre pignons couronnant les lucarnes ont aussi leur utilitĂ© et sont plus qu’une simple dĂ©coration ; ils chargent les quatre faces du tambour parallĂšles aux cĂŽtĂ©s du carrĂ©, afin de donner Ă  ces faces de la souche octogonale une rĂ©sistance puissante. Le dernier Ă©tage fig. 60 est aussi lĂ©ger que possible ; les pieds-droits sont minces, et le roulement de cet Ă©tage est parfaitement maintenu par les pinacles formant Ă©perons ; cependant, le dans-Ɠuvre de la souche de la flĂšche n’a pas moins de 10m,20 d’un parement Ă  l’autre. L’exĂ©cution des dĂ©tails du clocher vieux de Chartres rĂ©pond Ă  cet ensemble grandiose ; la construction est traitĂ©e avec un soin particulier, les assises sont parfaitement rĂ©glĂ©es, l’appareil trĂšs-savant ; les profils et la sculpture sont de la plus grande beautĂ© ; sur aucun point on ne trouve l’architecte en faute, on ne peut constater de ces nĂ©gligences si frĂ©quentes dans les constructions Ă©levĂ©es un demi-siĂšcle plus tard. Tout est prĂ©vu, calculĂ©, rien n’est livrĂ© au hasard ; les Ă©coulements d’eau sont simplement disposĂ©s. Aussi le clocher vieux de Chartres, bien qu’il soit de cinquante ans plus ancien que le reste de la cathĂ©drale, et qu’il ait subi l’épreuve de deux incendies, sera encore debout quand l’église tombera en ruine. Il dut ĂȘtre bĂąti de 1140 Ă  1170, et la beautĂ© de sa construction contraste avec la nĂ©gligence et la grossiĂšretĂ© de celle de l’église. L’école du XIIe siĂšcle en France, au point de vue de l’exĂ©cution, ne fut jamais dĂ©passĂ©e et fut rarement Ă©galĂ©e par celle du XIIIe, malgrĂ© les progrĂšs scientifiques qui se dĂ©veloppĂšrent chez cette derniĂšre ; mais nous expliquons les causes de ce fait au mot CathĂ©drale. Quelque soin que nous ayons pris de distinguer les diffĂ©rents caractĂšres des clochers qui couvrent le sol de la France actuelle jusqu’au XIIe siĂšcle, d’indiquer les Ă©coles diverses, leurs croisements et les influences qu’elles exercent les unes sur les autres, nous devons avouer que notre travail est trĂšs-sommaire et qu’il nous a fallu laisser de cĂŽtĂ© des dĂ©tails d’un intĂ©rĂȘt rĂ©el. À nos yeux, toutefois, cette question a trop d’importance ; elle se rattache trop Ă  l’esprit du moyen Ăąge, aux efforts des constructeurs, pour que nous n’essayions pas de faciliter Ă  nos lecteurs le classement de ces diverses Ă©coles, leur marche et leurs progrĂšs. L’érection des clochers ne suit pas rigoureusement, d’ailleurs, les styles propres Ă  chaque division territoriale. Jusqu’à la fin du XIIe siĂšcle, le clocher est encore un Ă©difice Ă  part, et les Ă©tablissements monastiques, les cathĂ©drales et les paroisses, faisaient souvent annexer Ă  l’église un clocher dont le type primitif n’était pas en rapport intime avec le style local. Le clocher est, pendant cette pĂ©riode du moyen Ăąge, plutĂŽt un monument de vanitĂ© que l’on veuille bien nous passer l’expression qu’un monument d’utilitĂ© ; il n’est donc pas surprenant que l’on s’écartĂąt quelquefois des traditions locales pour se donner la satisfaction d’élever un Ă©difice capable de rivaliser avec ceux de telle ville ou de tel monastĂšre, qui excitaient l’admiration des Ă©trangers. Le classement des clochers par Ă©coles et ramifications d’écoles coĂŻncide, de province Ă  province, avec les relations commerciales et politiques ; ce classement suit le mouvement naturel de ces relations ; au point de vue de l’histoire, il peut donc ĂȘtre utile. Aussi, avant d’aller plus avant, et afin de rĂ©sumer pour nos lecteurs ce que nous avons dit sur ces monuments, nous donnons ci-contre 61 une carte de la France sur laquelle nous avons marquĂ© les points centrals des diffĂ©rents types de clochers, et l’étendue de leurs ramifications, vers le milieu du XIIe siĂšcle, avant la grande rĂ©volution architectonique du rĂšgne de Philippe-Auguste ; rĂ©volution qui tendit Ă  substituer une Ă©cole unique Ă  ces Ă©coles d’origines diverses. Nous avons dit que le PĂ©rigord possĂšde, dĂšs la fin du Xe siĂšcle et commencement du XIe, deux types de clochers celui de Saint-Front marquĂ© en A sur notre plan, fig. 61, et celui de BrantĂŽme marquĂ© en B. Le prototype A pousse au sud une ramification le long de la riviĂšre d’Isle, s’étend sur les bords de la Dordogne infĂ©rieure et remonte la Garonne jusqu’à Toulouse ; un rameau pĂ©nĂštre jusqu’à Cahors. Vers le nord, l’influence du prototype A s’étend plus loin ; elle envahit l’Angoumois, la Saintonge, l’Aunis, le Poitou, descend la Vienne, se prolonge au nord, vers Loches, et remonte l’Indre jusqu’à ChĂąteauroux clocher de DĂ©ols. Ce rameau passe la Loire entre Tours et OrlĂ©ans, et vient se perdre dans le Maine et l’Anjou. Le second type pĂ©rigourdin B, dont le BrantĂŽme est le plus ancien modĂšle existant, remonte la vallĂ©e de la Dordogne, traverse les montagnes au sud du Cantal, et vient expirer au Puy-en-VĂ©lay. Une autre branche vigoureuse pousse vers le nord, passe Ă  Limoges, se rencontre Ă  Loches avec une des branches du type A, traverse la Loire Ă  Saint-BenoĂźt et arrive jusqu’à VendĂŽme et Chartres. L’Auvergne possĂšde aussi son Ă©cole ; Ă  Clermont en H est son siĂšge. Une de ses branches se dirige, en remontant l’Allier jusqu’au Puy, oĂč elle se rencontre avec celle venue de B. Au sud, le prototype H jette un rameau directement sur la Garonne Ă  Toulouse, Ă  Agen, et, plus bas, jusqu’au Mas d’Agenais. Au nord, il Ă©parpille ses rameaux en Ă©ventail Ă  travers les plaines de la Limagne ; une branche s’étend mĂȘme jusqu’à Nevers, une autre est arrĂȘtĂ©e brusquement par les montagnes du Lyonnais. Ces trois types ABH occupent toute l’ancienne Aquitaine de Charlemagne et jettent quelques rameaux jusque dans la Neustrie. Le prototype carlovingien, dont nous avons placĂ© le siĂšge en C, Ă  Aix-la-Chapelle, envahit la Meuse, la Moselle et le Rhin ; il pousse un rameau Ă  travers les Ardennes jusque sur la Marne Ă  ChĂąlons, un autre jusqu’à Besançon, un autre en Flandre jusqu’à Tournay, en remontant la Sambre et descendant l’Escaut ; il occupe l’Austrasie. Le prototype bourguignon, que nous plaçons en D, Ă  Autun, jette une branche Ă  travers le Morvan, va chercher la vallĂ©e de l’Yonne et descend cette riviĂšre jusqu’à Auxerre, oĂč elle s’arrĂȘte. Une autre branche passe sous ChĂąteau-Chinon le long des montagnes, traverse la Loire Ă  la CharitĂ©, pousse quelques rameaux dans le Nivernais et se perd avant d’arriver Ă  Bourges. Un troisiĂšme rameau vivace se jette sur Beaune, Dijon, arrive Ă  Langres ; puis, traversant la montagne, descend la Marne jusqu’à ChĂąlons. Un quatriĂšme va chercher le Doubs et le remonte jusqu’à Besançon, vers l’est. Un cinquiĂšme enfin suit la vallĂ©e de la SaĂŽne et s’étend jusque vers Valence, en passant par Lyon et Vienne, se rencontre avec une des branches du prototype I, placĂ© Ă  Arles. L’école D occupe l’ancien royaume carlovingien de Bourgogne. Le type appartenant Ă  l’Île de France, dont le centre est placĂ© Ă  Paris en E, jette des rameaux tout autour de lui au nord-ouest jusqu’à Rouen ; au nord jusqu’à Saint-Omer et Tournay, Saint-Quentin, en remontant l’Oise ; Ă  l’est jusqu’à Reims et ChĂąlons ; au sud-est jusqu’à Troyes, en remontant la Seine, et jusqu’à Sens en remontant l’Yonne ; au sud jusqu’à OrlĂ©ans, et Ă  l’ouest jusqu’à Chartres. Enfin, le type normand, dont le centre est posĂ© en G, Ă  Caen, se ramifie sur les cĂŽtes, au nord-ouest jusqu’à Eu, Ă  l’ouest jusqu’à Dol, et, remontant l’Orne, descend l’Eure jusqu’à Évreux. Un rameau passe le dĂ©troit et couvre l’Angleterre. Ces deux derniĂšres Ă©coles occupent la Neustrie. Sur notre carte, les divisions carlovingiennes sont indiquĂ©es par des lignes ponctuĂ©es. Pendant la premiĂšre pĂ©riode carlovingienne, l’Aquitaine est, de toutes les provinces des Gaules, celle qui est la plus riche par son Ă©tendue, son territoire et le commerce qu’elle faisait avec la Bourgogne, le Nord et la Bretagne. C’est celle aussi qui fait pĂ©nĂ©trer le plus loin l’influence de ses Ă©coles d’architecture. La Neustrie, divisĂ©e par l’invasion normande, ne prend, jusqu’à la prĂ©dominance des suzerains français, qu’une influence limitĂ©e. Que l’on veuille bien examiner avec attention cette carte fig. 61, on y trouvera l’occasion de faire de singuliĂšres observations. On voit, par exemple, qu’au XIIe siĂšcle, malgrĂ© les rĂ©volutions politiques survenues depuis la division des Gaules faite par Charlemagne Ă  sa mort, les populations avaient conservĂ© presque intact leur caractĂšre d’Aquitains, de Bourguignons, de Neustriens et d’Austrasiens. Nos lecteurs penseront peut-ĂȘtre que nous prenons la question de bien haut, Ă  propos de clochers ; et nous ne devons pas oublier que nous avons, plus d’une fois depuis le commencement de cet ouvrage, Ă©tĂ© accusĂ©s de supposer des arts nationaux, des Ă©coles qui n’existeraient que dans notre imagination ; il faut donc que nous dĂ©veloppions notre thĂšme, en adressant nos remercĂźments sincĂšres Ă  ceux qui nous obligent Ă  accumuler les renseignements et les preuves propres Ă  Ă©clairer la question importante du dĂ©veloppement de l’art de l’architecture sur le territoire occidental du continent europĂ©en. Le clocher, plus qu’aucun autre Ă©difice, nous facilite ce travail ; car, plus qu’aucun autre Ă©difice, il indique les goĂ»ts, les traditions des populations ; il est le signe visible de la grandeur de la citĂ©, de sa richesse ; il est l’expression la plus sensible de la civilisation Ă  la fois religieuse et civile de cette Ă©poque ; il prend de l’importance en raison du dĂ©veloppement de l’esprit municipal ; il se soustrait, plus que tout autre monument, aux influences monastiques ; c’est, pour tout dire en un mot, au XIIe siĂšcle, le vĂ©ritable monument national, dans un temps oĂč chaque ville importante formait un noyau presque indĂ©pendant de la fĂ©odalitĂ© sĂ©culiĂšre ou clĂ©ricale. Le clocher peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme le signe du dĂ©veloppement industriel et commercial des citĂ©s. Les exemples que nous avons donnĂ©s jusqu’à prĂ©sent sont autant de jalons que nous avons signalĂ©s, jalons qui sont posĂ©s sur les lignes tracĂ©es sur notre carte. Les preuves sont donc matĂ©rielles, palpables. Observons maintenant la direction de chacune de ces branches elles suivent le cours des riviĂšres, ce qui est naturel, ou des grandes voies commerciales qui existent encore aujourd’hui, voies qui ont singuliĂšrement aidĂ© au travail de centralisation du pouvoir monarchique. Prenons l’une de ces branches les plus Ă©tendues et qui ne tiennent pas compte du cours des riviĂšres ; celle, par exemple, qui part de PĂ©rigueux, passe par Limoges, et vient aboutir Ă  Chartres. Ne voyons-nous pas lĂ  la grande route centrale de Limoges Ă  Paris, Ă  peu de dĂ©viation prĂšs ? Et cette autre qui, du mĂȘme centre, passe par AngoulĂȘme et le Poitou pour se jeter sur la Loire et le Maine, n’est-elle pas aussi une grande voie commerciale suivie de nos jours ? Notre carte ne tient-elle pas compte de cette barriĂšre naturelle que la Loire a si longtemps Ă©tablie entre le nord et le sud de la France ? Et cette ligne de la Bourgogne qui, de la Marne, de ChĂąlons, descendant jusqu’aux limites du Lyonnais au sud, rĂ©unit Aix-la-Chapelle, le Rhin et la Moselle au RhĂŽne par la Marne et la SaĂŽne, n’est-elle pas encore une voie suivie et tracĂ©e de notre temps ? On ne saurait prĂ©tendre que notre carte est tracĂ©e d’aprĂšs certaines idĂ©es prĂ©conçues ; encore une fois, les monuments sont lĂ  ; et d’ailleurs ces idĂ©es ne nous ont Ă©tĂ© suggĂ©rĂ©es que par la vue des lignes rĂ©unissant les jalons Ă©pars que nous avons pu marquer. Dans les localitĂ©s oĂč deux ou trois branches partant de deux ou trois centres opposĂ©s viennent aboutir, nous pouvons constater l’influence et le mĂ©lange des arts sortis de ces centres. Ce fait est sensible Ă  Chartres, Ă  ChĂąlons-sur-Marne, Ă  Nevers, Ă  Toulouse, Ă  Valence, au Puy, Ă  Auxerre, Ă  Rouen. Nos figures l’ont dĂ©montrĂ© ou vont le dĂ©montrer. Le croisement des deux branches issues de PĂ©rigueux est sensible Ă  Loches. Toutes ces branches indiquent des routes tracĂ©es et suivies par le commerce au XIIe siĂšcle ; et sans avoir la prĂ©tention de donner Ă  ce travail une importance exagĂ©rĂ©e, nous pouvons croire qu’il pourra contribuer Ă  dĂ©truire cette idĂ©e de confusion, d’intervention du hasard, dans la marche et le dĂ©veloppement des arts sur ce coin de l’Europe ; peut-ĂȘtre jettera-t-il quelques clartĂ©s sur l’histoire, si compliquĂ©e, de ces temps reculĂ©s. Pour nous, ces centres, avec leurs branches qui tendent Ă  se rĂ©unir sur certain point, indiquent les premiers pas des populations vers l’unitĂ© nationale au milieu du rĂ©seau fĂ©odal ; ces faits peuvent aider Ă  retrouver les causes de la richesse de certaines citĂ©s dont nous avons peine Ă  comprendre aujourd’hui l’importance. Quand le pouvoir monarchique s’établit, au XIIIe siĂšcle, sur des bases de plus en plus fermes, il trouva ouvertes ces communications entre des provinces diverses d’origine, de mƓurs et de langage, et y fit rapidement pĂ©nĂ©trer, avec de nouvelles institutions politiques, les arts du domaine royal. On s’explique ainsi comment l’architecture romane fut tout Ă  coup, Ă  cette Ă©poque, frappĂ©e d’impuissance ; comment ces provinces de l’ouest, de l’est et du midi, reçurent l’influence du domaine royal par les mĂȘmes voies qui leur avaient servi pendant deux siĂšcles Ă  rĂ©pandre au dehors les traditions de leurs arts propres. Le clocher vieux de la cathĂ©drale de Chartres rĂ©sume les efforts, les goĂ»ts et les traditions des deux principales Ă©coles du sol des Gaules, dont nous venons de tracer l’histoire et les influences plus ou moins Ă©tendues. Il possĂšde, Ă  la fois, la grandeur des conceptions des artistes de l’ouest et la puissance de leurs constructions, la hardiesse aventureuse des architectes normands, la sobriĂ©tĂ©, la finesse et l’instinct de l’harmonie des proportions qui Ă©taient le partage des constructeurs du domaine royal, des vallĂ©es de la Seine, de l’Oise et de l’Aisne. Le nom de l’architecte qui sut fondre dans un seul Ă©difice ces divers Ă©lĂ©ments ne nous est pas connu ; mais son Ɠuvre impĂ©rissable, dont le principal mĂ©rite est l’unitĂ©, nous prouve que cette qualitĂ© dĂ©pend bien plus du gĂ©nie de l’artiste que des Ă©lĂ©ments placĂ©s sous sa main ; que l’emploi d’élĂ©ments diffĂ©rents entre eux n’exclut pas l’originalitĂ©, quand ces matĂ©riaux sont recueillis par un esprit juste, une tĂȘte bien organisĂ©e et une main habile. Il est d’autres clochers en France qui ne le cĂšdent guĂšre au clocher vieux de Chartres comme importance ; mais aucun ne rĂ©unit Ă  un degrĂ© aussi Ă©levĂ© des proportions heureuses Ă  l’interprĂ©tation exacte d’un programme, la sobriĂ©tĂ© Ă  la richesse, l’application de traditions Ă©trangĂšres les unes aux autres Ă  un seul Ă©difice, sans efforts apparents. À voir ce clocher, rien ne paraĂźt plus simple, plus facilement conçu et exĂ©cutĂ© ; et cependant, si on analyse sa structure avec quelque soin, on aperçoit les habiles soudures entre des Ă©lĂ©ments divers, partout le raisonnement soumis Ă  un goĂ»t sĂ»r. Il serait fort intĂ©ressant, pour l’histoire de la transition de l’architecture romane Ă  l’architecture française du XIIIe siĂšcle, de savoir d’oĂč venait le maĂźtre des Ɠuvres auquel la construction du vieux clocher de Chartres fut confiĂ©e, Ă  quelle province il appartenait. Était-il nĂ© dans l’une de ces villes des bords de l’Oise et de l’Aisne, oĂč les traditions gallo-romaines se conservĂšrent si longtemps ? ou bien Ă©tait-il venu des bords de la Seine et de l’Eure, entre Paris et Rouen ? Nous pencherions vers cette derniĂšre origine, car on retrouve, dans les dĂ©tails du clocher de Chartres, dans les profils des arcs, dans la sculpture, la finesse et la grĂące qui appartiennent Ă  cette portion du territoire français. Dans les bassins de l’Oise et de l’Aisne, jusqu’à la fin du XIIe siĂšcle, les profils sont plus simples, se dĂ©pouillent moins des traditions gallo-romaines, la sculpture est barbare et pĂȘche par le mĂ©pris de la forme. L’influence mĂ©rovingienne persiste trĂšs-tard dans ces derniĂšres contrĂ©es, tandis que dans la partie de l’Île de France comprise entre Paris, Mantes et Dreux, il s’était formĂ© lĂ , dĂšs le XIe siĂšcle, une Ă©cole particuliĂšre, dont le goĂ»t s’épure de plus en plus jusque vers le milieu du XIIe siĂšcle, qui Ă©vite les exagĂ©rations et marche d’un pas assurĂ© vers un art plein d’élĂ©gance et de finesse, dĂ©licat et contenu. Un architecte, sorti de cette Ă©cole au milieu du XIIe siĂšcle, trouvant dans l’OrlĂ©anais les derniĂšres traces des arts des provinces du sud-ouest et quelques Ă©lĂ©ments de ceux de la Normandie, apportait juste ce qu’il fallait pour bĂątir le clocher vieux de Chartres en mĂȘlant ses qualitĂ©s propres aux influences romanes qui avaient pĂ©nĂ©trĂ© cette province. Il est, en effet, curieux d’observer comme, Ă  cette Ă©poque et plus tard encore, au commencement du XIIIe siĂšcle, les architectes de l’Île de France, bien qu’ils fussent en avance sur les Ă©coles voisines, se pliaient aux traditions locales lorsqu’ils Ă©taient appelĂ©s en dehors de leur centre. Ce ne fut guĂšre qu’à la fin du XIIIe siĂšcle, alors que l’architecture eut admis de vĂ©ritables formules, que cette souplesse des artistes disparaĂźt totalement pour faire place Ă  un art qui, ne tenant plus compte ni des traditions ni des habitudes locales, marche rĂ©solĂ»ment dans la voie unique qu’il s’est tracĂ©e. Pour nous, nous prĂ©fĂ©rons la souplesse Ă  ces formules invariables, Ă  cette logique inexorable qui force l’art Ă  se jeter dans les abus de ses propres principes pour ne pas tomber dans la monotonie ; aussi, nos lecteurs voudront-ils nous pardonner de nous Ă©tendre si longuement sur l’époque de transition, de recherche, de tĂątonnements mĂȘme, Ă©poque bien plus variĂ©e et fertile en enseignements que celle qui la suit. Si, Ă  Chartres, un architecte de l’Île-de-France a conçu et prĂ©sidĂ© Ă  l’exĂ©cution du clocher vieux, Ă  Rouen, il est trĂšs-probable qu’un de ses confrĂšres a conçu et fait Ă©lever le clocher de la cathĂ©drale connu sous le nom de tour Saint-Romain. Le clocher de Saint-Romain de la cathĂ©drale de Rouen est contemporain du clocher vieux de Chartres 1140 Ă  1160. Le couronnement primitif de ce clocher n’existe plus, ou ne fut jamais Ă©levĂ©. Il devait se composer, probablement, d’une grande pyramide octogone, comme celle qui termine l’escalier du mĂȘme clocher. Quoi qu’il en soit, la tour est entiĂšre et est certainement l’une des plus belles de cette partie de la France ; elle offre un mĂ©lange des deux styles de l’Île de France et de la Normandie, dans lequel le premier Ă©lĂ©ment domine ; lĂ  aussi l’artiste français s’est soumis aux influences locales, mais il a Ă©videmment apportĂ© le goĂ»t de son Ă©cole et son propre gĂ©nie. Voici 62 l’élĂ©vation du clocher Saint-Romain du cĂŽtĂ© de l’est oĂč se trouve l’escalier qui conduit Ă  la base du beffroi. Le clocher Saint-Romain de la cathĂ©drale de Rouen est isolĂ© sur trois cĂŽtĂ©s et porte de fond, comme la plupart des clochers de façade antĂ©rieurs au XIIIe siĂšcle. Il se compose, Ă  l’intĂ©rieur, comme celui de Chartres, de deux salles voĂ»tĂ©es superposĂ©es et d’un Ă©tage de beffroi divisĂ© en deux. Mais ici les dispositions mesquines, confuses, les divisions d’étages Ă©gaux en hauteur des clochers normands ont Ă©tĂ© adoptĂ©es par le maĂźtre de l’Ɠuvre français ; en se soumettant Ă  ces habitudes, il a cependant rĂ©pandu dans son Ɠuvre la grĂące et la finesse, l’étude des dĂ©tails, la sobriĂ©tĂ© des saillies, la parfaite harmonie des profils et de la sculpture avec l’ensemble, qui appartiennent Ă  l’école d’oĂč il sortait. Il a surtout habilement mĂ©nagĂ© les pleins et les vides, donnant d’autant plus d’importance Ă  ceux-ci et augmentant l’échelle des dĂ©tails Ă  mesure que la tour s’élevait au-dessus du sol. Ces dĂ©tails sont d’une grande beautĂ© ; la construction est exĂ©cutĂ©e en petits matĂ©riaux, avec le soin que les architectes du XIIe siĂšcle mettaient dans leurs bĂątisses ; les profils sont peu saillants et produisent, malgrĂ© leur extrĂȘme finesse, beaucoup d’effet ; les contreforts sont habilement plantĂ©s et profilĂ©s. L’escalier qui, du cĂŽtĂ© de l’est, dĂ©range la disposition des baies, est un chef-d’Ɠuvre d’architecture. La construction du clocher Saint-Romain de Rouen, bien que trĂšs-lĂ©gĂšre en raison de la dimension extraordinaire de cet Ă©difice, n’a subi d’autre altĂ©ration que celle produite par l’incendie qui dĂ©truisit la cathĂ©drale Ă  la fin du XIIe siĂšcle. Au XIIIe siĂšcle, on pratiqua en A une arcade dans une des baies gĂ©minĂ©es du beffroi pour le passage des grosses cloches. Ce fait est curieux ; il indique, ou qu’avant cette Ă©poque les cloches Ă©taient montĂ©es dans les tours pendant leur construction, ou qu’elles Ă©taient de petite dimension, ainsi que nous l’avons dit plus haut. Nous pourrions fournir encore de nombreux exemples de ces clochers de l’époque de transition bĂątis dans le voisinage de l’Île-de-France ; mais il faut nous borner. Il nous reste Ă  faire voir comment les architectes du XIIIe siĂšcle surent profiter des tentatives de leurs prĂ©dĂ©cesseurs, et appliquer les principes nĂ©s dans les provinces de l’Ouest, de l’Est et du Nord, au nouveau mode de construction inaugurĂ©, Ă  la fin du XIIe siĂšcle, dans l’Île-de-France. Un des rares clochers complets, du commencement du XIIIe siĂšcle, est celui qui flanque la façade de la cathĂ©drale de Senlis, du cĂŽtĂ© mĂ©ridional. Nous en donnons la vue perspective 63. BĂąti d’un seul jet, pendant les premiĂšres annĂ©es du XIIIe siĂšcle, en matĂ©riaux d’excellente qualitĂ©, ce clocher nous montre dĂ©jĂ  les tendances des architectes du XIIIe siĂšcle Ă  chercher les effets surprenants. S’élevant sur une base carrĂ©e Ă  peu prĂšs pleine, mais sous laquelle s’ouvre une charmante porte donnant sur le bas-cĂŽtĂ© sud de la cathĂ©drale voy. Porte, ce clocher latĂ©ral, contrairement aux habitudes des constructeurs antĂ©rieurs, n’est plus un monument isolĂ© ; il participe intimement au plan de l’église ; son rez-de-chaussĂ©e sert de vestibule Ă  l’un des collatĂ©raux. DĂ©jĂ  les clochers latĂ©raux de l’église abbatiale de Saint-Denis, Ă©levĂ©s par l’abbĂ© Suger, prĂ©sentaient cette disposition, qui paraĂźt avoir Ă©tĂ© adoptĂ©e dans l’Île-de-France dĂšs le XIIe siĂšcle. Au-dessus du rez-de-chaussĂ©e est un Ă©tage voĂ»tĂ©, Ă©clairĂ©, sur chaque face, par des baies jumelles ; puis, immĂ©diatement au-dessus de cet Ă©tage, s’élĂšve le beffroi sur plan octogone. Un escalier A, pris dans un angle renforcĂ©, et non plus indĂ©pendant comme dans les exemples prĂ©cĂ©dents, donne entrĂ©e dans l’étage du beffroi. De grands pinacles Ă  jour posĂ©s sur les angles du carrĂ© servent de transition entre cette base carrĂ©e et l’étage octogonal. L’un de ces pinacles contient une tour ronde B qui renferme le sommet de l’escalier. Quatre longues baies, ouvertes dans toute la hauteur du beffroi sur les quatre faces parallĂšles au carrĂ©, laissent sortir le son des cloches. Trois autres baies plus petites s’ouvrent dans les autres faces, sous les pinacles, ainsi que l’indique la fig. 64. Cette figure nous fait voir la disposition des pyramides Ă  jour qui couronnent ces pinacles ; leur axe ne correspond pas Ă  l’axe des pinacles, mais ces pyramides s’appuient sur les faces de l’étage octogone vertical, comme pour leur servir de contre-forts. Cette dĂ©viation de l’axe des pyramides, bien qu’assez bizarre quand on examine les pinacles isolĂ©ment, produit, dans l’ensemble, un trĂšs-bon effet, car elle conduit l’Ɠil de la base carrĂ©e Ă  l’inclinaison des cĂŽtĂ©s de la grande pyramide de couronnement, ainsi que le fait voir notre fig. 63. La pyramide supĂ©rieure, Ă  huit pans comme la tour qui la reçoit, porte sur chacune de ses faces une grande lucarne, dont l’ouverture laisse une issue au son des cloches. Ces lucarnes sont d’un beau style ; les dĂ©coupures qui ornent leurs Ă©coinçons et leurs tympans, taillĂ©es Ă  vives arĂȘtes, produisent beaucoup d’effet Ă  la hauteur oĂč elles se trouvent placĂ©es. On remarquera que les petits combles en pierre qui couronnent ces lucarnes sont taillĂ©s en croupes du cĂŽtĂ© de la flĂšche pour la dĂ©gager voy. fig. 63. La flĂšche et les combles des lucarnes ont leurs parements taillĂ©s en Ă©cailles, et les arĂȘtiers de la grande pyramide sont fournis de nombreux crochets. C’est lĂ  encore une innovation qui appartient au XIIIe siĂšcle, et qui tendait Ă  dĂ©truire la sĂ©cheresse de ces longues lignes inclinĂ©es des flĂšches. Avant d’en venir Ă  garnir les arĂȘtiers des flĂšches par des crochets feuillus, sorte de crĂȘte rampante, les architectes avaient fait d’autres tentatives. À Saint-Leu-d’Esserent, non loin de Senlis, est un clocher bĂąti vers 1160, dont la pyramide prĂ©sente cette singularitĂ© d’arĂȘtiers dĂ©tachĂ©s de la flĂšche, et ne s’y reliant, comme des colonnettes inclinĂ©es, que par des bagues. Mais ce moyen Ă©trange, employĂ© pour Ă©viter la sĂ©cheresse d’une ligne droite se dĂ©tachant sur le ciel sans transition entre le plein et le vide, ne fut pas imitĂ©. Au-dessus des lucarnes, huit meurtriĂšres, percĂ©es au milieu des faces de la pyramide, allĂ©gissent encore la partie supĂ©rieure du clocher. Ce qu’on ne saurait trop admirer dans ces compositions, c’est l’adresse avec laquelle les architectes conduisent l’Ɠil du spectateur d’une base massive, carrĂ©e, Ă  un couronnement aigu et lĂ©ger, tout en rĂ©servant des points saillants qui, se profilant en dehors de la silhouette gĂ©nĂ©rale, dĂ©truisent la monotonie des grandes lignes, sans cependant les altĂ©rer. À ce point de vue, le clocher de la cathĂ©drale de Senlis est une Ɠuvre digne d’ĂȘtre Ă©tudiĂ©e avec soin ; ceux qui ont eu l’occasion d’élever des Ă©difices de ce genre savent combien il est difficile d’obtenir d’heureux effets. Et les clochers modernes dans lesquels on a cherchĂ© cette harmonie gĂ©nĂ©rale, cette parfaite concordance des lignes, en mĂȘme temps que l’effet pittoresque, sont lĂ  pour nous dĂ©montrer que l’on n’atteint que rarement Ă  cette perfection. Le passage des parties verticales aux plans inclinĂ©s des flĂšches est un Ă©cueil contre lequel viennent presque toujours se briser les efforts des constructeurs. Les architectes, Ă  dater de la fin du XIIe siĂšcle, ont Ă©tudiĂ© avec grand soin et exĂ©cutĂ© avec adresse ces parties importantes de leurs clochers, et tous les exemples prĂ©cĂ©dents que nous avons donnĂ©s montrent que, s’ils ont enfin rĂ©ussi d’une maniĂšre complĂšte, ce n’a pas Ă©tĂ© sans de longs tĂątonnements qui n’ont pas toujours Ă©tĂ© couronnĂ©s d’un plein succĂšs. Ils avaient derriĂšre eux des traditions, des exemples plus ou moins heureux, mais en grand nombre, qui pouvaient leur servir de guide ; tandis que nous, aujourd’hui, il nous faut aller chercher des modĂšles Ă©pars, dont nous ne pouvons retrouver les types originaux, et nous baser sur des exemples qui ne nous prĂ©sentent que des superfĂ©tations de styles diffĂ©rents ou de diverses Ă©poques. Trop souvent alors on se laisse sĂ©duire par l’apparence d’harmonie que le temps a jetĂ©e sur ces constructions formĂ©es d’élĂ©ments dissemblables, et on est fort surpris, lorsqu’on a Ă©levĂ© un clocher copiĂ© sur ces Ă©difices, de n’avoir produit qu’un assemblage disgracieux, incohĂ©rent, donnant des silhouettes malheureuses. Toute partie d’architecture qui se dĂ©coupe immĂ©diatement sur le ciel demande des calculs, et, plus encore, un sentiment exquis de la forme, car rien n’est indiffĂ©rent dans une pareille situation ; le moindre dĂ©tail prend des proportions autres que celles obtenues sur le papier ou sur l’épure gĂ©omĂ©trale, et il faut une bien longue expĂ©rience, une habitude pratique des effets pour prĂ©juger de l’aspect perspectif d’une combinaison gĂ©omĂ©trique. AprĂšs avoir cherchĂ© Ă  produire des effets surprenants par des moyens compliquĂ©s, les architectes, comme il arrive toujours, s’aperçurent bientĂŽt que les combinaisons gĂ©nĂ©rales les plus simples sont les plus propres Ă  donner l’idĂ©e de la grandeur. Le clocher de la cathĂ©drale de Senlis, qui paraĂźt si grand, bien qu’il soit d’une dimension trĂšs-ordinaire, dont l’effet perspectif est si Ă©lĂ©gant et d’une heureuse silhouette, est, comme combinaison, d’une simplicitĂ© parfaite. L’octogone de l’étage du beffroi et les pinacles sont exactement inscrits dans le carrĂ© de la base quatre longues baies servant d’ouĂŻes et huit lucarnes semblables sur les huit faces de la pyramide. La combinaison gĂ©omĂ©trique, le tracĂ© des divers membres de ce clocher, sont indiquĂ©s dans notre fig. 65, en A, au niveau des pinacles, avec leur petite voĂ»te d’arĂȘte, dont l’arc ogive C retombe sur une tĂȘte incrustĂ©e au-dessus de l’ouverture D ; en B, au-dessus de la pyramide, Ă  vol d’oiseau ce plan B fait voir la direction des arĂȘtiers des pinacles et les pĂ©nĂ©trations des lucarnes, avec leurs croupes, dans la pyramide de la flĂšche. Nous devons laisser de cĂŽtĂ©, pour un instant, les clochers de l’Île-de-France ou des provinces voisines, pour examiner comment, vers la mĂȘme Ă©poque, c’est-Ă -dire du XIIe au XIIIe siĂšcle, les contrĂ©es Ă©loignĂ©es de ce centre d’architecture se transformĂšrent et passĂšrent des formes romanes aux formes gothiques. Dans ces contrĂ©es, la transition fut plus longue, plus indĂ©cise, et la rĂ©volution ne fut complĂšte que quand les Ă©coles purement françaises rĂ©agirent sur les provinces les plus Ă©loignĂ©es de ce foyer de la belle et bonne architecture gothique. Nos lecteurs ont vu que les clochers centrals de la SaĂŽne, de SaĂŽne-et-Loire, lesquels appartiennent au style bourguignon, Ă©taient un composĂ© des traditions carlovingiennes du Rhin et des influences locales produites par la prĂ©sence de monuments romains c’est pourquoi nous avons, sur notre carte fig. 58, placĂ© le foyer de cette Ă©cole Ă  Autun. Mais, Ă  Autun mĂȘme, il n’existe pas de clocher antĂ©rieur au XVe siĂšcle qui ait quelque valeur ; il nous faut aller trouver les types bourguignons du commencement du XIIe siĂšcle Ă  Beaune, Ă  Saulieu. À Beaune, un clocher central prĂ©sente un Ă©tage primitif qui possĂšde tous les caractĂšres du type bourguignon romain. L’église de Saulieu conserve ses deux clochers de façade Ă  peu prĂšs entiers, dans le mĂȘme caractĂšre. Nous trouvons le type bourguignon trĂšs-dĂ©veloppĂ©, quoique un peu mĂ©langĂ©, Ă  la CharitĂ©-sur-Loire. L’église abbatiale de la CharitĂ©-sur-Loire, dĂ©pendant de l’ordre de Cluny, bĂątie dans la premiĂšre moitiĂ© du XIIe siĂšcle, Ă©tait prĂ©cĂ©dĂ©e, comme toutes les Ă©glises de cet ordre, d’un vaste narthex, sur les collatĂ©raux duquel s’élevaient deux gros clochers ; l’une de ces deux tours existe encore en entier, sauf le couronnement, qui est en charpente et d’une Ă©poque plus rĂ©cente. Voici 66 une vue perspective de ce clocher, prise de l’intĂ©rieur du narthex, dĂ©truit aujourd’hui, et dont on voit la naissance des voĂ»tes en A. Ici, comme dans l’architecture de cette Ă©poque et de la province de Bourgogne, les pilastres cannelĂ©s remplacent presque partout les colonnes portant les archivoltes. Les bandeaux sont ou Ă  modillons, ou dĂ©corĂ©s de ces petites arcatures si frĂ©quentes dans l’architecture carlovingienne du Rhin. L’arcature aveugle de l’étage infĂ©rieur en B et la construction montĂ©e en pierres de grand appareil, sorte de placage sur un massif, sont surtout franchement bourguignonnes. Mais ce qu’il ne faut pas omettre, c’est ce bandeau D, plaquĂ© de rosaces et de bas-reliefs d’ornements qui semblent ĂȘtre des fragments antiques incrustĂ©s dans la bĂątisse. Nous en donnons un dĂ©tail 67. Du reste, l’aspect de cette tour est majestueux ; ce qu’on pourrait lui reprocher, c’est une certaine lourdeur et cette division du beffroi en deux Ă©tages Ă©gaux comme hauteur et semblables comme dĂ©coration. Mais il ne faut pas oublier qu’à cette Ă©poque on ne posait pas des abat-sons aux baies des beffrois, et que les architectes cherchaient Ă  garantir les charpentes intĂ©rieures portant les cloches, en divisant les vides autant que faire se pouvait, tout en supplĂ©ant par leur nombre Ă  l’étroitesse de leur ouverture. Cependant, sur les bords du Rhin, dĂšs le XIIe siĂšcle, ainsi que nous l’avons vu plus haut, les architectes cherchaient Ă  rendre les sommets des clochers plus lĂ©gers en les terminant par des Ă©tages Ă  huit pans. La Bourgogne suivait ce progrĂšs, qui se faisait jour, d’ailleurs, dans les autres provinces ses voisines. À Auxerre, nous trouvons deux clochers intĂ©ressants au point de vue des diverses influences qui rĂ©agissaient sur les confins de la Bourgogne, et tendaient Ă  modifier son architecture native. L’un, le clocher vieux de l’église abbatiale de Saint-Germain, bĂąti pendant la premiĂšre moitiĂ© du XIIe siĂšcle, abandonne presque complĂ©tement les traditions bourguignonnes pour adopter un style mixte qui tient de l’Île-de-France ou plutĂŽt de la Champagne ; l’autre, le clocher de l’église de Saint-EusĂšbe, bĂąti cependant plus tard, vers 1160, reste franchement bourguignon. Le vieux clocher de l’église de Saint-Germain d’Auxerre, dit clocher de Saint-Jean, est bĂąti d’un seul jet de la base au sommet de la flĂšche, et il est rare de trouver des clochers de cette Ă©poque et de cette partie de la France conservant leur couverture primitive. Il flanquait l’ancienne façade de l’église abbatiale et porte de fond sur une tour carrĂ©e dĂ©pourvue d’ouvertures, sauf une arcade, donnant entrĂ©e au rez-de-chaussĂ©e. Nous donnons l’élĂ©vation gĂ©omĂ©trale de ce clocher 68. La construction est pleine jusqu’à l’étage du beffroi, et n’est dĂ©corĂ©e que par une arcature aveugle au niveau A. Huit contre-forts flanquent les quatre angles jusqu’à la naissance des trompillons intĂ©rieurs qui portent l’étage B sur plan octogonal. Sur chaque face, trois baies ouvertes dans l’étage du beffroi permettent au son des cloches de se rĂ©pandre au dehors, et sur chaque angle du carrĂ© sont posĂ©s des pinacles pleins qui raffermissent les quatre angles du clocher par leur poids. Une pyramide Ă  huit pans s’élĂšve sur le dernier Ă©tage et est dĂ©corĂ©e, Ă  sa base, par quatre pignons pleins. Les faces de la pyramide en pierre sont lĂ©gĂšrement convexes, comme pour mieux conduire l’Ɠil de l’étage octogone vertical Ă  la pointe supĂ©rieure. De la base au sommet de la flĂšche, ce clocher porte 49m,00, soit cent cinquante pieds. La construction du clocher de Saint-Jean d’Auxerre est exĂ©cutĂ©e avec grand soin, en petits matĂ©riaux tendres ; elle est parfaitement conservĂ©e. Le passage du carrĂ© Ă  l’octogone est assez adroitement mĂ©nagĂ©, mais on ne trouve pas, entre les hauteurs relatives des Ă©tages de cet Ă©difice, les proportions heureuses que nous prĂ©sentent les clochers de l’Île-de-France. L’étage du beffroi n’a pas assez d’importance ; celui de l’arcature aveugle en a trop, ou plutĂŽt il y a un dĂ©faut choquant de proportions dans l’égalitĂ© de hauteur de ces deux Ă©tages. Les quatre gĂąbles Ă  la base de la pyramide sont assez mĂ©diocrement arrangĂ©s ; l’étage octogone au-dessous est pauvre et les quatre pinacles mesquins. Cependant l’ensemble de l’édifice produit, en exĂ©cution, un effet trĂšs-heureux, et ce qui rachĂšte les dĂ©fauts de dĂ©tail, c’est la silhouette gĂ©nĂ©rale finement Ă©tudiĂ©e. Les lignes horizontales, si nĂ©cessaires dans tout Ă©difice de pierre, pour donner l’idĂ©e de la stabilitĂ© et rappeler une construction Ă©levĂ©e en assises, ne dĂ©rangent pas le galbe qui, de la base au sommet, donne une ligne se retraitant successivement sans ressauts brusques. Les quatre pinacles, dont les sommets dĂ©passent l’arase de la corniche supĂ©rieure, plus encore par l’effet de la perspective que sur le tracĂ© gĂ©omĂ©tral, relient la base carrĂ©e Ă  la pyramide. On sent ici un art trĂšs-dĂ©licat, une Ă©tude sĂ©rieuse des effets. Ce clocher de Saint-Germain d’Auxerre dut servir de type Ă  beaucoup d’autres Ă©levĂ©s dans les environs vers la fin du XIIe siĂšcle. À Vermanton, il existe encore un charmant clocher qui date des premiĂšres annĂ©es du XIIIe siĂšcle, bĂąti suivant les mĂȘmes donnĂ©es, mais beaucoup plus Ă©lĂ©gant ; dĂ©jĂ  les pinacles sont ajourĂ©s, les archivoltes des baies portent sur des colonnettes. La flĂšche en pierre de ce clocher n’existe plus depuis longtemps. La base du clocher de Vermanton n’est pas pleine, comme celle du clocher de Saint-Jean, mais forme vestibule en avant du collatĂ©ral de l’église. Dans la mĂȘme ville, Ă  Auxerre, il existe encore un autre clocher, bĂąti quelques annĂ©es aprĂšs celui de Saint-Jean vers 1160, mais qui cependant appartient plus franchement Ă  l’école bourguignonne. C’est le petit clocher de l’église de Saint-EusĂšbe. Nous en donnons 69 l’élĂ©vation gĂ©omĂ©trale et en A la coupe. Ce clocher Ă©tait autrefois placĂ© prĂšs du chƓur du cĂŽtĂ© nord et portait de fond ; son plan est un carrĂ© parfait. Aujourd’hui, il se trouve engagĂ© dans le collatĂ©ral d’un chƓur du XVIe siĂšcle, Ă  l’extrĂ©mitĂ© d’une nef de la fin du XIIe siĂšcle. Au-dessus du rez-de-chaussĂ©e, percĂ© d’une seule petite fenĂȘtre, s’élĂšve une jolie arcature aveugle formĂ©e de pilastres et de colonnettes prismatiques, avec arcs en tiers-points dentelĂ©s. Cette arcature sert de soubassement au beffroi, trĂšs-heureusement ajourĂ©. À l’intĂ©rieur, du niveau de la voĂ»te du rez-de-chaussĂ©e Ă  la base de la flĂšche, les parements s’élĂšvent verticalement sans ressauts ni saillies ; en B, on aperçoit seulement des corbeaux, sur lesquels s’appuyait probablement le plancher supĂ©rieur en bois. Quatre trompillons portent le dernier Ă©tage octogone qui devait recevoir une flĂšche en pierre refaite au XVe siĂšcle. On remarquera ici que l’étage supĂ©rieur est sur plan octogonal irrĂ©gulier, ayant quatre grandes faces et quatre plus petites sur les trompillons. On retrouve encore, au sommet de la tour, la corniche composĂ©e de petites arcatures que nous voyons Ă  la CharitĂ©-sur-Loire, au clocher de Saint-Jean d’Auxerre et dans les clochers rhĂ©nans. Le clocher de Saint-EusĂšbe est admirablement construit, et ses points d’appui, la disposition des Ă©tages, les dĂ©tails, profils et sculptures, indiquent la main d’un architecte habile et d’un homme de goĂ»t. Il est regrettable que la flĂšche de ce clocher ait Ă©tĂ© dĂ©truite, car il serait intĂ©ressant de savoir comment l’auteur de ce clocher avait plantĂ© une pyramide sur un octogone irrĂ©gulier Ă©tait-elle irrĂ©guliĂšre elle-mĂȘme, ou l’architecte avait-il rachetĂ© les diffĂ©rences des faces par quelque arrangement particulier ? Ce dernier systĂšme nous semble prĂ©senter plus de vraisemblance. Nous devons avouer Ă  nos lecteurs qu’il rĂšgne une grande incertitude sur la forme et les dimensions donnĂ©es aux flĂšches des clochers pendant le XIIe siĂšcle, car la plupart des clochers de cette Ă©poque ont Ă©tĂ© couronnĂ©s par des constructions plus rĂ©centes. Nous avons vu que, dans l’Ouest, l’une des deux Ă©coles de ces contrĂ©es bĂątissait, au XIe siĂšcle, des flĂšches en moellons formant un angle assez ouvert au sommet, et que l’autre Ă©cole Ă©levait des flĂšches coniques ou Ă  pans, en assises de pierre squammĂ©es, assez aiguĂ«s. Dans les provinces carlovingiennes de l’Est, les flĂšches qui datent de la mĂȘme Ă©poque, carrĂ©es ou Ă  pans, sont de mĂȘme construites en pierre et passablement aiguĂ«s au XIIe siĂšcle, la Bourgogne surmonte dĂ©jĂ  ses tours d’églises de flĂšches trĂšs-aiguĂ«s, tĂ©moin le clocher de Saint-Jean d’Auxerre. En Normandie, les clochers d’une petite dimension semblent n’avoir Ă©tĂ© couronnĂ©s, au XIe siĂšcle, que de flĂšches en pierre ne donnant guĂšre au sommet qu’un angle droit, comme celle du joli clocher de Than prĂšs Caen ; les gros clochers sont construits, Ă©videmment surtout ceux Ă©levĂ©s sur la croisĂ©e des Ă©glises pour recevoir des pyramides en bois. Ce n’est qu’au XIIIe siĂšcle que cette province couvre ses tours d’églises de flĂšches en pierre trĂšs-aiguĂ«s. Dans l’Île-de-France, la mĂ©thode adoptĂ©e en Normandie paraĂźt avoir Ă©tĂ© suivie ; les clochers les plus anciens ne possĂšdent que des flĂšches en pierre trapues, et c’est pendant le XIIe siĂšcle que les pyramides aiguĂ«s apparaissent. La seule conclusion que l’on puisse tirer de ces renseignements divers, c’est que, vers 1150, dans le centre, en Bourgogne, en Normandie et dans les provinces du domaine royal, l’aiguĂŻtĂ© des flĂšches Ă©tait considĂ©rĂ©e comme le complĂ©ment nĂ©cessaire de tout clocher, gros ou petit. Mais revenons Ă  la Bourgogne. Il s’était formĂ©, dĂšs le commencement du XIIIe siĂšcle, dans cette province, une Ă©cole gothique qui marchait de pair avec celles de l’Île-de-France et de la Champagne ; si les principes gĂ©nĂ©raux qu’elle avait adoptĂ©s appartenaient complĂ©tement Ă  la nouvelle rĂ©volution qui s’était opĂ©rĂ©e dans l’architecture, elle possĂ©dait cependant son caractĂšre propre, distinct, rĂ©sultat de ses traditions romanes, de la qualitĂ© des matĂ©riaux, et, il faut le dire, de la nature d’esprit des habitants de cette province. Le Bourguignon Ă©tait et est encore hardi sans tĂ©mĂ©ritĂ©, il va droit au but, Ă©vite les difficultĂ©s qui peuvent l’arrĂȘter dans sa marche plutĂŽt que de discuter leur valeur ou leur Ă©tendue ; moins fin que le Champenois et l’habitant des bords de la Seine, il pĂšche plutĂŽt par excĂšs de force ; cette disposition va chez lui souvent jusqu’à la brutalitĂ© ; il est poussĂ© par sa nature Ă  paraĂźtre puissant, rĂ©solu, entreprenant ; mais il possĂšde un sens droit et ne sacrifie jamais le vrai, le solide, Ă  l’apparence du faste. Ces qualitĂ©s et mĂȘme ces dĂ©fauts percent de la maniĂšre la plus Ă©vidente dans les monuments Ă©levĂ©s pendant le XIIIe siĂšcle en Bourgogne ; car la nouvelle architecture, inaugurĂ©e au commencement de ce siĂšcle, a cet avantage, lorsqu’elle est sincĂšrement et savamment appliquĂ©e, de mettre au jour toutes les qualitĂ©s et les dĂ©fauts de ceux qui l’emploient. C’est pour cela que nous regardons cette architecture comme appartenant vĂ©ritablement Ă  notre pays. Les traditions, les tendances du clergĂ© vers un art hiĂ©ratique, les formules n’y peuvent rien ; cet art marche tout seul et peint dans ses allures diverses le caractĂšre des populations et mĂȘme des individus. Or les clochers, par les motifs dĂ©duits plus haut, monuments d’inspiration autant au moins que d’utilitĂ©, font ressortir, plus vivement que tout autre Ă©difice, les qualitĂ©s propres Ă  chaque province au moment oĂč l’art peut se passer de ses langes romans. La Bourgogne, malheureusement pour l’art, ne possĂšde qu’un trĂšs-petit nombre de clochers du XIIIe siĂšcle. Les Ă©glises de l’ordre de CĂźteaux Ă©taient influentes et trĂšs-nombreuses dans cette province, et l’on sait que cet ordre n’admettait dans ses Ă©difices sacrĂ©s, pour placer des cloches, que les dispositions rigoureusement nĂ©cessaires. Saint Bernard avait exclu des Ă©glises de son ordre non-seulement la sculpture, mais les clochers, comme Ă©tant des monuments de vanitĂ© sans utilitĂ© rĂ©elle[28]. Le jugement de saint Bernard vient encore appuyer notre opinion sur l’importance donnĂ©e aux clochers pendant le moyen Ăąge, savoir qu’ils Ă©taient bien plutĂŽt des Ă©difices fastueux, l’orgueil des citĂ©s ou des monastĂšres, que des tours destinĂ©es Ă  recevoir des cloches. Si le sentiment religieux faisait bĂątir les Ă©glises, le sentiment de la richesse ou de la puissance Ă©rigeait les clochers, et l’anathĂšme prononcĂ© par saint Bernard contre les clochers suffirait, Ă  dĂ©faut d’autres preuves, pour justifier, notre apprĂ©ciation. Nous pouvons nous plaindre toutefois de la rigueur de saint Bernard, qui nous a privĂ©s de conceptions belles et originales comme toutes celles qui, au XIIIe siĂšcle, sont sorties de l’école des architectes bourguignons. VĂ©zelay appartenait Ă  l’ordre de Cluny, fort opposĂ© au rigorisme de l’ordre de CĂźteaux, comme chacun sait or, prĂšs de VĂ©zelay, est une petite Ă©glise qui dĂ©pendait de ce monastĂšre ; c’est l’église de Saint-PĂšre ou plutĂŽt de Saint-Pierre. Il semble que, dans ce petit Ă©difice, Ă©levĂ© vers 1240, l’architecte qui travaillait sous la dĂ©pendance de l’abbĂ© de VĂ©zelay ait voulu protester contre les tendances cisterciennes de la Bourgogne Ă  cette Ă©poque ; car il a Ă©levĂ©, des deux cĂŽtĂ©s du portail de l’église de Saint-PĂšre, deux clochers Ă©normes, si on les compare Ă  la grandeur de l’église. De ces deux clochers, un seul est achevĂ©, sauf la flĂšche, qui fut faite en bois au XIVe siĂšcle et couverte en bardeaux. À voir cette Ă©lĂ©gante construction, belle par ses heureuses proportions et par les charmants dĂ©tails qui la couvrent, on doit croire que l’école bourguignonne, malgrĂ© les Cisterciens, n’en Ă©tait pas alors Ă  son coup d’essai ; ce n’est pas du premier jet que l’on arrive Ă  de semblables conceptions. Il devait exister dans ces contrĂ©es d’autres clochers formant la transition entre les clochers romans de la Bourgogne ou du Nivernais et le clocher de Saint-PĂšre. Cette transition, faute d’exemples existants et malgrĂ© nos recherches, nous Ă©chappe complĂ©tement, et si l’on trouve encore dans la tour de Saint-PĂšre quelques traces des traditions romanes de ces provinces, il faut avouer qu’elles sont Ă  peine apprĂ©ciables. La fig. 70 prĂ©sente la vue perspective de ce clocher tel que l’architecte primitif le laissa, c’est-Ă -dire sans flĂšche et avant la construction du porche qui masque sa base. En E, on voit l’amorce des constructions de la nef de l’église contemporaines du clocher. À peine celui-ci Ă©tait-il Ă©levĂ©, qu’on y accolait un pignon couvert de statues et de sculptures dont la hauteur considĂ©rable engage une partie de l’angle de la tour jusqu’au niveau F. Notre vue donne le clocher de Saint-PĂšre tel qu’il Ă©tait avant ces adjonctions successives. Quoiqu’il soit Ă©levĂ© sur la premiĂšre travĂ©e du collatĂ©ral nord de l’église, et qu’un de ses angles porte sur une pile isolĂ©e, cependant sa base ne donnait pas entrĂ©e dans le collatĂ©ral ; il conservait, Ă  l’extĂ©rieur du moins, l’apparence d’une tour partant de fond comme les clochers romans. À l’intĂ©rieur, il se compose d’une salle voĂ»tĂ©e au-dessus du collatĂ©ral, Ă©clairĂ©e par des fenĂȘtres jumelles. Au-dessus de cette salle, la tour est complĂ©tement vide. Le dessus de la voĂ»te du premier Ă©tage, au niveau A, est dallĂ© en pavillon avec des caniveaux le long des quatre murs aboutissant Ă  une gargouille, pour l’écoulement des eaux que le vent poussait dans le beffroi. Cette voĂ»te, ainsi que celle du collatĂ©ral, sont percĂ©es de lunettes pour le passage des cloches. Sur la base carrĂ©e, Ă  partir du bandeau B, l’octogone supĂ©rieur se dessine dĂ©jĂ  au moyen des colonnettes qui montent de fond et inscrivent les baies centrales. Les espaces compris entre ces colonnettes et les quatre angles sont pleins car l’escalier C ne monte que jusqu’au-dessus de la voĂ»te du premier Ă©tage, et forment les quatre points d’appui principaux, les piles d’angle de la tour. Le dernier Ă©tage, Ă  base octogone, porte ses faces parallĂšles aux diagonales du carrĂ© sur des trompillons. Les angles de la tour carrĂ©e sont terminĂ©s par des pinacles Ă  jour. Sous l’étage octogone en D, on remarque des mĂ©daillons sculptĂ©s incrustĂ©s dans une sorte de fausse balustrade et qui rappellent encore les rosaces et les bas-reliefs que nous avons vus entre les bandeaux du clocher de l’église de la CharitĂ©-sur-Loire. Il semble que ces mĂ©daillons, au nombre de douze, reprĂ©sentent les signes du zodiaque ; nous pensons du moins que telle a Ă©tĂ© l’idĂ©e de l’architecte ; mais le sculpteur paraĂźt s’ĂȘtre livrĂ©, dans l’exĂ©cution de quelques-uns de ces petits bas-reliefs, Ă  des conceptions de fantaisie. L’un des mĂ©daillons n’est mĂȘme qu’une de ces ammonites fossiles comme on en trouve frĂ©quemment dans les calcaires anciens des confins du Morvan. C’était une sculpture naturelle toute trouvĂ©e qu’on a placĂ©e lĂ . Quatre statues d’anges sonnant de l’olifant, couronnĂ©es de dais, terminent heureusement les angles du second Ă©tage du beffroi ; et sur les flancs de l’étage octogonal, huit statues plus petites, assises, accompagnent les pinacles. Si la composition gĂ©nĂ©rale du clocher de Saint-PĂšre est remarquable, facile Ă  comprendre, les dĂ©tails, tels que les profils et la sculpture, sont exĂ©cutĂ©s avec cette hardiesse et cette franchise qui appartiennent au style bourguignon du XIIIe siĂšcle. Les angles, avec leurs colonnettes dĂ©tachĂ©es de la masse et reliĂ©es aux piles par des bagues et les tailloirs des chapiteaux, rompent la sĂ©cheresse de ces angles et conduisent l’Ɠil aux silhouettes ajourĂ©es des pinacles. Mais un des caractĂšres particuliers Ă  ce mode d’architecture, c’est que la masse de la construction est indĂ©pendante de la dĂ©coration. Les piles et les parties pleines sont bĂąties en assises basses qui peuvent passer pour du moellon piquĂ©, tandis que les bandeaux, archivoltes et colonnettes, sont Ă©levĂ©s en grands morceaux de pierre posĂ©s en dĂ©lit, d’une belle qualitĂ© et taillĂ©s avec soin. Le contraste entre la bĂątisse de la masse et la partie purement dĂ©corative ajoute singuliĂšrement Ă  l’effet que produit celle-ci. Le dĂ©tail de l’un des angles de la tour 71 fera comprendre le mode de construction adoptĂ©, ainsi que l’heureuse composition de ces angles ajourĂ©s dans quelques parties, comme pour Ă©tablir une transition entre le plein des piles et le vide de l’atmosphĂšre. C’était lĂ , en effet, une des prĂ©occupations des architectes du XIIIe siĂšcle ; ils craignaient les silhouettes pleines et rigides ; il semblait qu’ils voulussent, dans les constructions se dĂ©tachant sur le ciel, Ă©viter le brusque passage du plein au vide. Ce principe, qui indique un sentiment trĂšs-fin des formes extĂ©rieures de l’architecture, qui allĂ©git et grandit les Ă©difices en les faisant se fondre, pour ainsi dire, dans le ciel, poussĂ© Ă  l’excĂšs, conduisit peu Ă  peu les architectes Ă  exĂ©cuter les dentelles de pierre du XVe siĂšcle. Nous donnons 72 le quart du plan de l’étage supĂ©rieur du clocher de Saint-PĂšre sur lequel devait s’élever la flĂšche en pierre. Ce plan indique, en A, la disposition des pinacles des quatre angles, celle des quatre baies, et comment l’octogone s’inscrit dans le carrĂ©. À dater de cette Ă©poque milieu du XIIIe siĂšcle, on ne trouve plus guĂšre de clochers isolĂ©s. Dans la France proprement dite, les clochers tiennent aux façades des Ă©glises ; ils participent Ă  leur composition gĂ©nĂ©rale et ne deviennent rĂ©ellement clochers qu’au-dessus du niveau des collatĂ©raux et des murs des nefs ; cependant, jusque vers la fin du XIIIe siĂšcle, les architectes ont le soin de reculer les pignons des charpentes des hautes nefs au delĂ  de l’épaisseur des clochers, de maniĂšre Ă  leur permettre de se dĂ©tacher plus librement au-dessus des grandes voĂ»tes. Ainsi sont disposĂ©s les deux clochers de la façade de la cathĂ©drale de Paris ; une galerie Ă  jour les rĂ©unit Ă  la hauteur de la base du beffroi. MĂȘme disposition Ă  la cathĂ©drale de Laon. Les clochers de la façade de la cathĂ©drale de Paris, connus de tous sous la dĂ©nomination des tours de Notre-Dame, n’ont Ă©tĂ© Ă©levĂ©s que jusqu’à la base des flĂšches en pierre qui les devaient couronner ; leur construction peut ĂȘtre comprise entre les annĂ©es 1225 et 1235, de la base de la grande galerie Ă  jour au sommet, Ces tours demeurent carrĂ©es jusqu’à la souche de la flĂšche ; leurs angles sont renforcĂ©s de contre-forts, et des baies jumelles occupent, sur chaque face, toute la hauteur comprise entre la grande galerie Ă  jour et la corniche supĂ©rieure. Des encorbellements intĂ©rieurs, passant du carrĂ© Ă  l’octogone, devaient porter les flĂšches. On ne saurait trop admirer la grandeur et la simplicitĂ© de cette belle construction, si bien disposĂ©e pour recevoir des cloches et laisser passer au dehors l’éclat de leur son. Le beffroi en charpente, assis sur une retraite mĂ©nagĂ©e au niveau de la grande galerie Ă  jour, portant sur une maçonnerie Ă©paisse et dĂ©chargĂ©e par des arcs, ne peut causer aucun Ă©branlement aux piliers des tours qui font comme une enveloppe parfaitement indĂ©pendante autour de ce beffroi[29]. Cette disposition du plan carrĂ© des tours jusqu’à la base de la pyramide de couronnement, au commencement du XIIIe siĂšcle ; appartient exclusivement Ă  l’Île-de-France. Sur les bords de l’Oise, on avait adoptĂ© dĂ©jĂ  le plan octogone pour les parties supĂ©rieures des beffrois dĂšs le commencement du XIIIe siĂšcle[30], avec de grands pinacles Ă  jour sur les angles des souches carrĂ©es. La cathĂ©drale de Laon, contemporaine de celle de Paris, et dont le style d’architecture a la plus grande affinitĂ© avec celui de Notre-Dame, possĂšde quatre tours terminĂ©es par des beffrois octogones, flanquĂ©s, sur les faces parallĂšles aux diagonales du carrĂ©, de pinacles Ă  deux Ă©tages ajourĂ©s. Voici 73 l’élĂ©vation d’un des clochers de la façade de la cathĂ©drale de Laon prise au-dessus de la voĂ»te de la nef. Des flĂšches en pierre, qui n’existent plus et dont nous indiquons l’amorce dans notre figure, surmontaient ces tours. Sur le second Ă©tage des pinacles Ă  jour sont placĂ©s des animaux de dimension colossale qui reprĂ©sentent des bƓufs ; on croit que le chapitre de Notre-Dame de Laon fit sculpter et poser ces figures en reconnaissance du labeur des animaux qui avaient montĂ© pĂ©niblement les matĂ©riaux de la cathĂ©drale au sommet de la montagne qu’elle couronne[31]. La lĂ©gende car il y a toujours quelque lĂ©gende attachĂ©e Ă  la construction des grands Ă©difices du moyen Ăąge prĂ©tend que plusieurs bƓufs s’attelĂšrent d’eux-mĂȘmes Ă  des matĂ©riaux d’un poids considĂ©rable laissĂ©s en bas de l’escarpement et les montĂšrent courageusement jusque dans le chantier. Nous ne garantissons pas le fait ; mais la pensĂ©e du chapitre et du maĂźtre de l’Ɠuvre de la cathĂ©drale de Laon est trop dans l’esprit de l’époque, pour que nous puissions voir, dans la prĂ©sence de ces bĂȘtes colossales au sommet des tours, autre chose que la consĂ©cration d’évĂ©nements tenant Ă  la construction du monument. Il y a, dans cet hommage rendu Ă  la patience et Ă  la force des utiles animaux qui ont contribuĂ© Ă  l’édification de l’église, l’expression naĂŻve d’un sentiment de justice assez touchant. Au point de vue de l’art, la prĂ©sence de ces sculptures colossales donne aux sommets des tours de Laon un aspect Ă©trange qui ne manque ni d’originalitĂ© ni de grandeur. Il n’est pas besoin de faire ressortir la beautĂ© de cette composition. La maniĂšre dont les pinacles posĂ©s diagonalement sont portĂ©s sur les contre-forts d’angle, les riches encorbellements Ă©tablis au niveau A et qui servent de transition entre la forme de ces contre-forts et celle des pinacles Ă  jour, la sobriĂ©tĂ© des dĂ©tails, les proportions si heureuses des Ă©tages de la tour, ces rappels de lignes horizontales Ă  certaines hauteurs, font de cet ensemble un magnifique monument. Malheureusement, les constructions faites Ă  la hĂąte, Ă©levĂ©es en matĂ©riaux de mĂ©diocre qualitĂ© et avec trop peu de soin, ne rĂ©pondent pas Ă  la grandeur magistrale de cette conception. Il a fallu, de notre temps, en venir Ă  des restaurations importantes et nĂ©cessitĂ©es par l’état de ruine de la façade de la cathĂ©drale de Laon. Ces restaurations, dirigĂ©es avec intelligence et savoir par un de nos plus habiles confrĂšres, permettront aux clochers de Laon de traverser plusieurs siĂšcles. DĂ©sormais, dans les Ă©glises du XIIIe siĂšcle, le plan adoptĂ© Ă  Laon pour les clochers devait l’emporter sur le plan des architectes de l’Île-de-France. Vers 1260, on commençait Ă  Ă©lever les deux clochers de la façade de la cathĂ©drale de Reims, qui n’ont, comparativement Ă  la hauteur de cette façade, qu’une mĂ©diocre importance. L’étage de leur beffroi seul se dĂ©gage des constructions infĂ©rieures[32]. Mais le plan de ces clochers, pris Ă  la base des beffrois, est remarquable. Nous le donnons ici 74, en A au niveau de la souche du beffroi, et en B au-dessous de la voĂ»te d’arĂȘtes Ă  huit pans qui ferme la tour au-dessous de la flĂšche. Ces flĂšches, projetĂ©es en pierre, ne furent point terminĂ©es ; les dĂ©sastres du XIVe siĂšcle en arrĂȘtĂšrent l’exĂ©cution. Si l’on compare ce plan Ă  tous ceux que nous avons donnĂ©s prĂ©cĂ©demment dans le cours de cet article, on y trouvera un progrĂšs sensible. Les pinacles d’angles ne sont plus lĂ  un hors-d’Ɠuvre, un Ă©dicule accolĂ© aux quatre coins du clocher ; ils s’y lient intimement, ils forment des couvertures voĂ»tĂ©es sur les angles E du beffroi de charpente qui pĂ©nĂštrent l’octogone de la tour. Ces pinacles ne sont plus divisĂ©s en Ă©tages comme ceux des tours de la cathĂ©drale de Laon, mais montent de fond comme les fenĂȘtres munies de meneaux servant d’ouĂŻes au beffroi. L’un d’eux C contient un escalier Ă  jour qui permet d’arriver au-dessus de la voĂ»te. Ce plan est fort bien Ă©tudiĂ©, ainsi que toutes les dispositions d’ensemble et de dĂ©tail de la cathĂ©drale de Reims ; il prĂ©sente une particularitĂ© toute nouvelle Ă  cette Ă©poque ; en ce qu’à l’intĂ©rieur il donne une cage carrĂ©e au beffroi, nĂ©cessaire au jeu des cloches et Ă  la soliditĂ© de la charpente, et qu’à l’extĂ©rieur il forme une tour octogonale flanquĂ©e de quatre pinacles servant de transition entre la base carrĂ©e et la pyramide Ă  huit pans. C’est la solution complĂšte du problĂšme posĂ© par les architectes de la fin du XIIe siĂšcle, et qui Ă  Laon n’était qu’imparfaitement rĂ©solu. Comme construction, les clochers de la façade de la cathĂ©drale de Reims sont traitĂ©s par un maĂźtre savant et habile ; l’inspection seule du plan fait connaĂźtre cette qualitĂ© essentielle ; aussi ces clochers, sauf les dĂ©gradations causĂ©es par les intempĂ©ries, sont d’une parfaite soliditĂ©. Vers la mĂȘme Ă©poque, Ă  la fin du XIIIe siĂšcle, un architecte rĂ©mois d’un rare mĂ©rite, Libergier, construisait, dans la ville de Reims, une Ă©glise dont la dĂ©molition est Ă  jamais regrettable ; c’est l’église de l’abbaye de Saint-Nicaise. À la cathĂ©drale, les deux tours de la façade sortent de son sommet sans se lier visiblement avec elle. Les contre-forts qui Ă©paulent les clochers sont si bien enveloppĂ©s d’ornements, de galeries se reliant avec le portail, qu’il faut faire un effort de raisonnement pour comprendre comment ces tours portent sur cet amas de colonnettes, de pinacles, d’ajours et de sculptures. À nos yeux, il y a lĂ  un dĂ©faut capital, et la richesse ou la beautĂ© des dĂ©tails ne compense pas la confusion des lignes principales, le manque de points d’appui visibles. On enlĂšverait Ă  la façade de la cathĂ©drale de Reims ses deux tours, c’est-Ă -dire ses deux Ă©tages de beffrois, qu’on ne s’apercevrait pas, en voyant les constructions restantes, qu’il leur manque un complĂ©ment nĂ©cessaire et prĂ©vu. L’architecte de l’église de Saint-Nicaise sut Ă©viter ce grave dĂ©faut de composition, et, bien que ses deux clochers, conformĂ©ment au mode adoptĂ© vers le milieu du XIIIe siĂšcle, fassent partie de la façade et portent sur la premiĂšre travĂ©e des collatĂ©raux, ils marquent carrĂ©ment leur place dĂšs la base de l’édifice. Nous donnons 75 l’un de ces deux clochers, semblables entre eux[33]. Au-dessus du collatĂ©ral Ă©tait un Ă©tage voĂ»tĂ©, ajourĂ©, laissant passer la lumiĂšre Ă  travers la fenĂȘtre de la premiĂšre travĂ©e de la nef. De la place situĂ©e en avant du portail, on apercevait, Ă  travers les fenĂȘtres A de cette salle de premier Ă©tage, les arcs-boutants de la nef. La voĂ»te de la salle de premier Ă©tage Ă©tait Ă©levĂ©e exactement Ă  la hauteur de la voĂ»te du vaisseau principal, et permettait ainsi d’éclairer la premiĂšre travĂ©e de la nef. Rien n’est plus simple et mieux Ă©crit qu’une pareille disposition, qui fait parfaitement voir la structure de l’église et qui laisse Ă  la tour son caractĂšre d’annexe. Des contre-forts, dĂ©pourvus d’ornements inutiles, montent jusqu’à la corniche B qui rĂ©gnait de niveau avec celle de la nef. C’est sur ces contre-forts que sont portĂ©s les pinacles qui accompagnent quatre des cĂŽtĂ©s de l’octogone du beffroi. Ces pinacles sont Ă  deux Ă©tages, l’un carrĂ© posĂ© diagonalement comme ceux de la tour de Laon donnĂ©e ci-dessus, fig. 73, l’autre Ă  huit pans. Une grande flĂšche surmonte l’étage octogone et quatre petites pyramides couronnent les pinacles. Deux galeries Ă  jour C passant, l’une immĂ©diatement derriĂšre le grand pignon de la nef, et l’autre en arriĂšre, reliaient les deux tours Ă  mi-Ă©tage des beffrois. Les clochers de Saint-Nicaise nous paraissent ĂȘtre la plus complĂšte expression du clocher gothique attenant aux façades lĂ©gĂšretĂ© et soliditĂ©, disposition simple, programme exactement rempli, construction bien entendue, rien ne manque Ă  cette Ɠuvre de Libergier ; il ne lui manque que d’ĂȘtre encore debout pour nous permettre de l’étudier dans ses dĂ©tails. La gravure de la façade de l’église de Saint-Nicaise est assez parfaite pour permettre de restituer le plan de l’étage du beffroi, et ce plan n’est pas moins adroitement conçu que celui des clochers de Notre-Dame de Reims. Il prĂ©sente mĂȘme, dans ses dispositions, les qualitĂ©s de simplicitĂ© qui manquent aux clochers de la cathĂ©drale. Le plan 75 bis fait voir en A la section horizontale de la tour au niveau de l’étage infĂ©rieur, et en B au niveau de l’étage supĂ©rieur des pinacles. L’octogone de la tour, formĂ© de quatre grands cĂŽtĂ©s et de quatre plus petits Ă  l’extĂ©rieur, inscrit la cage carrĂ©e du beffroi, et, comme Ă  la cathĂ©drale, les pinacles couvrent les angles de la charpente. Comme Ă  la cathĂ©drale aussi, ces pinacles sont des portions d’octogones en plan, mais Ă©paulĂ©s Ă  l’étage infĂ©rieur par les colonnes C qui inscrivent ces portions d’octogones dans des parallĂ©logrammes rectangles. En G, on voit les retraites successives des contre-forts projetĂ©es sur plan horizontal, et en H l’une des galeries de rĂ©union entre les deux tours. Tout cela est fort adroitement combinĂ©, fort solide, et se comprend facilement, ce qui est une belle qualitĂ© voy. Construction. Les trumeaux D, laissĂ©s pleins entre les ouĂŻes du beffroi et les pinacles, conduisent l’Ɠil des contre-forts de la base aux surfaces pleines de la flĂšche par une heureuse transition ; ils ont encore cet avantage de permettre de placer des abat-sons dans les grandes baies ; on voit partout dominer la construction, l’ossature dans cet Ă©difice, et cela sans efforts comme sans pĂ©danterie. Les architectes du moyen Ăąge eussent dĂ» s’en tenir lĂ  ; c’était la derniĂšre limite Ă  laquelle l’art de l’architecture pouvait arriver avant de tomber dans l’exagĂ©ration et la recherche, et cette limite ne tarda pas Ă  ĂȘtre franchie. La passion de la lĂ©gĂšretĂ© apparente des constructions, le dĂ©sir d’élever des Ă©difices surprenants, entraĂźna bientĂŽt les architectes dans une voie fausse et qui, malgrĂ© la science qu’ils dĂ©ployĂšrent, les fit sortir des limites du bon sens. Ce fut principalement vers les provinces de l’Est, voisines de l’Allemagne, que l’abus se fit sentir ; car longtemps encore, dans le domaine royal, les architectes conservĂšrent une certaine modĂ©ration en appliquant les principes posĂ©s vers la fin du XIIIe siĂšcle. Le clocher de la cathĂ©drale de Strasbourg, fondĂ© en 1277 et achevĂ© sur les dessins dressĂ©s pendant le XIVe siĂšcle par Jean de Steinbach, est le rĂ©sumĂ© le plus extraordinaire de l’abus du principe gothique. Chef-d’Ɠuvre de science et de calcul, le clocher de Strasbourg ne produit qu’une silhouette assez disgracieuse, malgrĂ© les efforts de l’architecte, les combinaisons les plus hardies et les plus ingĂ©nieuses ; et n’était sa hauteur Ă©norme, qui fait en grande partie sa rĂ©putation, on le regarderait avec raison plutĂŽt comme une aberration savante que comme une Ɠuvre d’art. Nous aurons l’occasion de parler de l’étage le plus important de ce clocher, la flĂšche, au mot Construction. Nous ne croyons pas nĂ©cessaire de nous Ă©tendre longuement sur les clochers Ă©levĂ©s pendant les XIVe et XVe siĂšcles ; comme principe de construction et disposition gĂ©nĂ©rale, ils se conforment aux beaux exemples laissĂ©s par les architectes de la fin du XIIIe siĂšcle, et n’en diffĂšrent que par les dĂ©tails des moulures et de la sculpture, par l’excĂšs de la lĂ©gĂšretĂ©. D’ailleurs, en France, les XIVe et XVe siĂšcles n’eurent guĂšre le loisir d’élever des constructions dispendieuses. Le XIIIe siĂšcle n’avait laissĂ© que peu de choses Ă  faire en fait de monuments religieux, et les deux siĂšcles suivants n’eurent qu’à complĂ©ter des constructions inachevĂ©es. Nous ne possĂ©dons pas un seul grand clocher complet Ă©levĂ© d’un seul jet pendant cette Ă©poque, tandis que l’Allemagne et l’Angleterre, Ă  l’abri des guerres dĂ©sastreuses qui ruinĂšrent alors notre pays, construisirent des tours d’église assez importantes. L’une des plus belles est le clocher de la cathĂ©drale de Fribourg, bĂąti sur le porche de cette Ă©glise. La flĂšche, fort aiguĂ«, est complĂštement ajourĂ©e. Les architectes gothiques devaient nĂ©cessairement en venir lĂ  ; ils n’y manquĂšrent pas. Nous devons mentionner, avant de passer aux campaniles et petits clochers d’églises paroissiales, certains grands clochers Ă©levĂ©s sur les bords de la Haute-Garonne. Ces contrĂ©es, de Muret Ă  Agen, ne possĂ©dant pas de matĂ©riaux calcaires, la brique fut presque exclusivement employĂ©e pendant les XIIe, XIIIe, XIVe et XVe siĂšcles, par les architectes. Toulouse possĂšde encore un certain nombre de clochers bĂątis en brique et dans la construction desquels cette nature de matĂ©riaux est employĂ©e avec un parfait discernement. Le principe de l’architecture gothique, soumis Ă  la nature des matĂ©riaux mis en Ɠuvre, devait nĂ©cessairement obliger les maĂźtres Ă  donner aux constructions de brique des formes diffĂ©rentes de celles Ă©levĂ©es en pierre ; c’est ce qui eut lieu Ă  Toulouse. L’église des Jacobins, de cette ville, bĂątie vers la fin du XIIIe siĂšcle, se compose d’un seul vaisseau divisĂ© en deux nefs par une rangĂ©e de longues colonnes posĂ©es sur l’axe de ce vaisseau. Des chapelles rayonnent autour de l’abside unique voy. Architecture Monastique, fig. 24 bis. Sur le flanc nord de l’église, en avant des travĂ©es rayonnantes, s’élĂšve un grand clocher sur une base Ă©paisse et ne communiquant avec la nef que par une arcade. Ce clocher, dont nous donnons une vue perspective 76, est bĂąti sur plan octogonal de la base au faĂźte ; toute sa construction est de brique, sauf les bandeaux, les gargouilles, les chapiteaux et les pinacles, qui sont en pierre, et les colonnettes de la balustrade supĂ©rieure qui sont en marbre. Le rez-de-chaussĂ©e seul est voĂ»tĂ©. Du dessus de cette voĂ»te, Ă©levĂ©e de 24m,75 au-dessus du pavĂ© de l’église, la construction est d’une seule venue, sans voĂ»tes ni planchers. Chaque Ă©tage se retraite de 0,08 c. Ă  l’intĂ©rieur. Nous donnons 77 le quart du plan de l’étage supĂ©rieur. Si ce n’est cette retraite qui diminue le diamĂštre de la tour Ă  chaque Ă©tage, ceux-ci sont tous semblables comme hauteur et comme ordonnance ; le premier Ă©tage seul, compris entre le dessus de la voĂ»te et la corniche du vaisseau, est plus Ă©levĂ© que les autres et prĂ©sente sur chaque face de l’octogone des arcades jumelles aveugles. Les quatre autres Ă©tages, semblables entre eux, sont ajourĂ©s d’arcatures fermĂ©es, non point par des archivoltes, mais par des imbrications formant des angles droits au sommet. Le dĂ©tail du dernier Ă©tage de la tour 78 fera saisir cette construction singuliĂšre, parfaitement motivĂ©e par la nature des matĂ©riaux mis en Ɠuvre. Il est Ă©vident que l’architecte a employĂ© un seul Ă©chantillon de brique et n’a pas voulu faire mouler des claveaux, ce qu’il eĂ»t Ă©tĂ© forcĂ© d’ordonner s’il eĂ»t fermĂ© les arcatures par de petites archivoltes cintrĂ©es. Cependant les colonnes engagĂ©es des piles sont cylindriques et ont Ă©tĂ© moulĂ©es exprĂšs ; mais il est beaucoup plus aisĂ© de donner une forme particuliĂšre Ă  la brique, avant la cuisson, sur sa tranche que sur son plat. Seules, les briques des arcs de la balustrade supĂ©rieure sont moulĂ©es en claveaux. Il est clair aussi que la pierre, Ă©tant fort rare, n’a Ă©tĂ© employĂ©e qu’exceptionnellement dans cette bĂątisse et pour l’exĂ©cution des membres d’architecture qui ne pouvaient ĂȘtre faits d’une autre matiĂšre. Dans la fig. 78, les assises de pierre sont indiquĂ©es. Un escalier Ă  vis accolĂ© au clocher monte jusqu’à la hauteur de la corniche de l’église ; de lĂ , au sommet de la tour, on montait par des Ă©chelles. Le clocher des Jacobins de Toulouse n’a jamais dĂ» ĂȘtre couronnĂ© par une flĂšche ; cependant, nous trouvons des clochers analogues Ă  Toulouse, Ă  Caussade, Ă  Montauban, qui sont terminĂ©s par des pyramides aiguĂ«s, Ă  huit pans, en brique ; mais cette derniĂšre disposition est d’une Ă©poque plus rĂ©cente. Les clochers de la Haute-Garonne sont, en France, une exception qui appartient uniquement Ă  cette contrĂ©e ; exception justifiĂ©e par la raretĂ© de la pierre Ă  bĂątir, et tous ont entre eux une telle analogie, que l’exemple donnĂ© ici, le plus beau et le plus complet, nous dispensera de nous Ă©tendre plus longuement sur ce mode de construction. Il nous faut encore revenir en arriĂšre afin de trouver l’origine d’une certaine disposition de clochers, disposition dont il ne reste que peu d’exemples antĂ©rieurs au XIVe siĂšcle, mais qui cependant doit ĂȘtre fort ancienne. Nous voulons parler des clochers terminĂ©s par deux pignons et un comble Ă  deux Ă©gouts. C’est dans l’Île-de-France, sur les bords de l’Oise et de la Marne, que nous rencontrons un certain nombre de ces clochers appartenant toujours Ă  de petites Ă©glises. C’était lĂ , en effet, un moyen Ă©conomique de couronner les clochers, et nous avons dĂ©jĂ  fait voir qu’antĂ©rieurement au XIIe siĂšcle, ces provinces, moins riches que les provinces de l’Ouest et du centre, n’avaient donnĂ© Ă  leurs tours d’églises que des dimensions relativement restreintes. Sur les bords de la Seine, de la basse Marne, de l’Oise et de l’Aisne, il existe un nombre prodigieux d’églises paroissiales, des XIe et XIIe siĂšcles, ayant conservĂ© leurs clochers ; modestes constructions ne se composant guĂšre que d’un soubassement plein et d’un Ă©tage de beffroi ; mais presque tous ces clochers ont perdu leurs couronnements primitifs, qui ont Ă©tĂ© remplacĂ©s par des flĂšches en pierre ou en bois pendant les XIIIe, XIVe et XVe siĂšcles. Bon nombre de ces clochers devaient ĂȘtre terminĂ©s primitivement par des pyramides en pierre peu Ă©levĂ©es ; mais un plus grand nombre encore Ă©taient couverts par des pignons et un toit, ce moyen de construction Ă©tant le moins dispendieux de tous ceux que l’on peut adopter. À dĂ©faut de monuments de quelque importance existant aujourd’hui et dans lesquels nous pourrions Ă©tudier ce genre de couronnement, il nous faut avoir recours aux reprĂ©sentations de ces monuments sur les bas-reliefs. Or il existe, Ă  la porte Sainte-Anne de la cathĂ©drale de Paris, un grand tympan du XIIe siĂšcle, reprĂ©sentant la Vierge assise sous un dais magnifique. Ce dais se compose d’une sorte de coupole flanquĂ©e de deux clochers qui nous donnent, exĂ©cutĂ© avec un soin minutieux, l’un de ces couronnements que nous chercherions vainement sur les monuments mĂȘmes. Et il ne s’agit pas ici de ces pignons d’une simplicitĂ© telle qu’on ne saurait leur assigner une date, mais bien d’une composition riche et qui d’ailleurs doit Ă©claircir Ă  nos yeux plusieurs points importants touchant la terminaison de certains clochers de l’Île-de-France pendant la pĂ©riode romane. Voici 79 une copie de ce petit modĂšle de clocher. Nos monuments romans s’arrĂȘtent gĂ©nĂ©ralement au niveau marquĂ© en A sur notre gravure. On voit ici, Ă  partir de ce niveau A, une pyramide tronquĂ©e formĂ©e de quatre assises de pierres couvertes de dents-de-scie, puis une loge composĂ©e de colonnes isolĂ©es reliĂ©es par de petits arcs et portant une corniche Ă  modillons sur laquelle s’élĂšve un pignon dĂ©corĂ© d’une double arcature et terminĂ© par une croix. La place des cloches est bien marquĂ©e par la disposition trĂšs-ajourĂ©e de la loge et du pignon supĂ©rieur. Les derniers Ă©tages de ce clocher se retraitent, ainsi que nous l’avons supposĂ© dans la restauration du gros clocher de Saint-BenoĂźt-sur-Loire, et la base, comparativement large, se distingue, par une forte saillie, du reste de la construction. Le systĂšme de loges adoptĂ© pour l’étage supĂ©rieur destinĂ© au beffroi nous a toujours paru devoir ĂȘtre la disposition primitive du couronnement des clochers romans au nord de la Loire. Le modĂšle reproduit fig. 79, quantitĂ© de bas-reliefs et certaines vignettes de manuscrits, ne font que fortifier notre opinion. Les loges bĂąties au sommet des tours des Ă©glises devaient nĂ©cessiter la construction de toits Ă  double Ă©gout et Ă  pignons, ou tout au moins de pavillons en charpente. Il ne faut pas oublier d’ailleurs ce que nous avons dit au commencement de cet article relativement Ă  la dimension des cloches anciennes et au peu d’espace nĂ©cessaire Ă  leur suspension. Nous avons fait remarquer que des murs percĂ©s d’arcades, Ă©levĂ©s sur les façades des Ă©glises, devaient suffire Ă  loger des cloches dont le diamĂštre Ă©tait fort petit. Nous trouvons en effet, Ă  une Ă©poque fort ancienne, des clochers, en grand nombre, ainsi disposĂ©s dans le midi de la France et mĂȘme dans les provinces du Nord. La petite Ă©glise de Rue-Saint-Pierre Oise, dont la façade date du commencement du XIe siĂšcle, possĂšde un clocher de ce genre. Afin de mieux faire comprendre la disposition de ce clocher, nous donnons 80 l’ensemble de cette façade en A, et son Ă©lĂ©vation latĂ©rale en B. Deux contre-forts CC, montant de fond et formant au rez-de-chaussĂ©e les jambages de la porte, viennent Ă©pauler le mur percĂ© de deux arcades rĂ©servĂ©es au placement des cloches. La tĂȘte de ce mur est couverte par des assises de pierre en talus. On sonnait les cloches de l’intĂ©rieur, au moyen de potences en fer attachĂ©es aux moutons, ainsi qu’il est indiquĂ© en D, et de cordes passant Ă  travers le comble. Il est difficile de suspendre des cloches Ă  moins de frais. Mais ces clochers, qui n’étaient exactement qu’une construction remplissant un besoin, sans nulle dĂ©coration, se trouvaient plus souvent Ă©levĂ©s dans le voisinage de la sacristie, sur un des murs goutterots de l’église ou sur un contre-fort. Dans de petites Ă©glises de villages dont le gouvernement spirituel Ă©tait entre les mains d’un seul prĂȘtre, celui-ci n’avait pas Ă  ses ordres un personnel nombreux, et Ă©tait obligĂ©, avant de monter Ă  l’autel, de sonner lui-mĂȘme la cloche ; il Ă©tait naturel dĂšs lors de placer le clocher Ă  proximitĂ© de la sacristie. La petite Ă©glise de Froissy CĂŽte-d’Or a conservĂ© un de ces clochers bĂąti, au XIIIe siĂšcle, sur un contre-fort dans le voisinage du chƓur ; nous en donnons une vue 81. Dans les provinces mĂ©ridionales, on rencontre bon nombre de clochers de ce genre qui ont une certaine importance, mais dont la construction ne remonte guĂšre au delĂ  du XIIIe siĂšcle. Il faut dire que ces sortes de bĂątisses, exposĂ©es aux vents et Ă  la pluie, ne pouvaient rĂ©sister aussi longtemps aux intempĂ©ries que des tours couvertes, et les clochers romans Ă  arcades simples, Ă©levĂ©s dans ces contrĂ©es, oĂč les matĂ©riaux sont tendres et sensibles aux agents atmosphĂ©riques, ont dĂ» ĂȘtre souvent reconstruits. En effet, l’église de Lalande de Libourne, dont nous donnons une Ă©lĂ©vation gĂ©omĂ©trale 82, prĂ©sente sur sa façade, qui date du XIIe siĂšcle, un clocher Ă  arcades dont les jambages sont encore romans, et dont les archivoltes ont Ă©tĂ© reconstruites au XIIIe ou au XIVe siĂšcle. Il existe des clochers d’une Ă©poque plus rĂ©cente dans la Guyenne et le Languedoc, oĂč les constructions de brique sont si frĂ©quentes, qui possĂšdent jusqu’à cinq, six et mĂȘme dix arcades propres Ă  recevoir des cloches ; ce sont le plus souvent de simples pignons percĂ©s de baies posĂ©es trois trois, ou trois et deux, trois, deux et une, ou quatre, trois, deux et une. Ces sortes de clochers n’ont pas gĂ©nĂ©ralement de caractĂšre architectonique qui les distingue des bĂątisses les plus vulgaires ; cependant on rencontre prĂšs de Toulouse quelques clochers assez Ă©lĂ©gants Ă©levĂ©s d’aprĂšs ce principe nous citerons entre autres celle de Ville-Nouvelle, dont les deux Ă©tages d’arcades triples sont flanquĂ©s de deux tourelles contenant des escaliers avec passage d’une tourelle Ă  l’autre devant les arcades. Quant aux clochers couronnĂ©s par des pignons et des toits Ă  double Ă©gout, on les rencontre en grand nombre annexĂ©s Ă  de petites Ă©glises et qui datent des XIIIe, XIVe et XVe siĂšcles, dans le Beauvoisis et la Brie. Parfois mĂȘme, au lieu de deux pignons, les tours en possĂšdent quatre ou deux combles se pĂ©nĂ©trant, formant ainsi quatre noues, et couronnĂ©es par une flĂšche. La petite Ă©glise de la Chapelle-sous-CrĂ©cy Seine-et-Marne a conservĂ© un clocher de ce genre, qui est un des plus complets que nous connaissions ; il date de la seconde moitiĂ© du XIIIe siĂšcle. Nous en prĂ©sentons l’élĂ©vation 83. À l’extrĂ©mitĂ© dĂšs quatre noues, quatre gargouilles en pierre rejettent les eaux des combles loin des parements. La petite flĂšche en bois, recouverte d’ardoise, est sur plan octogone ; ses arĂȘtiers sont posĂ©s sur les faĂźtages des combles et dans les noues, ce qui est parfaitement entendu[34] voy. FlĂšche. Les clochers Ă  quatre pignons sont trĂšs-frĂ©quents sur les bords du Rhin, Ă  dater du XIIe siĂšcle ; mais leurs couronnements prĂ©sentent une singularitĂ© qui appartient uniquement Ă  ces provinces et qui n’est guĂšre imitĂ©e en France que dans leur voisinage. Ces couronnements consistent en une pyramide Ă  huit pans, dont quatre des arĂȘtiers posent sur les angles de la tour et les quatre autres sur l’extrĂ©mitĂ© des quatre pignons ; de sorte que c’est l’inclinaison des faces de la pyramide qui donne forcĂ©ment la hauteur des pignons ; plus la pyramide est aiguĂ«, plus ces pignons sont Ă©levĂ©s. En effet, soit 84 A B C D le plan de la tour carrĂ©e sur laquelle est posĂ©e la pyramide Ă  plan octogonal. En Ă©levant un pignon sur le cĂŽtĂ© du carrĂ© AC, ce pignon devra puisqu’il porte l’arĂȘtier EO rencontrer cet arĂȘtier au point G. Or, fig. 84 bis, EO Ă©tant l’arĂȘtier, EP l’axe de la pyramide, le pignon A C G du plan figurĂ©e en coupe, Ă©levĂ© sur le point G, rencontrera l’arĂȘtier en L ; mais si l’arĂȘtier prĂ©sente une plus forte inclinaison, suivant la ligne Eâ€ČO par exemple, le pignon figurĂ© en coupe, Ă©levĂ© sur le point G, rencontrera le second arĂȘtier en M. Donc, les pignons ont d’autant plus d’élĂ©vation que la flĂšche est plus aiguĂ«. Une vue 85 de l’un des clochers de la cathĂ©drale de Spire fera comprendre notre dĂ©monstration. À Spire, les flĂšches de couronnement sont en grĂšs ; mais souvent ces couvertures des clochers sont en charpente, quoiqu’elles affectent la forme indiquĂ©e ici. L’effet de ces couronnements de clochers n’est pas heureux, car il semble que les arĂȘtiers qui rencontrent les sommets des pignons n’ont pas une assiette suffisante, qu’ils poussent au vide, et nous ne saurions blĂąmer nos architectes du moyen Ăąge de n’avoir pas adoptĂ© ce systĂšme de construction. Ce n’est pas lĂ , d’ailleurs, le seul dĂ©faut que nous pouvons reprocher aux clochers des bords du Rhin, de l’époque romane. On voit fig. 85 que les deux derniers Ă©tages de la tour sont identiques or il arrive souvent que ces tours possĂšdent jusqu’à six Ă©tages pareils ainsi superposĂ©s ; cela donne Ă  ces Ă©difices un aspect monotone qui fatigue ; on ne sait quel est celui ou ceux de ces Ă©tages qui contiennent des cloches, ou s’ils n’en contiennent pas tous. Les clochers du Rhin n’ont ni commencement ni fin, et on ne comprend pas pourquoi la construction comporte tant d’étages, ou pourquoi elle s’arrĂȘte au cinquiĂšme ou au sixiĂšme plutĂŽt qu’au second. Les couronnements ne se relient d’aucune maniĂšre avec les Ă©tages carrĂ©s. Il y a lĂ  un manque total de goĂ»t et du sentiment des proportions, bien Ă©loignĂ© de nos conceptions françaises de la mĂȘme Ă©poque, dont toutes les parties se lient avec art, et auxquelles il ne semble pas qu’on puisse rien retrancher ni rien ajouter. Puisque nous venons de faire une excursion hors de France, nous parlerons aussi des clochers de Provence, qui ne sont pas plus français que les clochers du Rhin. Si les arts de Lombardie et des cĂŽtes de l’Adriatique avaient eu sur les bords du Rhin une puissante influence, les monuments romains qui couvraient le sol de la Provence rĂ©gnaient encore en maĂźtres dans cette contrĂ©e au XIIe siĂšcle. Les Romains de l’antiquitĂ© n’avaient pas construit de clochers, mais ils avaient Ă©rigĂ© certains monuments votifs ou funĂ©raires, comme celui de Saint-Remy par exemple, qui, Ă  la rigueur, pouvaient fournir des types de clochers aux architectes du moyen Ăąge. Ceux-ci, Ă  dĂ©faut d’autres traditions ou influences, ne manquĂšrent pas de prendre pour modĂšles ces dĂ©bris de l’architecture romaine. Nous trouvons, plantĂ© sur le pignon de la façade de l’église de MollĂšges Bouches-du-RhĂŽne, un petit clocher du XIIe siĂšcle qui reproduit assez exactement, quoique d’une maniĂšre barbare, le monument antique de Saint-Remy. Le clocher de MollĂšges n’a pas plus de 2m,06 Ă  sa base hors Ɠuvre il se compose d’un Ă©tage carrĂ©, portĂ© sur quatre piliers rĂ©unis par quatre archivoltes, et d’une lanterne sur plan circulaire. Nous donnons 86 le plan de l’étage infĂ©rieur, 87 le plan de la lanterne, et 88 l’élĂ©vation gĂ©omĂ©trale de ce clocher, dont l’unique cloche Ă©tait suspendue au centre de la lanterne circulaire[35]. Cette cloche, dont le bord infĂ©rieur devait se trouver au niveau B, ne pouvait ĂȘtre mise en branle ; elle Ă©tait fixĂ©e trĂšs-probablement Ă  une traverse intĂ©rieure posĂ©e sur la corniche au niveau A, et le sonneur, placĂ© sous l’arcature en C, se contentait de frapper le battant contre le bord de la cloche, autrement dit, de tinter au moyen d’une cordelle attachĂ©e Ă  l’extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure du battant, ainsi que cela se pratique encore dans toute l’Italie mĂ©ridionale. La partie supĂ©rieure de ce clocher de MollĂ©ges, Ă  partir du niveau A, n’existe plus. Nous ne croyons pas nĂ©cessaire de nous Ă©tendre sur les diverses applications de l’art antique romain aux clochers des Ă©glises provençales, car ce serait sortir de notre sujet, ces exemples n’ayant aucun des caractĂšres de l’architecture française proprement dite, et ne devant ĂȘtre signalĂ©s que comme ayant pu exercer une certaine influence sur les constructions Ă©levĂ©es le long du RhĂŽne, en dehors de cette province et jusque dans le Lyonnais. Avant de terminer, nous devons signaler l’existence de clochers bĂątis sur plan barlong trĂšs-prononcĂ©, qui servent de transition entre le clocher Ă  arcades simples comme ceux donnĂ©s fig. 80, 81 et 82, et les clochers tours. Ces clochers sur plan barlong sont rares. Il en existe un fort gros et fort ancien sur la façade de l’ancienne cathĂ©drale de Carcassonne servant originairement Ă  la dĂ©fense de la citĂ©. Nous en possĂ©dons un autre d’une Ă©poque plus rĂ©cente commencement du XIIIe siĂšcle, bĂąti sur le mur renforcĂ© de l’unique chapelle latĂ©rale de la petite Ă©glise de Thoureil Maine-et-Loire. ÉlevĂ© dans le voisinage de la sacristie et du sanctuaire, ce clocher Ă©tait ainsi Ă  portĂ©e du desservant. Voici comment il est placĂ© Ă  rez-de-chaussĂ©e 89. A est le plan de la chapelle latĂ©rale bĂątie sur le bord de la Loire ; un berceau bandĂ© sur le renfoncement B porte sur le pilier C et sur le massif E contrebuttĂ© par un Ă©pais contre-fort descendant jusque dans le fleuve. Au-dessus du comble de l’église, le beffroi du clocher de Thoureil prĂ©sente le plan 90. La figure allongĂ©e de ce plan fait assez voir que les cloches devaient ĂȘtre mises en branle dans le sens de la longueur. En Ă©lĂ©vation 91, ce clocher, dont le couronnement n’existe plus Ă  partir du niveau F, est enrichi d’une arcature aveugle sous le beffroi, et ne laisse pas d’ĂȘtre assez Ă©lĂ©gant, malgrĂ© l’extrĂȘme simplicitĂ© de son plan[36]. À dater du XIVe siĂšcle, en France, les clochers des Ă©glises conservent longtemps la forme et les dispositions adoptĂ©es au XIIIe siĂšcle, et n’en diffĂšrent que par les dĂ©tails qui suivent le mouvement imprimĂ© dĂšs cette Ă©poque aux arts de l’architecture ; c’est-Ă -dire que leurs points d’appui tendent Ă  devenir plus grĂȘles, leurs flĂšches et couronnements de plus en plus Ă©lancĂ©s. Les clochers se couvrent de dĂ©coupures de pierre, se percent d’ajours surprenants, mais la masse reste la mĂȘme. Or ces dĂ©tails trouvant leur place dans le Dictionnaire, nous n’avons pas Ă  nous en occuper ici. D’ailleurs, ainsi que nous l’avons dit dĂ©jĂ , les dĂ©sastres politiques des XIVe et XVe siĂšcles ne laissĂšrent pas aux monastĂšres, aux Ă©vĂȘques et aux paroisses, le loisir d’élever des clochers d’une certaine importance. Beaucoup de ces tours, commencĂ©es vers le milieu du XIIIe siĂšcle, restĂšrent inachevĂ©es et ne furent terminĂ©es qu’à la fin du XVe siĂšcle et au commencement du XVIe. Lorsque l’architecture qui avait pris naissance, pendant le XIIe siĂšcle, dans le domaine royal et les provinces voisines, se fut rĂ©pandue sur toute la surface de la France, ces diffĂ©rences d’écoles, si intĂ©ressantes Ă  Ă©tudier pendant la pĂ©riode romane, disparurent pour faire place Ă  des reproductions Ă  peu prĂšs uniformes d’un type unique. Le clocher est le monument qui indique le plus nettement les nombreuses variĂ©tĂ©s de l’art de l’architecture sur le sol des provinces françaises jusqu’au XIIe siĂšcle. L’esprit provincial s’éteignant sous la main du pouvoir royal, cette variĂ©tĂ© s’efface. Si la nation y gagna au point de vue de la politique, l’art y perdit de son originalitĂ©, et les reproductions des types mis en honneur dans le domaine royal furent souvent incomplĂštes ou mal comprises dans les provinces Ă©loignĂ©es. Cependant les clochers furent longtemps les monuments affectionnĂ©s par les villes ; aprĂšs chaque dĂ©sastre, les populations s’empressaient de les reconstruire ou de les rĂ©parer du mieux qu’elles pouvaient. On dit encore, de notre temps, l’influence de clocher, pour dĂ©signer l’esprit local, la dĂ©fense exclusive des intĂ©rĂȘts de la ville, et nous voyons chaque jour de pauvres villages s’imposer de lourdes charges pour Ă©lever un clocher sur leur Ă©glise. L’état des arts de l’architecture aujourd’hui ne rĂ©pond pas aux dĂ©sirs et aux efforts des populations des villes ou des campagnes, et les clochers, en grand nombre, construits dans notre pays depuis trente ans, ne fourniront pas, dans quelques siĂšcles, un sujet d’étude intĂ©ressant pour nos successeurs mal conçus gĂ©nĂ©ralement, plus mal bĂątis, prĂ©sentant des silhouettes lourdes ou dĂ©manchĂ©es, ils ne dureront guĂšre, et s’ils sont laids la plupart, nous pouvons au moins nous en consoler en pensant qu’ils ne tĂ©moigneront pas longtemps de ce retour vers l’un des goĂ»ts les plus vifs des populations au moyen Ăąge. AprĂšs les tours carrĂ©es, froides et flanquĂ©es de pilastres, Ă©levĂ©es sur nos Ă©glises, de 1815 Ă  1840, on a cherchĂ© Ă  se rapprocher des types laissĂ©s par les XIIe et XIIIe siĂšcles ; mais ces derniers essais font, la plupart, ressortir la faiblesse de nos Ă©tudes et la pauvretĂ© d’invention des artistes modernes. LĂ©glise paroissiale Saint Jean-Baptiste a Ă©tĂ© construite au XIIe siĂšcle au sommet du promontoire portant le chĂąteau, isolĂ© du village par un fossĂ©, dans le PubliĂ© le 29/12/2013 Ă  1825, Mis Ă  jour le 29/12/2013 Ă  1904 Illustration FRANCISCO NEGRONI/AFP Jusqu'Ă  prĂ©sent, les cloches tintaient toutes les demi-heures Ă  Boissettes, en Seine-et-Marne. Un riverain agacĂ© avait portĂ© l'affaire devant le tribunal administratif. D'ici mercredi, les cloches doivent faire silence. C'est une vĂ©ritable guerre de clocher qui divise la commune de Boissettes, en Seine-et-Marne. La vie de ce petit village de 400 habitants Ă©tait jusqu'Ă  prĂ©sent rythmĂ©e, notamment, par le tintement toutes les demi-heures de la cloche de l'Ă©glise. Seulement, la municipalitĂ© vient d'ĂȘtre condamnĂ©e par la cour administrative d'appel de Paris, relate Le Parisien . Les cloches devront d'ici mercredi cesser de marquer l'heure de jour comme de nuit. La justice estime que la loi de 1905 de sĂ©paration de l'Église et de l'État fait du bĂątiment un bien communal. Toutefois, son utilisation, comme celle des cloches, reste affectĂ©e Ă  un usage religieux. Certains usages locaux» ne peuvent ĂȘtre maintenus que s'ils datent d'avant 1905, ce qui n'est pas le cas de remonte Ă  2006. Un couple de riverains agacĂ©s saisit, Ă  l'Ă©poque, le tribunal administratif de Melun. Leur maison se trouve juste en face de l'Ă©glise. Ils ont achetĂ© le bien peu de temps auparavant. Nous n'avons jamais demandĂ© Ă  ce que tout s'arrĂȘte, mais simplement une trĂȘve de 22 heures Ă  6 heures, en rĂ©glant ça Ă  l'amiable, explique le plaignant dans Le Parisien. On voulait juste dormir.» En 2010, la justice lui donne raison et propose un compromis les cloches s'arrĂȘteront de sonner entre 23 heures Ă  6 heures. La dĂ©cision mĂ©contente toutefois le maire, Jean-Pierre Legrand, qui fait appel. J'ai voulu dĂ©fendre une tradition qui remonte Ă  1967, se justifie l'Ă©lu. Deux cents personnes du village ont signĂ© une pĂ©tition pour le maintien de cet usage civil.»La commune s'est finalement conformĂ©e Ă  la dĂ©cision du tribunal administratif. Mais, entre-temps, la justice suit son cours. Et la cour administrative d'appel de Paris condamne la mairie Ă  verser 1000 euros au couple de riverains, tout en ordonnant l'arrĂȘt des cloches. Le maire devra Ă©galement prendre un arrĂȘtĂ© pour autoriser l'usage civil des cloches de l'Ă©glise dans des cas de pĂ©rils exigeant un prompt secours. Jean-Pierre Legrand s'inquiĂ©tait de voir cette affaire faire jurisprudence. Dans les prĂ©cĂ©dents cas, la justice n'a pas toujours tranchĂ© en faveur du plaignant. En 2004, un habitant de la commune de FĂ©rin, dans le Nord, avait dĂ©jĂ  rĂ©ussi Ă  faire taire le carillon de l'Ă©glise, qui sonnait matin, midi et soir. Le maire avait fait appel. La cour administrative d'appel de Douai Ă©tait finalement revenue sur la dĂ©cision, estimant que la nuisance sonore ne portait pas atteinte Ă  l'ordre public. Lesclochers des Ă©glises italiennes continueront donc d'ĂȘtre construits comme une seule tour indĂ©pendante, Ă  cĂŽtĂ© du bĂątiment de l'Ă©glise, mĂȘme pour les grandes cathĂ©drales. Ils ont gĂ©nĂ©ralement des lignes gĂ©omĂ©triques simples et bien droites, insistant sur l'indĂ©pendance et l'unitĂ© du bĂątiment. De trĂšs nombreux campaniles de ce type ont Ă©tĂ© construits en Italie avec l' Le lac de Resia, dans le nord de l’Italie, est une curiositĂ© locale et un site de plongĂ©e sous-marine oĂč l’on voit dĂ©passer le clocher de l’église Ă  la surface de l’eau. S’il existe bien un endroit en Italie qui semble abandonnĂ© de l’homme, c’est sĂ»rement le lac de Resia. En effet, au nord de l’Italie, dans la rĂ©gion du Trentin-Haut-Adige, prĂšs des frontiĂšres de l’Autriche et de la Suisse, Ă  plus de 100 km de la vile de Bolzano, le lac de Resia est aujourd’hui une curiositĂ© gĂ©ographique Ă  ne pas manquer. Ce lac d’une capacitĂ© de 120 millions de mĂštres cubes d’eau est sĂ»rement le plus grand lac de la rĂ©gion mais son originalitĂ© est qu’il a englouti tout un village dont seul le clocher Ă©merge des flots. CrĂ©dit photo Wikimedia – Sander van der Wel Le village de Graun En ce lieu existait jusqu’à la moitiĂ© du 20Ăšme siĂšcle un village rĂ©sonnant au nom de Graun. Avant l’instauration d’une barrage hydraulique en juillet 1950, deux petits lacs se juxtaposaient; mais lors de la montĂ©e des eaux pour rĂ©unir les deux lacs en question, le village de Graun fut entiĂšrement englouti. Certes, les habitants avaient Ă©tĂ© prĂ©venus chacun avait emportĂ© dans un camion le maximum de ses affaires et s’était prĂ©parĂ© Ă  Ă©vacuer les lieux pour ĂȘtre relogĂ©s ailleurs. Une ville engloutie En juillet 1950, on dĂ©truisit alors ce qui pouvait retenir les eaux et celles-ci engloutirent tout le village 170 maisons, 120 exploitations agricoles, Ă©coles, granges, tout fut rapidement sous les eaux. CrĂ©dit photo Wikimedia – Llorenzi Le dernier dimanche de juillet 1950, les cloches sonnĂšrent pour une derniĂšre fois comme pour faire ses adieux aux paroissiens. Les cloches furent retirĂ©es par la suite et l’on dĂ©cida alors de faire exploser l’église mais elle ne s’écroula pas, elle rĂ©sista. Datant de 1357, le clocher Ă©tait alors ĂągĂ© de 650 ans Ă  l’époque. Aujourd’hui, le clocher rĂ©siste encore puisque c’est l’unique Ă©difice que l’on peut venir voir Ă  la surface du lac de Resia. Aujourd’hui, le lac de Resia, c’est 6 km de long, des millions de mĂštres cubes, une curiositĂ© locale mais aussi un site devenu rĂ©putĂ© pour la plongĂ©e sous-marine. Alors qu’en Ă©tĂ© vous pouvez faire un tour en bateau autour de l’édifice, en hiver, il est possible de marcher sur la glace. CrĂ©dit photo Flickr – John Mason CrĂ©dit photo Flickr – Marco CrĂ©dit photo Pyxabay – olafhunck CrĂ©dit photo principale Flickr – Jonas Löwgren VĂȘtementsenfant et bĂ©bĂ© sur le thĂšme Clocher Blanc, personnalisĂ©s par des artistes. Cadeaux originaux : t-shirts, masques, bodies et sweats Ă  capuche.
Ajouter Ă  une liste de favoris L'Ă©glise Saint-Pierre se trouve sur une hauteur dominant la vallĂ©e de la Dordogne un des plus beaux panoramas de la rĂ©gion. L'Ă©difice, bien qu'en grande partie gothique, est de style roman Ă  la base comme en atteste son mur sud en partie du XIe siĂšcle. Au XIVe siĂšcle, l'Ă©glise est rebĂątie. De cette Ă©poque datent la nef unique composĂ©e de voĂ»tes sur croisĂ©e d'ogives, qui se termine par un chevet plat, ainsi que la façade occidentale et son clocher-mur. Une autre phase de construction se dĂ©roule vers la fin du XVe ou au dĂ©but du XVIe siĂšcle le bas-cĂŽtĂ© nord est alors Ă©difiĂ© et le clocher-mur est transformĂ© en clocher-tour. Le chƓur de l'Ă©glise est ornĂ© de peintures qui datent du milieu du XIXe siĂšcle. Classement & labels Localisation Haut de la page SĂ©lectionnez votre langue
Église vieux, cloche - tĂ©lĂ©charger gratuitement ce Photo sous licence en quelques secondes. Aucun abonnement nĂ©cessaire.
La tour penchĂ©e La tour penchĂ©e de saint Martin d'Etampes Etampes peut se flatter d'avoir sa Tour PenchĂ©e le clocher de l'Ă©glise Saint-Martin. Ce clocher se trouve devant l'Ă©glise commencĂ©e en 1140, les travaux se sont poursuivis jusqu'au dĂ©but du 13 Ăšme siĂšcle 1215 ,l'Ă©difice fut consacrĂ© en 1526. Il y eut d'abord un clocher dit de "la Reine Blanche" qui existait au 13e siĂšcle; Ce clocher tombant en ruines, on construisit un autre clocher au 14e siĂšcle. Mais l'Ă©glise Ă©tant bĂątie sur un terrain instable, le nouveau clocher dans un mouvement d'affaissement entraĂźnait toute la partie de l'Ă©glise sur laquelle il s'appuyait. Il fallut le dĂ©molir et il fut remplacĂ© au 16e siĂšcle par celui que nous voyons aujourd'hui, Ă  l'origine isolĂ© du reste de l'Ă©glise, Ă  la maniĂšre des campaniles italiens. Celui-ci ne rĂ©sista pas non plus Ă  l'affaissement du terrain et pendant la construction il s'inclina. obligeant le maĂźtre d'Ɠuvre Ă  d'incessantes corrections d'angle qui donnent Ă  la tour une courbure inusitĂ©e en arc de cercle et son caractĂšre penchĂ©. Son manque d'aplomb est de 112 cm,et sa hauteur de 40 mĂštres. Ce clocher, achevĂ© en 1537, fut rĂ©uni au reste de l'Ă©glise en 1873. Ce qui accentue la beautĂ© de Saint Martin, c'est son chƓur arrondi, entourĂ© d'un dĂ©ambulatoire qui permet d'en faire le tour, et d'accĂ©der aux trois chapelles situĂ©es dans l'abside .Le transept ne dĂ©borde pas Ă  l'extĂ©rieur. D'ouest en est, 3 styles se suivent les absidioles sont romanes le chƓur et la nef gothiques. De cet ensemble se dĂ©gage une impression de grandeur, l'Ă©glise mesure 80m de long,35 de large ,18m de haut La superficie totale donne mĂštres carrĂ©s. La chapelle situĂ©e Ă  gauche du chƓur est dĂ©diĂ©e au patron des vignerons, saint Vincent, celle de droite est dĂ©diĂ©e Ă  saint Martin patron de la paroisse, c'est une grande Ă©glise. v ‱ d ‱ e N 20 - Roadbook de la RN 20Roadbook route nationale 20ROUTE NATIONALE 20 plan interactif les villes ce qu'il faut savoir Ă  faire Ă  proximitĂ© Ă  voir les photos les news histoire locale gastronomie bibliographieLes autres roadbooksRN 1 - RN 2 - RN 3 - RN 4 - RN 5 - RN 6 - RN 7 - RN 8 - RN 10 - RN 12 - RN 13 - RN 19 - RN 20 - RN 75 - RN 85 - RN 90 - RN 94 - RN 134 - RN 165 - RN 190 - RN 202 - RN 205 - RN 504 - RN 618 Magazine Route Nostalgie Historique de la RN20 sur WikiSara
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Deux nouvelles cloches ont Ă©tĂ© volĂ©es dans le Var. Illustration. — G. Michel / Sipa Une sĂ©rie de vol qui soulĂšve des questions. Deux nouvelles cloches classĂ©es aux Monuments historiques ont Ă©tĂ© volĂ©es dans des chapelles du Var, a annoncĂ© le parquet de Draguignan. La commune de Brue-Auriac, Ă  70 km au nord de Toulon, s’est rendu compte dĂ©but aoĂ»t que la cloche en bronze de 85 kg datant de 1847 de la chapelle romane avait disparu. Elle est isolĂ©e du centre du village ce qui explique sans doute pourquoi elle a Ă©tĂ© visĂ©e », a rĂ©agi le maire AndrĂ© Rousselet. Il n’y a eu aucun dĂ©gĂąt, la cloche a sans doute dĂ©jĂ  Ă©tĂ© fondue », a dĂ©plorĂ© l’édile qui estime la somme tirĂ©e du mĂ©tal fondu Ă  500 euros. GravĂ©e et portant notamment le mĂ©daillon du fondeur, le maire estime qu’il serait difficile de la revendre. DestinĂ©es Ă  la revente ou fondues »A une vingtaine de kilomĂštres, le village de 345 habitants d’Esparron-de-PalliĂšres a lui aussi dĂ©couvert que la cloche de sa chapelle excentrĂ©e du centre du bourg avait Ă©tĂ© aussi volĂ©e. Nous prenons ça trĂšs au sĂ©rieux. Soit ces cloches sont destinĂ©es Ă  la revente soit elles sont fondues pour rĂ©cupĂ©rer le bronze », a indiquĂ© procureur adjoint de Draguignan Pierre Arpaia. Nous avons rapprochĂ© les affaires pour savoir s’il s’agit d’actes isolĂ©s ou des mĂȘmes auteurs. Pour l’instant il n’y a pas d’hypothĂšse prioritaire », a poursuivi le la mi-juillet dans le mĂȘme dĂ©partement, Ă  Ginasservis, des cloches de 80 et 53 kg avaient Ă©tĂ© dĂ©robĂ©es dans deux chapelles. La deuxiĂšme cloche datant de 1737 Ă©tait elle aussi classĂ©e aux Monuments historiques.
LĂ©glise Saint-Maclou est une Ă©glise catholique situĂ©e sur le territoire de la commune d'Ars, dans le dĂ©partement de la Charente, en France [1]. Historique. L'Ă©difice est classĂ© au titre des monuments historiques en 1981 [1].. Cet Ă©difice roman, reconstruit en partie dans la seconde moitiĂ© du XII e siĂšcle, comporte une nef unique (24 mĂštres sur six mĂštres) suivie Ă  l'est par une Cet Ă©tĂ©, le Petit Bleu vous propose un voyage dans le Lot-et-Garonne rural, Ă  la dĂ©couverte des Ă©glises et chapelles remarquables. Un patrimoine essentiellement roman, qui mĂ©rite le dĂ©tour. Ci-dessous, une idĂ©e de balade Ă  faire non loin de lĂ  ! Direction Cuzorn et l’église Saint-Martin. La paroisse est mentionnĂ©e au XIIIe siĂšcle par Jean de Valier qui expliquait que la dĂźme est restituĂ©e Ă  l’évĂȘque d’Agen. L’église de Cuzorn prĂ©cĂšde le chĂąteau. Elle a d’abord Ă©tĂ© une Ă©glise de pĂšlerinage Ă  Saint-Julien de Brioude qui a Ă©tĂ© construite Ă  la limite entre le XIe et le XIIe siĂšcles. Elle a Ă©tĂ© construite Ă  nef unique se terminant par une abside en semi-circulaire, un transept sur lequel viennent se greffer deux absidioles qui encadrent l’abside. Le chevet de l’abside et des absidioles sont dĂ©corĂ©s de modillons et de mĂ©topes perforĂ©es. L’église de Cuzorn est similaire Ă  l’église Saint-Front de Saint-Front-sur-LĂ©mance. À la suite de la visite de 1601, l’évĂȘque d’Agen, Nicolas de Villars, note "L’église de Cuzorn est entiĂšrement dĂ©couverte exceptĂ© ce qui couvre l’autel qui a Ă©tĂ© rompu... Il y a deux chapelles Ă  cĂŽtĂ© du grand autel qui ont les autels rompus. L’église et le cimetiĂšre sont polluĂ©s par sĂ©pulture de huguenots dont il y a quelques maisons..." À la fin du XVIIIe siĂšcle, le sanctuaire est voĂ»tĂ© et la nef reconstruite est lambrissĂ©e. Chaque absidiole est une chapelle. Celle de droite Ă©tait dĂ©diĂ©e Ă  Notre-Dame du Rosaire celle de gauche Ă  saint AurĂ©ly. Dans cette chapelle, la femme d’un chĂątelain de Cuzorn a fondĂ© une chapellenie sous le vocable de Saint-AurĂ©ly. Le clocher Ă  cinq ouvertures est en pignon au-dessus de l’arc triomphal. Des travaux de rĂ©paration sont faits en 1818 sous la direction de l’architecte Hillac. Un dĂ©cor peint est rĂ©alisĂ© en 1839 par Franconi. La nef est reconstruite dans le 4e quart du XIXe siĂšcle. Le clocher porche est Ă©difiĂ© en 1879, achevĂ© en 1880. Le clocher est rĂ©parĂ© en 1930 aprĂšs un incendie. L’église Notre-Dame a Ă©tĂ© inscrite au titre des monuments historiques en 1925 Le chĂąteau de CuzornLe site de Cuzorn est Ă©tabli dans un goulet de la vallĂ©e de la LĂ©mance et permet d’en contrĂŽler l’accĂšs mais on n’en connaĂźt pas l’origine. La premiĂšre mention de Cuzorn a Ă©tĂ© trouvĂ©e dans les ruines de l’abbaye de Belleperche sur une inscription datĂ©e de 1242. Mais des vestiges prĂ©historiques font remonter l’histoire de la commune Ă  des temps immĂ©moriaux. L’ensemble le plus remarquable de Cuzorn est bien sĂ»r son chĂąteau inscrit au titre des monuments historiques en 1950. Dans la correspondance de l’administration du comte de Toulouse sont citĂ©s les seigneurs du chĂąteau de Cuzorn. Dans une autre correspondance du 20 fĂ©vrier 1270 apparaĂźt le nom d’Amalvinus de Cuzorn en conflit avec l’évĂȘque d’ pourrait donc en dĂ©duire que le castrum de Cuzorn a Ă©tĂ© construit entre 1260 et 1270. En 1293, Auger de Cuzorn dĂ©tient la haute et basse justice sur la juridiction. Site isolĂ© sur un Ă©peron, Ă  l’extrĂ©mitĂ© duquel se dresse le donjon. Base d’un bĂątiment en abside construit en petit appareil de moellons Ă©quarris, Ă©clairĂ© par une Ă©troite fenĂȘtre Ă  arc monolithe, interprĂ©tĂ© par G. SĂ©raphin comme Ă©tant la chapelle castrale du 11e ou du XIIe siĂšcle. Vestige d’une salle du XIIe siĂšcle dotĂ©e d’un angle arrondi, flanquĂ©e d’une tour Ă  contreforts plats mĂ©dians du XIIIe siĂšcle. Le chĂąteau a Ă©tĂ© assiĂ©gĂ© puis rasĂ© en 1442 par le sĂ©nĂ©chal du Quercy. La reconstruction a eu lieu durant la 2e moitiĂ© du XVe siĂšcle, d’abord d’une tour puis du logis seigneurial. Des Ă©lĂ©ments ont Ă©tĂ© dĂ©truits partiellement en 1794, comme un linteau de porte qui a Ă©tĂ© dĂ©placĂ© au lieu dit Lescarcelle. On retrouve aujourd’hui des vestiges du donjon et de l’enceinte. LĂ©glise date du XII siĂšcle. Le porche ou le gimmel fut construit vers le XIII siĂšcle et le clocher fin XIII dĂ©but XIV, c'Ă©tait une tour carrĂ©e massive de style roman Ă©levĂ© d'environ 25 mĂštres et se terminant en plate forme. La solution Ă  ce puzzle est constituéÚ de 0 lettres et commence par la lettre Les solutions ✅ pour CLOCHER de mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. DĂ©couvrez les bonnes rĂ©ponses, synonymes et autres types d'aide pour rĂ©soudre chaque puzzle Voici Les Solutions de Mots CroisĂ©s pour "CLOCHER" 0 0 0 0 0 0 0 0 Partagez cette question et demandez de l'aide Ă  vos amis! Recommander une rĂ©ponse ? Connaissez-vous la rĂ©ponse? profiter de l'occasion pour donner votre contribution! Similaires
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Vue aĂ©rienne d’Avesnes-sur-Helpe Miniature d’Avesnes-sur-Helpe. Album de CroĂż La ville d’Avesnes-sur-Helpe est une citĂ© pittoresque accrochĂ©e au flanc d’une falaise rocheuse. Ses seigneurs furent illustres. Le premier, WĂ©dric le Barbu, la fonda au IX e siĂšcle et la ville se construisit autour de son chĂąteau seigneurial. En 1080, son fils Thierry d’Avesnes bĂątit une autre tour. Au XII e siĂšcle, une agglomĂ©ration unique Ă©tait formĂ©e. Elle Ă©tait entourĂ©e d’un mur d’enceinte qui rĂ©unissait les deux tours. Sur la place du marchĂ© fut fondĂ©e l’église saint Nicolas. Les seigneurs d’Avesnes Ă©taient alors particuliĂšrement puissants. En 1200 la ville reçut sa charte et la ville basse naquĂźt autour de l’Helpe. Au XV e siĂšcle, Avesnes Ă©tait une la ville du drap et connut la prospĂ©ritĂ©. Cependant elle dut subir de plein fouet le choc des guerres entre Louis XI et Charles le TĂ©mĂ©raire puis de la guerre de succession de Bourgogne. En 1477, Alain d’Albret, pourtant seigneur d’Avesnes, fut obligĂ© de prendre et de dĂ©truire la ville qui refusait de se rendre par fidĂ©litĂ© envers Marie de Bourgogne. La ville fut reconstruite grĂące Ă  Louise d’Albret . C’est Ă  elle que l’on doit le chapitre de Chanoines et l’érection de l’église en collĂ©giale en 1534, en style gothique tardif. Les rois de France la convoitĂšrent longtemps pour en faire un bastion avancĂ© sur la route de Paris. Mais elle passa sous la domination de l’Autriche, puis de l’Espagne avant de devenir française par le traitĂ© des PyrĂ©nĂ©es en 1659. Vauban la fortifia en agrandissant le bastion de la Reyne et en redessinant tous les ouvrages dĂ©tachĂ©s. Le XVIII e siĂšcle fut une pĂ©riode de dĂ©veloppement de la ville et la plupart des maisons datent de cette Ă©poque. Le presbytĂšre, oĂč NapolĂ©on Ier passa la nuit avant la bataille de Waterloo. Ancienne maison du lieutenant de roi XVIII e siĂšcle NapolĂ©on y logea les 13 et 14 juin 1815. Le prince ImpĂ©rial, fils de NapolĂ©on III, logea dans le mĂȘme immeuble. NapolĂ©on y rĂ©digea son dernier ordre du jour avant la bataille de Waterloo. Au XIX e siĂšcle la ville connut une rĂ©elle prospĂ©ritĂ©. Son marchĂ© au beurre Ă©tait l’un des tous premiers de France. En 1867, la ville fut dĂ©classĂ©e en tant que place militaire. C’est aussi l’annĂ©e de l’arrivĂ©e du chemin de fer et la population va ainsi doubler. Le Prince ImpĂ©rial logea Ă  Avesnes Ă  la veille de la bataille de Sedan. Hindenbourg et le Kaiser Ă  Avesnes En 1918 la ville Ă©tait le quartier gĂ©nĂ©ral du Kaiser et du marĂ©chal Hindenbourg. Septembre 1944 La collĂ©giale sans son clocher le 2 septembre 1944 les allemands incendiĂšrent le clocher de la collĂ©giale lors de leur retraite. Avesnes, sous prĂ©fecture est donc par son passĂ© une seigneuriale et glorieuse citĂ©. La collĂ©giale Ă  la Belle Époque » . La collĂ©giale EifiĂ©e au XIII e siĂšcle, remaniĂ©e au XV e siĂšcle aprĂšs sa destruction partielle par Louis XI, remaniĂ©e encore aprĂšs un incendie survenu en 1514, elle a Ă©tĂ© achevĂ©e au XVI e siĂšcle. Sa tour carrĂ©e et massive soutenue par des contreforts se terminant dans un encorbellement d’échauguette qui forme chĂ©neau, s’élĂšve Ă  60 mĂštres. Au sommet du dĂŽme se dresse un campanile oĂč logea le guetteur jusqu’en 1815. Le carillon reconstituĂ© en 1956 aprĂšs l’incendie le jour mĂȘme de la libĂ©ration, le 2 septembre 1944 par un obus, est composĂ© de 48 cloches. Il est l’un des plus beaux instruments de l’art campanaire du Nord. Le ChƓur Les siĂšges des stalles Tapisserie Le ChƓur Le choeur, en briques et pierre est la partie la plus ancienne de l’édifice. Il est du XIII e siĂšcle. Il est formĂ© d’une abside polygonale Ă  cinq pans, plus basse que la nef. Le pavement du choeur eut lieu en 1851 ADN SĂ©rie 4 V. La Nef Celle-ci a une gracieuse lĂ©gĂšretĂ© et une harmonie qui font du bĂątiment un exemple unique en son genre de l’architecture religieuse du XVI e siĂšcle. La grande Chapelle de la Vierge Triptyque Ă  gauche l’Annonciation, au centre l’Assomption et Ă  droite la Visitation Ce merveilleux triptyque date de 1541 et est composĂ© de quatre volets peints sur chaque face, et qui pivotent de chaque cĂŽtĂ© d’un panneau central aujourd’hui disparu. Il reprĂ©sente des scĂšnes de vie de Saint SĂ©bastien que l’on invoquait autrefois contre la peste. Watteau exprime ici l’élan ascensionnel et dĂ©montre toute sa maĂźtrise technique dans un style typique du baroque tardif. Watteau acheva le cycle en 1768 et les toiles sont restĂ©es en place dans leur cadre d’origine depuis le XVIIIe, ce qui les rend d’autant plus rares et prĂ©cieuses. L’orgue Dalle funĂ©raire d’Adrien de Blois mort en 1561 et de sa femme Jeanne Lallaing. Sous la tribune d’orgues, figure la pierre tombales d’Adrien de Blois, bailli de la terre d’Avesnes et gouverneur de la ville de 1544 Ă  1555. Il est reprĂ©sentĂ© aux cĂŽtĂ©s de sa femme. Cette pierre, d’un beau marbre rouge, a Ă©tĂ© trĂšs dĂ©tĂ©riorĂ©e dans l’incendie de la tour en 1944. Dalle Dalle funĂ©raire symbolisĂ©e par la Grande Faucheuse » Les chapelles absidiales en partant du portail Ă  gauche Chapelle avec de magnifiques boiseries Louis XV Confessionnal , contemporain des lambris 1740 Chapelle Sainte Anne la quatriĂšme Chapelle Sainte-Anne avec retable montrant les premiers signes de l’art baroque, Ă  son sommet une statue de Sainte-Anne du XV ee grande chapelle de la Vierge avec ses boiseries exĂ©cutĂ©es vers 1740 et ses toiles peintes de Louis Joseph Watteau reprĂ©sentant l’Annonciation, la Visitation et au centre l’Assomption. Ă  droite Chapelle Saint Antoine toile reprĂ©sentant Saint-François d’Assise au dĂ©sert XVIII e siĂšcle et statue de Saint Antoine. Chapelle Saint Nicolas au sommet Dieu le PĂšre. Les grandes toiles sont aussi de Louis Watteau saint Jean Baptiste baptisant, saint Nicolas apparaissant aux galĂ©riens et apaisant la tempĂȘte, saint SĂ©bastien la chapelle Saint-AntoineLa grande chapelle Saint-NicolasLa chapelle Notre Dames des Mouches La chapelle Notre Dame des Mouches. Le tableau reprĂ©sente les Français mis en fuite par des essaims d’abeilles, grĂące Ă  l’intervention de la Vierge, en 1498. Notre Dame de Bonsecours dite Notre Dame des Mouches la statue date du XV e siĂšcle La lĂ©gende des mouches En 1498, alors que le Hainaut appartient aux Pays-Bas, les armĂ©es françaises assiĂšgent Avesnes, place forte de premiĂšre importance. Le 21 novembre, jour de la prĂ©sentation, les paroissiens rĂ©unis en grand nombre dans l’Eglise prient la Sainte Vierge avec ferveur pour la dĂ©livrance de leur ville. C’est alors que les abeilles du chĂąteau fort d’Avesnes, troublĂ©es par la mitraille, sortent de leurs ruches et forment un rempart en face de l’ennemi qui se disperse en toute hĂąte. C’est pourquoi, dans les armes d’Avesnes, figurent une ruche et neuf abeilles. La Chaire Fonts Baptismaux Vitrail *** La collĂ©giale Saint-Nicolas d’Avesnes-sur-Helpe a Ă©tĂ© victime d’un incendie le lundi 5 avril 2021. On dĂ©plore la destruction par les flammes du retable situĂ© dans la chapelle sud, retable qui abritait 3 tableaux rĂ©alisĂ©s en 1768 par Louis Watteau, classĂ©s Monuments Historiques en 1913, en mĂȘme temps que la collĂ©giale elle mĂȘme. Afin d’accompagner et soutenir la commune d’Avesnes sur Helpe, une association locale Sauvons la CollĂ©giale d’Avesnes » a Ă©tĂ© créée pour animer l’appel aux dons. Tous peuvent contribuer Ă  cet effort de restauration et de sauvegarde. *** Le polyptyque de Saint SĂ©bastien de la chapelle hospitaliĂšre d’Avesnes par Michel Defossez, PrĂ©sident de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique et Historique de l’Arrondissement d’Avesnes, Membre de la Commission Historique du Nord Valentiana N° 22 DĂ©cembre 1998 Depuis le dĂ©but du XIXe siĂšcle se trouvaient dans la collĂ©giale Saint-Nicolas d’Avesnes quatre volets de bois peints aujourd’hui classes, et reprĂ©sentant une scĂšne de peste. L’origine prĂ©cise de ces panneaux est inconnue. Lebeau Ă©crivit qu’ils passaient pour provenir de la Maladrerie de la ville. 1 En fait ces panneaux proviennent plutĂŽt de l’ Hotel-Dieu de la ville, parfaitement distinct de la Maladrerie. Ils constituent un tĂ©moignage passionnant de l’ architecture hospitaliĂšre au milieu du XVIe siĂšcle et de ce qu’était un hĂŽpital Ă  l’époque. Pour Ă©tablir cela, il faut commencer par dĂ©crire l’oeuvre. Description du polyptyque Les quatre panneaux peints correspondent Ă  des volets permettant d’ouvrir et de fermer un retable central, aujourd’hui disparu. Ils comportent des personnages et des sujets sculptĂ©s comme les ateliers d’Anvers en ont produit en quantitĂ© au dĂ©but du XVIe. Il existait de semblables retables Ă  la collĂ©giale d’Avesnes deux furent cĂ©dĂ©s Ă  La Flamengrie dans l’ Aisne oĂč ils ont Ă©tĂ© volĂ©s, le troisiĂšme est maintenant Ă  l’église de Saint-Germain l’Auxerrois Ă  Paris. On en trouve encore deux Ă  Ramousies ; les volets de l’ un de ces deux retables subsistent toujours. L’ analyse suppose donc de dĂ©tailler les panneaux volets fermĂ©s et volets ouverts. Volets fermĂ©s On a de gauche Ă  droite I – ScĂšne de peste dans un hopital Des religieuses rĂ©collectines, dites sƓurs grises, s’ affairent autour des malades ; on apporte le viatique Ă  un mourant. La lĂ©gende prĂ©cise Es stalles peste rĂ©gnait si fort qu’à mort mettait grands petits faibles forts». Des lits sont alignĂ©s le long d’un mur, une boiserie commune les relie. Sur la partie supĂ©rieure de la boiserie on aperçoit une sorte de devise PAIX VIVIS REQUIES. Apparemment une inscription latine, en caractĂšres romains alors que les lĂ©gendes sont en caractĂšres gothiques, a Ă©tĂ© reproduite par le peintre qui a confondu latin et français. Des tentures rouges permettent d’isoler les lits. Une fenĂȘtre porte des armoiries, avec la date de 1551. On a lu au XIXe siĂšcle 1441, mais le tableau est bien du XVIe siĂšcle et porte bien cette date selon une Ă©criture classique dans l’Avesnois. II – ScĂšne de peste dans une ville Un dragon survole la ville avec un glaive ; Ă  la fenĂȘtre dune maison une personne le regarde ; dans la rue, un homme le montre du doigt Ă  une femme plan supĂ©rieur. Le long du chevet de l’église, un homme transporte le cadavre d’ un enfant ; un cadavre, Ă  demi Ă©tendu sur le seuil, sort d’une maison en pierre Ă  l’ architecture prĂ©sentant des Ă©lĂ©ments Renaissance ; dans le cimetiĂšre prĂšs de l’église un homme creuse la tombe de son Ă©pouse qui est en train de dĂ©faillir plan mĂ©dian. Enfin des porteurs transportent un cercueil plan infĂ©rieur. Cette scĂšne traduit l’horreur de la peste, qui outre la mortalitĂ© importante, crĂ©e une mortalitĂ© brutale qui empĂȘche les rites habituels de la mort, et donc sans doute aussi les priĂšres des vivants pour les morts et les sacrements, permettant d’éviter l’Enfer. , MĂ©moires de la SocietĂ© des sciences de l’agriculture et des arts de Lille, 1895, p. 84. Cf. GĂ©nĂ©alogie des seigneurs de TrĂ©lon
 », MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique et Historique de l’Arrondissement d’Avesnes, t. XI, p. 202. Sur les CroĂż, on peut consulter Robert BORN, Les CroĂż, 1981 ; Jean-Marie DUVOSQUEL. La fortune fonciĂšre du duc Charles de CroĂż et les albums de Croÿ», dans Villes et Villages de la Belgique Espagnole 1596-1612, Actes du colloque de Chimay et Fourmies des 7 et 8 mai 1992, CrĂ©dit Communal de Belgique. 1996. p. 13 et ss. HypothĂšse proposĂ©e par M. François Boniface de la Commission Historique du Nord, que je remercie spĂ©cialement pour ce qui concerne ces questions d’ identification. Acte publiĂ© dans le Cartulaire de la Terre d’Avesnes >â€ș, MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique et Historique de l’Arrondissement d’Avesnes. t. IX, p. 96. A. J. MICHAUX, Chronologie Historique des Seigneurs d’Avesnes, Avesnes 1844-1868, reprint Office d’ Edition et Diffusion du Livre d’Histoire et SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique et Historique de l’Arrondissement d’Avesnes, 1994, p. 111. M. DEFOSSEZ, L’ implantation des ordres religieux dans les petites villes du Hainaut mĂ©ridional XIIIe-XVIIe », Actes du XXXVe Congres de la FĂ©dĂ©ration des SociĂ©tĂ©s Savantes du Nord de la France, Le Touquet 1994, p. 42 et ss. Date portĂ©e sur une niche du bĂątiment. François GARNIER, Le langage de l’image au Moyen Age, t. 1, p. 165 et ss. Lorsque Galliot du PrĂ© publie en 1531 les Illustrations de la Gaule Belgique de Jacques de Guyse, il emploie les caractĂšres gothiques plus appropriĂ©s au lectorat, que les caractĂšres romains dont il dispose et qu’il utilise pour indiquer son nom. C’est seulement Ă  la fin du XVIe siĂšcle que l’écriture gothique disparaĂźt des monuments funĂ©raires de l’ Avesnois. A Ramousies, la pierre tombale de Hiltrude Damanet, Ă©pouse de Jacques Herbecq, fabriquĂ©e en 1592 et Ă©crite en caractĂšres gothiques, reçut en 1617 la date du dĂ©cĂšs de la dĂ©funte en caractĂšres romains. *** Installation et baptĂȘme des nouvelles cloches Ă  la collĂ©giale d’Avesnes 1923 Histoire de la reconstitution du carillon tel que M Cayasse, Inspecteur de l’enseignement primaire Ă  Avesnes, l’a racontĂ©e et qui se trouve dans les archives de la Nous ne verrons plus celles que l’Allemand nous a prises. Le bourdon a Ă©tĂ© seul Ă  chanter la dĂ©livrance de notre ville et depuis plus de 6 ans nous n’avons que lui pour annoncer les offices, cĂ©lĂ©brer les fĂȘtes, sonner les cĂ©rĂ©monies funĂšbres. La municipalitĂ© avait espĂ©rĂ© pouvoir rendre plus tĂŽt la vie au clocher muet, mais les difficultĂ©s se sont accumulĂ©es. Tout d’abord il fallait de l’argent pour les nouvelles cloches et l’on ne peut encore prĂ©voir aujourd’hui quand la ville recevra l’indemnitĂ© de dommages de guerre destinĂ©e Ă  faire face Ă  cette dĂ©pense. Heureusement de Douai, le fondeur renommĂ© de tant de belles cloches, a consenti Ă  recevoir Francs seulement Ă  la livraison et Ă  se contenter de l’intĂ©rĂȘt de Francs de surplus jusqu’au jour oĂč la ville toucherait des dommages de guerre et un conseiller municipal membre de la SociĂ©tĂ© d’ArchĂ©ologie a prĂȘtĂ© francs Ă  la ville. La premiĂšre difficultĂ© Ă©tait donc rĂ©solue, le fondeur se mit en Ɠuvre et livra les 4 cloches qui furent bĂ©nites le 28 octobre 1923 par Monseigneur Chollet, archevĂȘque de Cambrai assistĂ© de M. le Chanoine Lenotte Vicaire-GĂ©nĂ©ral, en prĂ©sence de maĂźtre Edouard Gir Doyen de la paroisse St Nicolas d’Avesnes et de Picard, Maire de la Ville d’Avesnes. Les noms anciens furent conservĂ©s, sauf celui de BenoĂźte que ne dĂ©signait pas une aussi lointaine tradition. La cloche qui la remplaçait reçut le nom de Jeanne d’Arc, il a paru qu’il Ă©tait bien qu’une des voix de la tour de notre Ă©glise Ă©voquĂąt la Sainte de la Patrie. Le Bourdon Charlotte pĂšse 3160 kilogrammes et donne le La » de l’octave. Les inscriptions des cloches disparues ont Ă©tĂ© reproduites sur leurs cadettes ainsi que les sujets de la cloche Hiltrude et l’on y a ajoute sur le cĂŽtĂ© libre ce qui suit Aldegonde j’ai nom Aldegonde, Mon parrain a Ă©tĂ© Foisset, juge honoraire. Ma marraine Madame Maurice PĂ©card. Je remplace la cloche Aldegonde enlevĂ©e par les Allemands le 15 octobre 1917. Mon poids est de 146o kgs. Je donne le RĂ©â€ naturel. Hiltrude J’ai nom Hiltrude, Mon parrain a Ă©tĂ© Wittrant AvouĂ©. Ma marraine Madame Georges Maire. je remplace la cloche Hiltrude enlevĂ©e par les Allemands le 15 octobre 1917. Mon poids est de 1050 kg, je donne le Mi » naturel. JosĂ©phine J’ai nom JosĂ©phine. Mon parrain a Ă©tĂ© Lenain, PrĂ©sident de la ConfrĂ©rie de St Vincent de Paul. Ma marraine a Ă©tĂ© Madame Auguste Deshayes. Je remplace la cloche JosĂ©phine enlevĂ©e par les Allemands le 13 octobre 1917. Mon poids est de 725 kgs, je donne le Fa » diĂšze. Jeanne d’Arc J’ai nom Jeanne d’Arc. Mon parrain a Ă©tĂ© Beaumont, banquier. Ma marraine Madame Edouard Chevreux. Je remplace la quatriĂšme cloche enlevĂ©e par les Allemands le 17 octobre poids est de 450 kgs, je donne le La » naturel. La cĂ©rĂ©monie de la bĂ©nĂ©diction fut trĂšs belle, la foule s’y pressait et il ne restait dans l’église pas une place assise ou debout
. Les cloches que leurs marraines avaient enveloppĂ©es d’aubes brodĂ©es, Ă©taient suspendues sur deux rangs, Ă  droite et Ă  gauche de l’entrĂ©e du choeur. Monseigneur l’ArchevĂȘque a revĂȘtu l’ornement du centenaire de Notre-Dame des Mouches, il s’avance au son des orgues avec ses acolytes l’abbĂ© Peter et l’abbĂ© DeclĂ©my, suivi d’un trĂšs nombreux clergĂ© qui lui fait cortĂšge
. Monseigneur procĂšde ensuite aux cĂ©rĂ©monies de la bĂ©nĂ©diction rituelle pendant que les jeunes files des familles des parrains et marraines distribuent des dragĂ©es Ă  l’assistance. DĂšs qu’elle est accomplie, Monseigneur l’archevĂȘque, les parrains et les marraines, le Doyen, le Maire, le PrĂ©sident du Conseil Paroissial font tour Ă  tour tinter chacune des cloches.. Les cloches durent ensuite attendre pendant 18 mois sur les dalles de la nef et d’une chapelle collatĂ©rale que le clocher fĂ»t prĂȘt Ă  les recevoir. La direction des Beaux-Arts Ă  qui incombait la mise en Ă©tat de ce dernier, a fait les plus louables efforts pour les hĂąter, mais if a fallu attendre les crĂ©dits nĂ©cessaires Ă  l’énorme dĂ©pense de rĂ©fection de la toiture et de la charpente et d’installation d’un beffroi indĂ©pendant des murailles, pour la suspension des cloches. C’est seulement en mai 1925 qu’elles purent faire entendre aux Avesnois leurs voix aimĂ©es. Elles sont aujourd’hui mises en branle au moyen d’un pĂ©dalier qui remplace avantageusement les sonneurs d’autrefois. La municipalitĂ© s’est occupĂ©e Ă©galement de notre pauvre carillon qui a beaucoup souffert de ces pĂ©ripĂ©ties. Elle a pu ramener au bercail les cinq cloches descendues par les Allemands et qui aprĂšs l’armistice s’étaient envolĂ©es vers diverses autres communes, elle a fait fondre une remplaçante Ă  celle qu’ils ont brisĂ©e et exĂ©cuter les rĂ©parations nĂ©cessaires aux autres. La mise en place du carillon, la restauration du cadran de l’horloge ne sont pas encore prĂšs d’ĂȘtre rĂ©alisĂ©es, il faut s’y rĂ©signer en murmurant le proverbe Ă©ternellement vrai Patience et longueur de temps
. » *** LA GRAND-PLACE L’HĂŽtel de Ville L’HĂŽtel de Ville Sur la façade de la mairie Gloire aux Morts pour la Patrie L’HĂŽtel de ville a Ă©tĂ© construit sur l’emplacement de l’ancienne maison de ville », en 1757-1758. Il Ă©tait divisĂ© en deux bĂątiments sĂ©parĂ©s par une petite cour intĂ©rieure. Au-dessous du bureau de la mairie se trouvait le corps de garde. Au-dessus, la grande salle servit de salle d’audience au tribunal. Le bĂątiment arriĂšre qui renfermait la prison fut reconstruit en 1811. Fontaine sur la Grand’Place Maisons anciennes belle BĂątisse ornĂ©e de grands balcons Autre jolie bĂątisse Belle porte avec Ă©cussons et belle pierre sculptĂ©e La rue LĂ©o Lagrange La rue LĂ©o Lagrange rĂ©unit la ville haute Ă  la ville basse. elle ne manque pas de pittoresque avec ses maisons bĂąties de guingois et ses vieilles façades. LA PETITE PLACE LA PLACE Guillemin Palais de Justice L’ancien Palais de Justice de style nĂ©o-grec. A la suite de la destruction en 1815 due Ă  l’explosion d’un magasin Ă  poudre voisin d’un premier tribunal, un nouvel Ă©difice est reconstruit entre 1827 et 1829 par l’architecte Victor Leplus 1798-1851. Leplus est Ă©galement l’auteur du palais de justice de Lille dĂ©truit en 1963 , dont celui d’Avesnes est le prototype. Il adopte un parti-pris italianisant inspirĂ© de Palladio. Un volume rectangulaire accueillait la salle des pas-perdus et la salle d’audience, tandis que les bureaux Ă©taient situĂ©s Ă  l’arriĂšre dans une aile d’un Ă©tage, implantĂ©e 1835 et 1840, Leplus rĂ©alise un Ă©tage supplĂ©mentaire destinĂ© aux archives. En 1837, le plafond de la salle d’audience est abaissĂ© pour une meilleure acoustique. En 1851, le conseil gĂ©nĂ©ral reconnaĂźt la mauvaise fonctionnalitĂ© du bĂątiment et confie Ă  l’architecte Jules FiĂ©vet son rĂ©amĂ©nagement. La salle des pas perdus est divisĂ©e en trois parties et le couloir ouest amĂ©nagĂ© pour abriter des salles d’attente pour tĂ©moins et prĂ©venus. La salle d’audience est rĂ©amĂ©nagĂ©e avec un hĂ©micycle et le plafond Ă  caissons est remplacĂ© par un plafond Ă  voussures plus bas. Une nouvelle cage d’escalier est construite Ă  l’arriĂšre. Les travaux sont achevĂ©s en 1853. Dans les annĂ©es 1930, des travaux de confortement des planchers des combles supportant les archives et la charpente de la salle d’audience sont rĂ©alisĂ©s. Des travaux d’agrandissement sont rĂ©alisĂ©s aprĂšs la Seconde guerre mondiale. Nouveau palais de Justice 2007. Photo WikipĂ©dia Auteur Chatsam Un nouveau palais de justice a Ă©tĂ© construit sur le plateau ChĂ©merault Ă  Avesnes en 2005-2006 par l’architecte Pierre-Louis Faloci. Source Monument Guillemin Monument aux Guillemin. Sculpteur Bertrand BoutĂ©e ÉrigĂ© en 1910 Ă  la mĂ©moire de Joseph Guillemin, maire d’Avesnes sous la restauration, de son fils Ernest et de son petit-fils LĂ©on qui furent des parlementaires avesnois du XIX e siĂšcle. Niche de 1678 sur la Place Guillemin. Statue de Ste ThĂ©rĂšse d’Avila. L’école Sainte ThĂ©rĂšse Le Pensionnat de Sainte ThĂ©rĂšse Le pensionnat fut Ă©difiĂ© sur l’emplacement d’une maison qui fut le quartier gĂ©nĂ©ral de Jourdan et Carnot au dĂ©but de la bataille de Wattignies 1793. Les religieuses appartiennent Ă  l’ordre des sƓurs de la Providence, fondĂ© Ă  Avesnes au dĂ©but du XIX e siĂšcle par MĂšre Carlin, Ă  qui Talleyrand rendait frĂ©quemment visite. Institut Villien façade de l’Institut Institut Villien BĂąti en 1869 dans le style Louis XIII Ă  la suite d’un legs du colonel Villien, il sert aux rĂ©unions des sociĂ©tĂ©s savantes, artistiques et culturelles de la ville. C’est de nos jours le musĂ©e archĂ©ologique. Le MusĂ©e d’histoire et d’archĂ©ologie d’Avesnes-sur-Helpe Historique Pour l’essentiel dons des membres de la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique et achats. Les collections ont Ă©tĂ© constituĂ©es dĂšs 1851 par les objets provenant de fouilles rĂ©gionales Bavay, FerriĂšre, Saint-Hilaire, Fuchau
. Objets rĂ©unis par la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique, installĂ©e en 1870 Ă  l’Institut Villien Atouts majeurs Fonds provenant de l’égyptologue et orientaliste Prisse d’Avesnes. Fonds local regroupant des objets venant de l’ensemble de l’Avesnois. Collections archĂ©ologiques issues des fouilles rĂ©gionales monnaies gauloises, bijoux gallo-romains et barbares, statuettes de bronze. Sculptures des XVĂšmes et XVIĂšmes siĂšcles dont Christ en bois du XVIĂšme siĂšcle. Documents et objets d’histoire locale, balances de changeurs XVIIĂšme siĂšcle, manuscrits enluminĂ©s de l’Abbaye de Liessies en particulier un Saint Marc de l’EvangĂ©liaire de Lessies de 1146, arts populaires, faĂŻences. Collections minĂ©ralogiques et palĂ©ontologiques. ThĂšmes des collections dĂ©tail AntiquitĂ©s Ă©trangĂšres Egyptiennes, ArchĂ©ologie nationale PrĂ©histoire, Protohistoire, MĂ©diĂ©val, Moderne, Art religieux manuscrits de l’Abbaye de Liessies du XIIe siĂšcle. Statuaire du XIVe au XVIIe siĂšcles, Civilisations extra-europĂ©ennes Islamiques, Collections militaires Armes, Manuscrits, incunables, Numismatique, Ethnologie Habitat, MĂ©tiers et Outils, Pratiques religieuses et collectives, Histoire Histoire locale et rĂ©gionale Source du texte Vue sur le bras de l’helpe qui borde les bĂątiments de l’ancien HĂŽpital L’HĂŽpital fut fondĂ© au XII e siĂšcle. Les bĂątiments sont du XVII et XVIII e siĂšcles. Le monument au Tambour Stroh inaugurĂ© le 3 septembre 1905 . Il a Ă©tĂ© Ă©levĂ© Ă  la mĂ©moire d’un enfant de 15 ans dont Michelet a vantĂ© l’hĂ©roĂŻsme. Stroh Ă©tait Alsacien, et en 1792 ce jeune hĂ©ros de la RĂ©volution Ă©tait parti avec ses frĂšres pour s’engager Ă  l’armĂ©e comme volontaire. ÂgĂ© alors de 15 ans, on l’intĂ©gra en qualitĂ© de tambour , dans l’ancien rĂ©gime du Royal-SuĂ©dois, devenu le 89Ăš de ligne. Dans les premiers jours d’octobre 1793, Stroh Ă©tait Ă  Avesnes, lors des prĂ©liminaires de la Bataille de Wattignies. Le jeune Stroh entraĂźna alors une poignĂ©e de soldats pour combattre contre les autrichiens. Infatigable, il battait la charge, mais une fois cernĂ© par des grenadiers hongrois et refusant de se rendre, il tomba hĂ©roĂŻquement sous les balles ennemies,au moment mĂȘme oĂč des renforts arrivaient. Les restes du petit Tambour furent dĂ©couvert en 1837 et rĂ©inhumĂ©s dans le cimetiĂšre communal de Dourlers. Un monument commĂ©more Ă  Avesnes-sur-Helpe ce jeune hĂ©ros de la RĂ©volution ainsi qu’une rue porte son nom. Les Monuments aux Morts Ce monument est aujourd’hui au centre d’une petite place pavĂ©e. il n’en fut pas toujours ainsi car le monument fut jadis dans un espace clos de murets de bĂ©ton et de grilles. SituĂ© dans la partie basse de la ville, rue de Mons, prĂšs de l’ancien hĂŽpital et de l’Helpe majeure, le monument se trouve lĂ©gĂšrement en retrait de la rue. De forme pyramidale –Un soldat, un poilu robuste, en uniforme avec casque et longue capote, les bras le long du corpsUn ange aux ailes dĂ©ployĂ©es protĂšge ce soldat. Cette allĂ©gorie reprĂ©sente la VictoireIl mesure plus de 3m50 de haut, 3m30 de large et a une longueur de 6m40 StĂšle Ă©rigĂ©e en mĂ©moire des DĂ©portĂ©s de la RĂ©sistance disparus au cours de la guerre 1939 – 1945 StĂšle Ă©rigĂ©e en mĂ©moire des Enfants d’Avesnes morts pendant la guerre 1939 – 1945 Hommage Ă  LĂ©o Lagrange, dĂ©putĂ© du Nord, Ministre des Sports et Loisirs, Mort au champ d’Honneur 1900 1940 MĂ©morial JessĂ© de Forest Monument Ă  JessĂ© de Forest, teinturier originaire d’Avesnes, colon pionnier du groupe qui fondera la ville de New York. 6 oratoires et 3 chapelles Avesnes-sur-Helpe vers 1910 Avesnes-sur-Helpe 2011 Le kiosque Ă  danser a Ă©tĂ© installĂ© en 1890 place de la Rotonde. Il est circulaire surĂ©levĂ© sur pied unique en fonte, constituĂ© d’une charpente mĂ©tallique et d’une toiture en zinc. Le plancher de la plateforme est en bois. Il a Ă©tĂ© restaurĂ© en 2012 dans le cadre de la prĂ©servation et de la valorisation du patrimoine bĂąti du Parc naturel rĂ©gional de l’Avesnois. La Salle des FĂȘtes rue CambrĂ©sienne Les remparts Bastion de la Reyne Le donjon du XII e siĂšcle et une partie de l’enceinte mĂ©diĂ©vale ont Ă©tĂ© mis au jour depuis 1975. L’enceinte du XVI e siĂšcle a Ă©tĂ© construite par les Espagnols et rĂ©amĂ©nagĂ©e au XVII e siĂšcle largement conservĂ©e Porte de Mons, bastion de la Reyne, bastions de France et Saint-Jean. Le Pont des Dames Le Pont des Dames est un un pont-Ă©cluse Ă  quatre vannes Ă©difiĂ© par Vauban, permettant de rĂ©guler le cours de la riviĂšre, de tendre des inondations dĂ©fensives et de rĂ©guler le volume d’eau des fossĂ©s. L’HeLpe Majeure au Pont des Dames Tour prĂšs du Pont des Dames La Gare d’Avesnes Photo WikipĂ©dia Auteur Chatsam Avesnes-sur-Helpe comptait deux moulins, le moulin St Pierre situĂ© sur le ruisseau du mĂȘme nom et le moulin du domaine royal sur l’Helpe Majeure, rue de Mons, qui Ă©tait Ă  quatre tournants dont un Ă  usage d’écoussiĂšre c’est-Ă -dire Ă  Ă©coudre l’épeautre. Il fut dĂ©moli en 1891. Le Moulin Saint Pierre Brasserie-malterie Hazard Paul, puis Hazard et Cie. Photo base MĂ©rimĂ©e Elle aurait Ă©tĂ© fondĂ©e Ă  la fin du XIX e siĂšcle par Paul Hazard. La façade sur rue porte d’ailleurs les initiales PH. Puis elle prend la raison sociale Hazard et Cie jusqu’à la cessation d’activitĂ© en 1960. A cette date la brasserie est convertie en dĂ©pĂŽt de boissons puis en 1985 en logement. 35 rue de Mons De source orale la brasserie aurait Ă©tĂ© fondĂ©e entre 1850 et 1900. En 1927 la brasserie porte le nom de brasserie-malterie de l’Helpe et est dirigĂ©e par LĂ©once Herbecq. La fabrication cesse avant 1946. A une date inconnue la brasserie est convertie en abattoir. Actuellement les bĂątiments sont dĂ©saffectĂ©s. Caserne ChĂ©merault 84e RĂ©giment d’infanterie. – Bureau de recrutement 1re rĂ©gion Choisy chevalier de la LĂ©gion d’Honneur, chef de bataillon d’infanterie, commandant en 1908. La caserne fermera en 1938. L’ancienne Gendarmerie Place Guillemin La gendarmerie, la prison et le palais de justice Sur cette carte postale on y voit la Gendarmerie prolongĂ©e par la prison dont on aperçoit le porche au fond Ă  gauche. A droite le Tribunal. Gendarmerie en cours de destruction La gendarmerie fut transfĂ©rĂ©e dans les annĂ©es 1930 route de Landrecies. Porche d’entrĂ©e de la prison En face de la maison d’arrĂȘt existait la guillotine qui servit pour la derniĂšre fois en 1891 pour l’exĂ©cution des Ecumeurs de Cartignies ». En 1862 s’éleva une nouvelle prison qui, dĂšs 1864, accueillera 120 prisonniers. A cet endroit sera bĂątie la nouvelle TrĂ©sorerie. L’Office de Tourisme Vue aĂ©rienne d’Avesnes-sur-Helpe
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Pour la visite organisĂ©e dans le cadre de notre JournĂ©e champĂȘtre » annuelle, le rendez-vous avait Ă©tĂ© fixĂ© en 2006 devant l’église de LespĂ©ron, en vue de la visite de cet intĂ©ressant Ă©difice roman. Le prĂ©sident de la Sauvegarde, Guy Delubac, et le maire de LespĂ©ron, Jean Linossier Notre groupe, qui bientĂŽt atteindra une soixantaine de personnes, y est accueilli par le maire, M. Jean Linossier, qui nous prĂ©sente rapidement sa commune. Celle-ci regroupe 280 habitants, sur un territoire de 2 880 hectares, aux confins de trois rĂ©gions RhĂŽne-Alpes ArdĂšche, Languedoc-Roussillon LozĂšre et Auvergne Haute-Loire. Un participant fait remarquer qu’il en Ă©tait de mĂȘme autrefois avec les trois provinces du Vivarais, du GĂ©vaudan et du Velay. M. le maire nous fait Ă©galement part des soucis que lui cause le projet de mise Ă  quatre voies de la route nationale 88 qui, dans sa forme actuelle, sacrifierait de nombreuses terres agricoles de sa commune, sans aucun profit pour elle. Rappelons aussi que le hameau de Concoules, oĂč nous nous sommes rendus lors de la journĂ©e champĂȘtre de 2005, appartient Ă  la commune de LespĂ©ron. C’est lĂ  que se trouvent, outre une grosse tour carrĂ©e du xiie siĂšcle, les vestiges de l’église Saint-SĂ©bastien dont, dans un premier temps, la consolidation doit intervenir trĂšs prochainement, Ă  l’initiative et avec le concours de la Sauvegarde ». L’église Saint-Hilaire de LespĂ©ron La premiĂšre mention connue de cette Ă©glise date du xie siĂšcle, Ă©poque oĂč elle a Ă©tĂ© cĂ©dĂ©e, en mĂȘme temps que deux autres sanctuaires dont nous n’avons plus aucune trace, et Saint-Martin, Ă  l’abbaye Saint-Guilhem-du-DĂ©sert, par les seigneurs Ithier de Solignac et Pons de Jaujac. L’abbaye en fit un petit prieurĂ© qu’elle conserva jusqu’à la RĂ©volution. LespĂ©ron Ă©tait par ailleurs un fief des Montlaur. L'Ă©glise est classĂ©e Monument historique depuis 1941. ExtĂ©rieur On aborde l’église par son cĂŽtĂ© sud, devant lequel s’étend une esplanade goudronnĂ©e qui occupe l’emplacement de l’ancien cimetiĂšre. Assez vaste, l’édifice que l’on s’accorde gĂ©nĂ©ralement Ă  dater du milieu du xiie siĂšcle, est solidement construit en pierres polychromes appareillĂ©es avec soin granit blond ou gris, tuf volcanique brun, rouge et noir. Le portail qui s’ouvre au sud, protĂ©gĂ© par un porche peu profond en granit blond, est certainement un rajout postĂ©rieur Ă  l’époque romane. L’arcature polychrome du porche, la dĂ©coration en zigzag » ou bĂątons rompus » autour du portail qui est entourĂ© de deux larges voussures moulurĂ©es, l’une en granit, l’autre en lave rouge, forment un ensemble Ă©lĂ©gant. TrĂšs probablement, les voussures devaient autrefois reposer sur quatre colonnettes, comme cela s’observe souvent. Quand ont-elles disparu? Nul ne le sait. La toiture en lauzes dĂ©borde largement, protĂ©geant une corniche qui court autour de l’édifice, soutenue, autour de l’abside et au-dessus du portail, par des modillons sculptĂ©s. Certains de ces modillons sont encore bien lisibles, prĂ©sentant des masques humains et des tĂȘtes d’animaux. Le clocher est en peigne, comme pour de nombreuses Ă©glises du plateau. Il est encore pourvu de ses quatre cloches. Comme d’habitude, ce clocher est certainement postĂ©rieur Ă  l’époque romane. Faisant le tour de l’édifice, nous remarquons l’abside pentagonale en lave rougeĂątre et brune, percĂ©e d’une fenĂȘtre sur chacune de ses faces. Une de ces fenĂȘtres au moins a certainement Ă©tĂ© refaite, car elle est beaucoup plus large que les autres et n’est pas Ă©brasĂ©e. D’ailleurs, trois pans de l’abside semblent avoir Ă©tĂ© repris, Ă  une Ă©poque indĂ©terminĂ©e. Le soubassement en grosses pierres irrĂ©guliĂšres est ici apparent, laissant supposer un abaissement du niveau du sol en cet endroit. Continuant le tour de l’édifice, nous observons contre le mur nord, d’énormes piliers servant de contreforts. Enfin, Ă  l’angle nord-ouest, notre attention est attirĂ©e par un Ă©lĂ©ment sculptĂ© au-dessus d’un pilastre. Son style est difficile Ă  identifier. Il prĂ©sente des feuilles d’eau Ă  la partie infĂ©rieure et, au-dessus, un damier et un motif de feuilles parallĂšles, Ă©troites et allongĂ©es. Peut-ĂȘtre un remploi, puisque l’on sait que des Ă©difices antĂ©rieurs ont existĂ© Ă  LespĂ©ron. IntĂ©rieur FormĂ©e d’une unique nef en berceau de trois travĂ©es, dont une travĂ©e de chƓur plus courte, il s’agit sans conteste d’une construction romane. L’abside est pentagonale comme Ă  l’extĂ©rieur. La nef est rythmĂ©e par des arcs doubleaux en lave sombre qui ressortent bien sur l’enduit blanc, rĂ©cemment refait, de la voĂ»te et des murs. La dĂ©coration mĂ©rite qu’on s’y attarde. Dans l’abside et la premiĂšre travĂ©e, des chapiteaux en tuf volcanique, grossiĂšrement sculptĂ©s de motifs vĂ©gĂ©taux, semblent trĂšs anciens, certains peut-ĂȘtre prĂ©romans. Entre la deuxiĂšme et la troisiĂšme travĂ©e, ce sont deux chapiteaux historiĂ©s qui retiennent notre attention. CĂŽtĂ© sud, on voit un mouton enlevĂ© par deux rapaces. CĂŽtĂ© nord, l’interprĂ©tation est plus difficile. Le sujet principal est un personnage, que certains auteurs interprĂštent comme une femme allaitant des dragons, tandis que d’autres y voient une sirĂšne Ă  deux queues. Il est Ă©vident que ni l’une ni l’autre de ces lectures ne rĂ©siste Ă  un examen attentif
 mais nous n’avons pas trouvĂ© jusqu’ici d’autre interprĂ©tation. Ce chapiteau comporte un autre sujet sur sa face latĂ©rale gauche, difficile Ă  discerner du fait de l’usure sous bon Ă©clairage, on peut nĂ©anmoins deviner un personnage qui maintient Ă  deux mains la tĂȘte d’un serpent qui arrive au niveau de son menton, tandis que le corps du reptile lui enlace la jambe droite. Nous verrons un motif tout Ă  fait analogue au portail de l’église de Coucouron. Notons enfin qu’au-dessus des personnages, ce chapiteau est ornĂ© d’une frise dont le motif rappelle celui de la pierre extĂ©rieure encastrĂ©e Ă  l’angle nord-ouest de l’église. Nous nous rendons ensuite Ă  quelques centaines de mĂštres de l’église, sur une petite place au centre de laquelle se dresse une croix mĂ©tallique dont le socle en pierre semble dater de la Renaissance, la croix de Pereire. On devine sur le socle une inscription trĂšs effacĂ©e ; il semble que l’on puisse y lire CRUS AVE », suivi de petits dessins, puis d’autres mots indĂ©chiffrables. Mais nous sommes aussi venus lĂ  pour observer, dans un prĂ© contigu, un curieux monument formĂ© par la superposition de trois grosses pierres Ă  base circulaire, de taille dĂ©croissante, formant un ensemble d’environ 1,50 m de hauteur, surmontĂ© d’une croix. Il existe dans les environs deux autres Ă©difices identiques. Il s’agirait des pierres de bornage du domaine du prieurĂ©. On aperçoit au fond les trois pierres superposĂ©es qui marquaient, pense-t-on, la limite du domaine du prieurĂ©. On connaĂźt deux autres monuments identiques dans le voisinage. Celui que nous voyons ici se trouve au bord de la route, Ă  la sortie sud du village. Concoules Le hameau de Concoules, qui appartient Ă  la commune de LespĂ©ron, est situĂ© juste au-dessus de l’Allier dont le sĂ©pare la voie ferrĂ©e de la ligne Clermont-Ferrand - NĂźmes. À quelques centaines de mĂštres du village, on peut voir les vestiges d’une petite Ă©glise et une imposante tour, deux monuments intĂ©ressants, mais complĂštement dĂ©laissĂ©s. ExtĂ©rieurement, la tour a encore fiĂšre allure. Haute d’une vingtaine de mĂštres, de dix mĂštres de cĂŽtĂ©, elle est construite en pierres de granit soigneusement appareillĂ©es. Les fenĂȘtres sont rares, mais assez grandes ; la plupart sont agrĂ©mentĂ©es de moulures, un linteau est dĂ©corĂ© d’une accolade et il semble qu’il y ait eu des meneaux Ă  certaines d’entre elles. Un escalier extĂ©rieur Ă  double volĂ©e permettait d’accĂ©der au premier Ă©tage, mais il n’est plus qu’un tas de pierres. L’intĂ©rieur de la tour est malheureusement complĂštement ruinĂ©, car la toiture s’est effondrĂ©e en 1986 sous le poids de la neige et n’a pas Ă©tĂ© remise en Ă©tat. On remarque encore que la plupart des pierres d’angles sont Ă  bossage et peut-ĂȘtre certaines Ă©taient-elles sculptĂ©es. Il s’agissait donc d’une construction soignĂ©e. Mais que savons-nous de ce monument ? Bien peu de choses en vĂ©ritĂ©. Il ne semble pas que ce fĂ»t le donjon d’un chĂąteau, dont on n’a trouvĂ© aucune trace, et il est difficile d’imaginer quel pouvait ĂȘtre son rĂŽle. À l’écart de toute voie de communication importante, placĂ© Ă  quelques centaines de mĂštres de l’Allier dans un repli du terrain d’oĂč la vue est limitĂ©e par la masse imposante du volcan du Chapelas, il ne semble pas que ce bĂątiment ait pu jouer un rĂŽle stratĂ©gique. De telles tours isolĂ©es, dont il existe d’autres exemples dans la rĂ©gion, pouvaient ĂȘtre simplement signe de la possession du territoire par le seigneur auquel elles appartenaient, en l’occurrence la famille d’Arlempdes. » , selon Marcel Girault que nous avons interrogĂ© Ă  ce sujet. M. Girault est l’auteur d’une Ă©tude trĂšs dĂ©taillĂ©e du chemin de Regordane qui, s’il ne passe pas Ă  Concoules, n’en est pas trĂšs Ă©loignĂ© GIRAULT M., Le chemin de Regordane. NĂźmes Lacour, 1988. Nous disposons d’un peu plus de renseignements au sujet de l’église voisine de la tour, dont malheureusement seule subsiste la façade ouest percĂ©e d’un joli portail gothique et qui Ă©tait surmontĂ©e d’un petit campanile dont seul un jambage est encore debout, pour peu de temps sans doute si des mesures de conservation ne sont pas prises rapidement. C’est pourquoi la Sauvegarde » a rĂ©cemment proposĂ© son concours au maire de LespĂ©ron pour l’aider, dans un premier temps, Ă  consolider l’existant et, peut-ĂȘtre, envisager ensuite de rĂ©tablir l’intĂ©gralitĂ© du campanile. Depuis la rĂ©daction de ce compte rendu, les travaux de consolidation du jambage gauche ont effectivement Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s. On sait, d’aprĂšs le cartulaire de l’abbaye Saint-Chaffre du Monastier, que, comme nombre d’autres Ă©glises du diocĂšse de Viviers, Saint-SĂ©bastien de Concoules faisait partie des possessions du prieurĂ© de Langogne, lui-mĂȘme dĂ©pendant de Saint-Chaffre. Elle fut Ă©glise paroissiale jusqu’à la RĂ©volution. Les façades, la toiture et les cheminĂ©es du 1er et 3e Ă©tages de la tour ont Ă©tĂ© inscrites sur la liste supplĂ©mentaire des Monuments historiques en 1982, ce qui n'a pas empĂȘchĂ©, on l'a vu, l'effondrement de la toiture quatre annĂ©es plus tard. Les vestiges de l'Ă©glise ont Ă©galement Ă©tĂ© inscrits Ă  la mĂȘme date.
Imagede la catĂ©gorie IcĂŽne christianisme noir et blanc reprĂ©sentant l'extĂ©rieur d'une Ă©glise avec une tour de clocher ou d'une cloche Image 30071356. DĂ©couvrez des Les cloches unemusique d'alpage Menu Accueil Printemps Olivier le berger Le travail du berger Visite du chalet EtĂ© Le temps retrouvĂ© Le lait de chĂšvre Les tommes du prĂ© de Mollens Automne Tableau d'automne Derniers jours Alpage et pĂąturagesLe bĂ©tailCulture et patrimoine Le Jura VaudoisLa floreLa faune Les recettes du berger ☛Table d'orientation Contact Accueil Traditions Les cloches Ă  vache Traditions L'inalpe et la dĂ©salpe Les cloches Ă  vache Patrimoine Merci Olivier 
 20 MontĂ©es La grande Ă©curie de l'alpage du prĂš de Mollens Ă  un air de salle des fĂȘtes. Tout Ă  l’heure, Arthur le berger du prĂ© Anselme a fait vibrer le pĂąturage en sonnant le "Ranz des vaches" au cor des Alpes, l’assistance en a encore la chair de poule 
 L’instant est grave 
 Lulu, prĂ©sident du syndicat d'alpage, remet Ă  Olivier une clarine de bronze, gravĂ© des mots Olivier Humbert 
 20 ans d’alpage 
 PrĂ© de Mollens »... Les cloches Ă  vache, la bande son des montagnes du Jura Depuis les premiĂšres domestications, l'homme a toujours posĂ© des clochettes aux animaux en sa possession. Aux travers des Ăąges, divers matĂ©riaux servirent Ă  cet usage bois, coque de fruit dur, mĂ©taux... Ă  Hallstatt Autriche on a retrouvĂ© des clochettes en fer, vieilles de 2500 ans. Au moyen-Ăąge, la taille des sonnailles reste encore modeste, il faut attendre le XVIĂšme siĂšcle pour voir forger de plus grandes piĂšces. A cette Ă©poque, les artisans fabriquent la tĂŽle en chauffant deux bouts de fer au charbon de bois, avant de former les toupins, Ă  l'Ɠil, par martĂšlement sur l'enclume. DĂšs les XVIIĂšme et XVIIIĂšme siĂšcles, des sonnailles de tailles encore plus grandes, en tĂŽle forgĂ©e des toupins rĂ©alisĂ©s par assemblage de fer et de cuivre, sont montĂ©es au cou du bĂ©tail, Ă  l'aide de colliers en bois renforcĂ©s de fers appelĂ©s "rimos". Le "rimo", souvent rĂ©alisĂ© en bois de buis, richement dĂ©corĂ© de gravures ou d'incrustations en mĂ©tal, va peu Ă  peu ĂȘtre remplacĂ© par des courroies en cuir Ă  une ou deux boucles. Ces cuirs brodĂ©s "Ă  la laniĂšre", magnifiquement dĂ©corĂ©s, Ă©voquaient des reprĂ©sentations symboliques, propres Ă  chaque vallĂ©e. En Suisse, ce n’est qu’au XVIIIĂšme siĂšcle, que sont apparues, pour le bĂ©tail et les chevaux, les premiĂšres cloches moulĂ©es en bronze. L'Ă©poque est trĂšs tardive, quand on pense qu'il y a dĂ©jĂ  plusieurs siĂšcles qu'on coule des cloches pour les Ă©glises et les maisons. Ce sont les rĂ©tameurs Italiens itinĂ©rants du PiĂ©mont et de la vallĂ©e d'Aoste Les magnins, qui coulent les premiĂšres clochettes pour le bĂ©tail. Ces saisonniers, avec leur production de cloches en bronze, parcourent durant toute la belle saison, l'ensemble de la Suisse Romande. C'est sur les marchĂ©s publics, qu'ils fondent le cuivre et l'Ă©tain, sur un feu au charbon de bois, Ă  l'aide d'un soufflet manuel. Leurs moules sont en bois, dĂ©pourvue de toute fioritures. Plus tard, certain se sĂ©dentariseront et crĂ©eront des ateliers, qui perdureront sur deux ou trois gĂ©nĂ©rations voire plus. DĂ©but du XIXĂšme siĂšcle vers 1820, de grosses cloches Ă  vache sont coulĂ©es par quelques fondeurs locaux Suisse. C'est Ă  cette Ă©poque qu'elles vont acquĂ©rir leurs formes et les dimensions qu'on leur connaĂźt encore aujourd'hui. La fabrication de cloches en bronze va peu Ă  peu prendre le pas sur la fabrication des toupins forgĂ©s phĂ©nomĂšne de mode, nouveau son, meilleur durĂ©e dans le temps... Il faudra attendre le dĂ©but du XXĂšme siĂšcle pour voir le grand retour des toupins, grĂące aux rĂ©alisations de Charles Bornet son nom est devenu un nom commun pour des toupins et Paul Morier cĂ©lĂšbre Ă©lĂšve du premier. Aux origines, les cloches en bronze, Ă©taient trĂšs peu dĂ©corĂ©es. Les premiĂšres marques prĂ©sentes furent l'annĂ©e de crĂ©ation, puis plus tard, apparurent des ornements aux motifs religieux et le nom du fondeur. A leurs dĂ©buts, la marque du fondeur apparaissait sur la face interne de la cloche. Avec le temps, c'est la face externe, qui fĂ»t marquĂ©e des initiales de l'artisan. Depuis 1880, la rĂšgle veut, que tout fondeur impose son "timbre" sur chaque piĂšce de sa production. Le timbre est la marque du fondeur apposĂ© sur une cloche, il fait office de signature. Par l'auteur Toutes les clochettes se laissent ramener Ă  deux types faciles Ă  reproduit, en petit, la forme des grandes cloches d'Ă©glise, et donne un son varie de forme, gĂ©nĂ©ralement bombĂ© au milieu, il produit un son sourd. Cet ensemble de cloches et sonnailles, la batterie, comporte des cloches claires, mi- claires et basses et des toupins qui forment une harmonie propre Ă  chaque troupeau. Comme un orchestre, le rythme est donnĂ© par les toupins et les sonnettes, la mĂ©lodie par les cloches. Ces cloches et sonnailles ensemble forment cette magnifique symphonie des alpages Ă  laquelle personne ne reste indiffĂ©rent. Olivier Grandjean - organisateur de la Foire d’automne et Bourse aux sonnailles Ă  RomainmĂŽtier Traditionnellement, leur fonction est le repĂ©rage sonore des animaux. Elles permettent de retrouver les bĂȘtes Ă©garĂ©es, perdues dans le brouillard. Aux dires des anciens, elles prĂ©servent le bĂ©tail des influences nĂ©fastes de la morsure des vipĂšres, de l'orage, des voleurs... C'est pourquoi beaucoup de cloches sont ornĂ©es de crucifix et de motifs religieux. Elles sont forgĂ©es, fermĂ©es et rivetĂ©es, avant d’ĂȘtre brasĂ©es au four Ă  1080 degrĂ©s avec du cuivre ou au laiton en vase d’argile clos. S’ensuit le martelage pour leur donner leur sonoritĂ©, puis le polissage et le vernissage. Ce sont des cloches lĂ©gĂšres le plus souvent de forme chĂšvres et les boucs, sont ensonnaillĂ©s avec des cloches ou clochettes en tĂŽle formĂ©e. Les clarines La clarine existait dĂ©jĂ  Ă  l'Ă©poque des Latins, On trouve plusieurs exemplaires de l'ancien tintinnabulum au musĂ©e pompĂ©ien de Naples Plus lourdes elles pĂšsent jusqu'Ă  6 kilos voir plus, certaines pesant entre 12 et 13 kilos, en bronze ou en laiton, les clarines sont des cloches de forme cylindrique en bronze moulĂ©. Plus coĂ»teuses et plus luxueuses, elles sont ornĂ©es de motifs glands, feuilles, scĂšnes alpestres, animaux sauvages ou domestiques, chalets, croix.... Les grandes clarines, ou Les gros bourdons, servent d'objets de parade, lorsque le troupeau monte Ă  l'alpage ou en redescend. C'est alors la "reine", la maĂźtresse-vache qui porte le plus gros bourdon. A l’alpage, ces cloches d’apparat, qui empĂȘcheraient le bĂ©tail de brouter, sont remplacĂ©es par des sonneries de dimensions moyennes. Les toupins Le toupin est exclusivement une appellation du bourdon dans les cantons de Vaud et GenĂšve. Ce sont de grosses cloches au son grave, bombĂ©es en leur milieu, mais Ă  ouverture Ă©troite. Ils sont forgĂ©s en tĂŽles d'acier dĂ©coupĂ©es par demi-toupin et chauffĂ©es au feu. La mise en forme se fait Ă  l’aide d’un moule, avant l’ajustage des piĂšces forgĂ©es. En fonction de l'Ă©paisseur de la tĂŽle d'acier employĂ©e, le son sera diffĂ©rent. Une nouvelle histoire pour les cloches de vaches Le massif jurassien reste le berceau de grande lignĂ©e de fondeurs de cloches. Certaines fonderies sont toujours en activitĂ©, et rĂ©alisent des modĂšles innovants modĂ©lisation informatique, tirage de moule en impression 3D 
 Mais la fabrication actuelle des cloches, reste trĂšs largement inspirĂ©e de l'hĂ©ritage transmis au cours de nombreuses dĂ©cennies de savoir-faire. Les cloches en passe de devenir un simple objet de tradition ? Pour moitiĂ©, la production actuelle de cloches n’est plus destinĂ©e Ă  l’usage est de plus en plus courant de les offrir pour des Ă©vĂ©nements importants anniversaire, retraite
. Les sonnailles deviennent souvent des sonnettes de maison. L’art campanaire se porte toujours bien, grĂące aux collectionneurs. Qu’ils soient neufs, ou anciens, les toupins restent trĂšs recherchĂ©s. Le vol sur les alpages de cloches anciennes en est malheureusement la meilleure preuve. Patrimoine Notresite Web est le meilleur qui vous offre CodyCross Clocher d'Ă©glise sur une tour isolĂ©e rĂ©ponses et quelques informations supplĂ©mentaires comme des solutions et des astuces. Utilisez simplement cette page et vous passerez rapidement le niveau que vous avez bloquĂ© dans le jeu CodyCross. En plus de ce jeu, Fanatee Games a aussi créé d'autres jeux non moins fascinants . 1L’étude archĂ©ologique du clocher de l’église paroissiale Notre-Dame-d’EspĂ©rance a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e en avril 2014. Elle sera suivie par la surveillance des travaux de dĂ©pose de la toiture de la chapelle Sainte-Anne dans le cadre des travaux de restauration de ces deux Ă©difices situĂ©s sur la colline du Suquet. 2Ces deux sites sont au cƓur de la vie paroissiale de Cannes Ă  l’église Notre-Dame du Puy, Ă©glise paroissiale de la ville haute jusqu’au milieu du xviie s., succĂšde la nouvelle Ă©glise paroissiale achevĂ©e en 1645, mais dont les prix-faits de construction datent de 1521. Avec la consĂ©cration de l’église Notre-Dame-d’EspĂ©rance 1678, situĂ©e Ă  une centaine de mĂštres de la premiĂšre, l’office est transfĂ©rĂ© dans une Ă©glise dont les dimensions ont plus que doublĂ©. 3Le clocher, situĂ© dans le prolongement de la façade nord de l’église, est un bĂątiment isolĂ© et indĂ©pendant fig.. Ce clocher est une reconstruction, sans doute Ă  l’emplacement d’une tour de la muraille du castrum qui pourrait dater du xiie ou du xiiie s. Cette tour quadrangulaire, haute de 23 m, large de 4,45 m, prĂ©sente un premier niveau en bel appareil calcaire, puis un niveau intermĂ©diaire en moellons de gneiss, mais ces deux niveaux sont liĂ©s par des chaĂźnages d’angles continus. À l’est, le reliquat d’une muraille plus ancienne est Ă©galement intĂ©grĂ© au clocher, sous forme d’un contrefort talutĂ©. À l’ouest, un mur-Ă©cran lie le clocher Ă  la façade de l’église, achevĂ©e en 1645. Au sud, un bĂątiment annexe construit en moellons, et contenant un escalier Ă  vis, est accolĂ© au clocher. 4Les modifications de l’ancienne tour dĂ©fensive sont mineures, mais l’étude archĂ©ologique du bĂąti rĂ©vĂšle quelques vestiges de la tour, comme ses jours-meurtriĂšres, et peut-ĂȘtre la trace d’un ancien crĂ©nelage pris dans les maçonneries surĂ©levĂ©es avant 1590. La nouvelle fonction de cette tour comme clocher, ou tour de l’horloge, remonte Ă  1521. 5Les remaniements de l’ancienne tour depuis la fin du xvie s. et les restaurations du clocher se lisent sur ses parements percements dans la chambre des cloches, installation du cadran de l’horloge, d’une coursive, etc.. L’iconographie permet de pallier certaines lacunes de la documentation Ă©crite au xvie s., et de proposer une chronologie relative par mĂ©thode rĂ©gressive. 6Les visites pastorales et les prix-faits rĂ©vĂšlent qu’au cours du xviie s., les problĂšmes d’infiltration d’eau dans les reins de la voĂ»te de l’église Notre-Dame du Puy chapelle Sainte-Anne sont rĂ©currents. Probablement transformĂ©e en terrasse d’artillerie au xvie s., l’entretien fera peu Ă  peu dĂ©faut et la chapelle sera dĂšs lors promise Ă  un autre destin. Le rĂ©cit de la visite pastorale de 1634 nous apprend que l’ancien clocher s’élevait sur le toit de la chapelle Sainte-Anne, et qu’il Ă©tait alors dĂ©truit. 7Il semble, au vu des visites pastorales qui rĂ©pĂštent les problĂšmes d’accĂšs au clocher, par une Ă©chelle, puis par un degrĂ© en mauvais Ă©tat, que l’adaptation se soit faite lentement, sans vĂ©ritable programme architectural. Le projet de construire un escalier Ă  vis pendant tout le xviie s., ne sera sans doute pas rĂ©alisĂ© avant le xviiie s., avec l’annexe du clocher. Cannes, façade nord de l’église paroissiale et du clocher Notre-Dame d’EspĂ©rance. Cl. N. Nicolas Trouvezdes images libres de droits de Clocher tour. Parcourez les photographies libres de droits, les images et photos haute rĂ©solution illimitĂ©es pour Clocher tour. DĂ©couvrez de nouvelles images tous les jours ! CrĂ©er. Graphismes animĂ©s. Posts Instagram. Affiches. Publications Facebook. CrĂ©ateur de logos . DĂ©pliants. Vignettes YouTube. CrĂ©ateur de brochures
402 dessins et art vectoriel de Eglise avec clocher disponibles sous licence libre de droits Les + pertinentsLes nouveautĂ©sLes prĂ©fĂ©rĂ©sEnsemble de vieilles Ă©glises de campagne. Illustration vectorielle dessinĂ©e main .Collection SteepleÉglise rurale isolĂ©e pour catholiques avec cloche vecteurÉglise bĂątiment icĂŽne vecteur ensembleÉglise bĂątiment icĂŽne vecteur ensembleIllustration vectorielle d'une Ă©glise ou chapelle mignonneConstruction de l'Ă©gliseEglise de style europĂ©enEglise de campagne et clocherThĂšme de construction de l'Ă©glise image 2 - eps10 illustration avec une croix et une clocheArchitecture grecque, destination voyage GrĂšce, Santorin maisons blanches et bleues avec toit dĂŽme concept stylisĂ©, clocherReligion Ă©glise icĂŽnes ensemble, style contourAncien clocher est attachĂ© Ă  un bĂątiment abandonnĂ© dans le cadre d'une Ă©glise et ont de nombreux clochers laĂŻques, Ă©ducatif dans l'Ă©tablissement, dessin de ligne vintage ou illustration de gravure .Ensemble d'icĂŽnes de bĂątiment d'Ă©glise, style simpleAncien bĂątiment en stuc de style espagnol avec un clocherConstruction de l'Ă©glisePaysage urbain vectoriel. Le complexe architectural de la vieille villeÉlĂ©ment de conception rĂ©aliste Ă©gliseConstruction de l'Ă©gliseUne Ă©glise et une fontaineCloche d'Ă©glise noir icĂŽne simpleIcĂŽnes vectorielles de l'Ă©ducation 3ThĂšme de construction de l'Ă©glise image 1 - eps10 illustration Ă©glise dans le dĂ©sert, Far WestPaysage urbain vectoriel. Maisons basses dans la rue de la vieille villeIcĂŽne christianisme noir et blancÉglise orthodoxe russe dans le villageVieux clocher en pierreCathĂ©drale de Dormition, Poltava, Ukraine. Croquis vectorielDessin ligne noir et blanc, Ă©lĂ©ments architecturaux paysage urbain veVecteur d'Ă©ducation 5Illustration vectorielle de 1 Ă©cole de chambreVecteur. Église grecque .Ivan le Grand Clocher, MoscouEnsemble de diffĂ©rentes couleurs et formes Façades vieilles Ă©glises orthodoxes, lCapitale europĂ©enne, esquisse, AmsterdamVecteur. Vieille Ă©glise catholique allemande avec fantastique. ChĂąteau de conte de fĂ©es, vieille ville mĂ©diĂ©vale, parc arborĂ©. 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Enveloppe d'album. Coloriage pour adultes. Doodle noir et blancVecteur contour noir et blanc paysage fantaisiste, conte de fĂ©es petites villes mĂ©diĂ©vales bĂątiments. T-shirt imprimĂ©. Livre de coloriage pour adultes, brochure de voyageStockholm. La tour de l'horloge de l'Ă©glise de paysage urbain de la ligne Cremona, vecteur plat. Voyage ville point de repĂšre, oultine illustration, ligne icĂŽnes du mondeFragments de la cathĂ©drale Santa Maria del Fiore et du clocher du Giotto Ă  Florence, Toscane, ItalieCroquis dessin du clocher Ă©glise vue de dessus dans la vieille ville BudModĂšle sans couture, point de repĂšre suĂ©dois vecteur de dessin animĂ© de voyage, bĂątiments plats, hĂŽtel de ville de Stockholm, Gamla Stan, clocher de l'Ă©glise, Kiruna, cheval Dalarna, bougie, arbre isolĂ© sur fond blancCroquis dessin du clocher Ă©glise vue de dessus dans la vieille ville BudRussie, Vologda. Skyline architecture, bĂątiments, rues, silhouette, paysage, panorama. Ligne plate, illustration vectorielle. Russie, Vologda schĂ©ma .Vieille Ă©glise catholique avec clocherRussie, Ryazan. Skyline architecture, bĂątiments, rues, silhouette, paysage, panorama. Ligne plate, illustration vectorielle. Russie, dessin de contour Ryazan .Logo ou Ă©tiquette de l'Ă©glise. Symbole religieux. Illustration vectorielleMotif de la vieille ville. Vilnius, Lituanie. Clocher, maisons mĂ©diĂ©vales, lanterne de rue. Pays baltes point de repĂšre. Carte postale, page Ă  colorier. Illustration de stylo Ă  encre dessinĂ©e Ă  la main avec inscription .RepĂšres touristiques de l'architecture de Saint-PĂ©tersbourgIllustration vectorielle dessinĂ©e Ă  la main de Menton, une ville du sud-est de la France, CĂŽte d'AzurImmeuble plat vectoriel suĂ©dois CathĂ©drale de Lulea, Falsterbo Phare Malmoe, Gare d'Umea, Clocher de l'Eglise, Kiruna, Kalmar chĂąteau de Karlskrona, Vallby MusĂ©e en plein air de VasterasCathĂ©drale de Florence, Italie. Croquis vectoriel dessinĂ© Ă  la mainEglise nordiqueHalloweenTour de Belfry Sur Colline Arbres Cercle Gravure sur boisClocher de Giotto sur la place du DĂŽme Ă  FlorenceQuelque part Ă  CubaCathĂ©drale de l'Assomption Ă  vectorielRepĂšres vectoriels de LondresSilhouette de la skyline londonienneSilhouette de la skyline londonienneSilhouette de la cathĂ©drale Sainte-Sophie et monument Ă  KhmelnitskySilhouette de la skyline londonienneSilhouette de la skyline londonienneSilhouette de la skyline londonienneVieille Ă©glise au bord de la route dans le Far WestModĂšle de page Skyline de voyageSilhouette de la skyline londonienneÉglise IcĂŽne plateCouleur dans et ligne dessin Ă©glise avec cloche vecteurCapitales europĂ©ennes - Ensemble d'icĂŽnes Partie 5 Tour penchĂ©e de Pise sur la place des MerveillesÉglise rurale pour catholiques avec cloche vecteurThĂšme de construction de l'Ă©glise image 3 - eps10 illustration penchĂ©e de Pise en ItalieIllustration vectorielle dessinĂ©e Ă  la main d'un clocherDessin numĂ©rique du bĂątiment historiqueIcĂŽne de l'Ă©glise sur tableauÉlĂ©ments de conception rĂ©alistes Ă©glisesTour d'horloge, Ă©glise, maison et fontaineEnsemble d'icĂŽnes de l'Ă©glise, style platSauveur Christ CathĂ©drale, MoscouTour de BelltowerÉglise bĂątiment icĂŽne vecteur ensembleÉglise Ă  San Pedro de AtacamaEglise du paysage sur le fond de la ville. Vecteur plat illu

Latour penchée de saint Martin d'Etampes Etampes peut se flatter d'avoir sa Tour Penchée : le clocher de l'église Saint-Martin. Ce clocher se trouve devant l'église commencée en 1140, les travaux se sont poursuivis jusqu'au début du 13 Úme siÚcle (1215 ),l'édifice fut consacré en 1526. Il y eut d'abord un clocher dit de "la Reine Blanche" qui existait au 13e siÚcle; Ce clocher

Amarante est magnifique ! Il se trouve sur les rives de la riviĂšre TĂąmega et Ă  un peu plus de 50 kilomĂštres de la ville de Porto. La ville d’Amarante offre histoire, nature, gastronomie, art et religion. Peu de villes offrent autant qu’Amarante !AMARANTEOÙ EST AMARANTE ?QUE VISITER DANS AMARANTE ?ATTRACTIONS DANS LE CENTRE DE AMARANTEMONUMENTS SUR LE ROMANIC ROUTEAUTRES ATTRACTIONS DANS AMARANTEVISITE VIRTUELLE – AMARANTEHISTOIRE DE L’AMARANTEGASTRONOMIE AMARANTERESTAURANTS À AMARANTEHÔTELS À AMARANTEÀ VISITER DANS LES ENVIRONS AMARANTE ?SI VOUS AVEZ AIMÉ CET ARTICLE, VOUS AIMEREZ AUSSI
AMARANTEAmarante est une ville d’environ 11 000 habitants. Une petite ville qui concentre la plupart de ses services et de ses commerces Ă  Vila MeĂŁ. MalgrĂ© sa petite taille, elle offre Ă  ceux qui y vivent et Ă  ceux qui la visitent une multitude d’attractions ! Dans cet article, nous vous dirons tout ce que vous ne pouvez pas manquer ! Nous vous suggĂ©rons de rĂ©server 4 jours complets dans votre agenda pour ressentir l’ñme d’Amarante !AMARANTEOÙ EST AMARANTE ?Si vous partez de Lisbonne, vous parcourrez 361 kilomĂštres et il vous faudra 3h28 pour arriver Ă  Amarante via l’autoroute A1. Un petit effort qui sera amplement vous avez besoin de louer une voiture, veuillez utiliser ce lien! VOUS NE PAIEREZ PAS UN CENTIME DE PLUS. MERCI !APPRÉCIEZ NOTRE TRAVAIL ET AIDEZ-NOUS À AIDER LES ANIMAUX ! 25% DE NOS COMMISSIONS VONT À UNE INSTITUTION DE PROTECTION DES sur l’image pour rencontrer nos ANIMAUXVOYAGE PAR AVION – L’aĂ©roport de Porto est le plus proche d’Amarante. Si c’est votre option, utilisez ce lien pour rĂ©server votre vol SKYSCANNER. Merci !QUE VISITER DANS AMARANTE ?La liste est longue et 4 jours ne sont pas de trop pour voir autant de choses. Pour faciliter la lecture et la comprĂ©hension de l’article, nous avons divisĂ© les attractions en 3 blocs 1-ACTIONS AU CENTRE D’AMARANTE, 2-MONUMENTS SUR LA ROUTE ROMANE ET 3-Autres ATTRACTIONS D’AMARANTE. Pour vous aider Ă  choisir le dĂ©roulement de votre visite, nous avons prĂ©parĂ© une carte ! Nous espĂ©rons qu’il vous sera utile !ATTRACTIONS DANS LE CENTRE DE AMARANTEN’oubliez pas de souscrire votre assurance voyage ! Aujourd’hui, plus que jamais, il est logique de ne pas prendre de risques ! Faites une simulation grĂące Ă  ce lien !CENTRE HISTORIQUE D’AMARANTEVisitez le centre historique d’Amarante Ă  pied ! Ce n’est qu’à pied que vous pourrez ressentir l’atmosphĂšre de ses rues typiques. Allez au couvent de SĂŁo Gonçalo le monument le plus imposant de la ville et passez sur le pont qui enjambe la magnifique riviĂšre TĂąmega. Rendez-vous Ă  la Rua 31 de Janeiro oĂč vous pourrez bien manger et boire encore mieux. Entrez, asseyez-vous, prenez un verre et discutez avec les gens du HISTORIQUE D’AMARANTEPONT DE SÃO GONÇALOLe pont de SĂŁo Gonçalo est l’une des plus grandes attractions d’Amarante. Il a Ă©tĂ© construit au XVIIIe siĂšcle et a succĂ©dĂ© Ă  l’ancien pont fortifiĂ© datant de l’époque mĂ©diĂ©vale supprimĂ© en 1763 suite Ă  une Ă©norme crue de la riviĂšre TĂąmega. SĂŁo Gonçalo est associĂ© Ă  ses supposĂ©s miracles, Ă  savoir enlever d’énormes pierres avec ses mains, voir l’eau sortir des pierres et appeler les poissons pour nourrir les gens. En 1809, le nouveau pont a Ă©tĂ© le lieu d’un bain de sang entre le peuple portugais et les troupes napolĂ©oniennes. Il a fallu 14 jours pour dĂ©fendre le village dans un combat menĂ© par le gĂ©nĂ©ral Silveira dĂ©corĂ© plus tard du titre de comte d’Amarante. Le pont est long de 50 mĂštres et comporte Ă  ses extrĂ©mitĂ©s deux obĂ©lisques baroques un obĂ©lisque est un monument commĂ©moratif.PONT DE SÃO GONÇALOÉGLISE DE SÃO PEDROElle a Ă©tĂ© construite sur le site d’une ancienne chapelle. Sa construction a Ă©tĂ© achevĂ©e en 1727. L’église de SĂŁo Pedro prĂ©sente une façade et une tour de style baroque style artistique nĂ© en Italie et qui s’est Ă©panoui entre le XVIe et le XVIIIe siĂšcle dans d’autres pays europĂ©ens et sur le continent amĂ©ricain. Le plafond de la sacristie est couvert de sculptures en bois et est considĂ©rĂ©, dans son style, comme l’un des plus beaux du DE SÃO PEDROÉGLISE DE SÃO DOMINGOSL’église de Senhor dos Aflitos Ă©glise de SĂŁo Domingos est accessible par un chemin de pierre. Il a Ă©tĂ© commandĂ© par le Tiers Ordre de SĂŁo Domingos et a ouvert ses portes en 1725. À l’extĂ©rieur, la façade baroque se distingue. À l’intĂ©rieur, vous trouverez des sculptures dorĂ©es du 18e DE SÃO DOMINGOSÀ cĂŽtĂ© de l’église de SĂŁo Domingos, vous trouverez le musĂ©e d’art sacrĂ©, oĂč vous pourrez admirer des piĂšces d’art liĂ©es au patrimoine religieux. C’est un musĂ©e trĂšs intĂ©ressant composĂ© de 5 salles une salle d’arts dĂ©coratifs, une salle paramentaire, une salle de peinture-pinoculaire, une salle imaginaire XIXe siĂšcle et une salle imaginaire des XVIe et XVIIe siĂšcles. Ceux qui le visitent apprennent Ă  mieux connaĂźtre l’art religieux liĂ© au D’ART SACRÉ DE AMARANTEÉGLISE ET COUVENT DE SÃO GONÇALOIl a Ă©tĂ© Ă©rigĂ© en 1540 sur le mĂȘme site oĂč existait dĂ©jĂ  un petit temple religieux du Moyen Âge 13e siĂšcle. La construction aura durĂ© environ 60 ans et se sera terminĂ©e vers l’an 1600. Elle est la grande fiertĂ© de la ville et est due au saint Gonçalo qui s’est installĂ© Ă  Amarante aprĂšs avoir fait un pĂšlerinage Ă  Rome et Ă  JĂ©rusalem. Sa dĂ©pouille mortelle se trouve dans une chapelle proche de ce complexe monastique. Son architecture prĂ©sente des influences maniĂ©ristes, baroques et Renaissance. L’extĂ©rieur est imposant et l’intĂ©rieur tout aussi impressionnant et beau. À ne pas manquer !ÉGLISE ET COUVENT DE SÃO GONÇALOÉGLISE DE MISERICÓRDIAAvec l’apparition des MisericĂłrdias au Portugal XVIe siĂšcle, l’église de la MisericĂłrdia est Ă©galement apparue. Il n’est pas possible de prĂ©ciser la date de construction du temple mais on sait qu’il a subi d’importantes rĂ©novations au XIXe siĂšcle, aprĂšs les invasions barbares françaises qui ont tout dĂ©truit sur leur passage. Il y a encore une balustrade rococo dans le chƓur qui date de la construction originale. PrĂšs de l’église de la MisericĂłrdia, vous trouverez Ă©galement un centre d’interprĂ©tation des souvenirs de la MisericĂłrdia d’Amarante. Si vous le visitez, vous apprendrez Ă  connaĂźtre en profondeur le rĂŽle de cette institution qui existe depuis 500 DE MISERICÓRDIASOLAR DOS MAGALHÃESDe ce manoir du XVIe siĂšcle, il ne reste que les murs extĂ©rieurs. Comme son nom l’indique, la maison appartenait Ă  la famille MagalhĂŁes et est devenue un symbole de rĂ©sistance Ă  l’entrĂ©e de la ville pendant les invasions napolĂ©oniennes. On dit que les Français ont mis le feu aux manoirs en reprĂ©sailles Ă  la rĂ©sistance portugaise au pont de SĂŁo Gonçalo. La plupart des maisons dĂ©truites Ă  cette Ă©poque ont Ă©tĂ© reconstruites par la suite. Mais le manoir de MagalhĂŁes n’a jamais fait l’objet de travaux de restauration. Aujourd’hui, elle est un symbole de rĂ©sistance et de destruction contre les invasions françaises dans la DOS MAGALHÃESMUSÉE AMADEO DE SOUZA-CARDOSOLe musĂ©e se trouve dans un ancien couvent dominicain, Ă  cĂŽtĂ© de l’église de SĂŁo Gonçalo de Amarante. Dans les annĂ©es 80 du siĂšcle dernier, le bĂątiment a fait l’objet d’une restauration et a Ă©tĂ© transformĂ© en musĂ©e. Sa collection comprend des Ɠuvres d’art moderne et contemporain portugais. On y trouve Ă©galement un centre archĂ©ologique et les fameux “diables d’Amarante”. Les Ɠuvres d’Amadeo de Souza-Cardoso constituent la principale rĂ©fĂ©rence du AMADEO DE SOUZA-CARDOSOPARC FORESTIER D’AMARANTEC’est en 1916, grĂące aux efforts d’AntĂłnio do Lago Cerqueira, que le parc d’Amarante a commencĂ© son processus de plantation et de dĂ©veloppement. Il se trouve prĂ©cisĂ©ment au centre de la ville, en parfaite harmonie avec la riviĂšre TĂąmega. De nombreuses personnes recherchent le parc pour faire du sport, se dĂ©tendre ou simplement se promener. Il a une vaste superficie de 5 hectares n’oubliez pas que chaque hectare Ă©quivaut plus ou moins Ă  un terrain de football. Celui qui visite cet endroit y trouve une flore trĂšs riche platanes, genĂȘts et sĂ©quoias et des animaux plus ou moins rares comme les corbeaux et les FORESTIER D’AMARANTEPLAGE FLUVIALE AURORAAmarante possĂšde plusieurs plages fluviales. Nous avons dĂ©cidĂ© de recommander la plage fluviale Aurora Ă©galement connue sous le nom de praia fluvial dos Poços car elle est situĂ©e dans le centre d’Amarante sur la rive droite du fleuve, plus exactement dans la rue CapitĂŁes de Abril. La plage bĂ©nĂ©ficie de plusieurs infrastructures qui rendent la visite plus agrĂ©able un bar de plage, des vestiaires, un lave-pieds, des ombres, un parking, une location de mouettes, un parc de pique-nique. Les animaux ne sont pas autorisĂ©s sur cette plage fluviale, ni les jeux de ballon. Au moment de plonger, faites attention car il y a d’énormes rochers au milieu de la FLUVIALE AURORAMONUMENTS SUR LE ROMANIC ROUTELa Route de l’art roman est un itinĂ©raire qui traverse 58 temples magnifiques situĂ©s dans le nord du Portugal. Ils ont en commun le style roman qui caractĂ©rise les temples religieux de cette rĂ©gion du pays. Une route qui longe les riviĂšres TĂąmega, Douro et Sousa. Il est divisĂ© en 3 itinĂ©raires distincts l’itinĂ©raire de la vallĂ©e du TĂąmega 25 monuments, l’itinĂ©raire de la vallĂ©e de Sousa 19 monuments et l’itinĂ©raire de la vallĂ©e du Douro 14 monuments entre Resende et Castelo de Paiva.Amarante fait partie de la route de la vallĂ©e du TĂąmega. Cet itinĂ©raire comprend des monuments situĂ©s Ă  Celorico de Basto, Amarante, Penafiel et Marco de Canaveses. Une expĂ©rience trĂšs riche, pleine de paysages Ă©poustouflants et d’informations historiques sur le passĂ© du Portugal. PhĂ©nomĂ©nal ! Voici maintenant la liste des monuments religieux d’Amarante qui fait partie de l’itinĂ©raire de la vallĂ©e du ROUTEMONASTÈRE DE SÃO MARTINHO DE MANCELOSUn trĂšs beau et trĂšs ancien monastĂšre ! Les premiers documents Ă©crits faisant rĂ©fĂ©rence Ă  ce monastĂšre datent de 1120. Ce temple a Ă©tĂ© construit par des particuliers les lignĂ©es Portocarreiros et Fonsecas. À l’extĂ©rieur du monastĂšre, la tour et les crĂ©neaux se dĂ©tachent, lui confĂ©rant une grande grandeur ! À l’intĂ©rieur, seul l’arc de triomphe Ă©voque le style roman. Le monastĂšre a subi de nombreuses modifications au fil du temps, perdant beaucoup de ses caractĂ©ristiques romanes. PrĂšs du monastĂšre se trouve la tombe du grand peintre moderniste Amadeu de DE SÃO MARTINHO DE MANCELOSMONASTÈRE DE SALVADOR DO FREIXO DE BAIXOUn autre monastĂšre imposant situĂ© Ă  cĂŽtĂ© d’un cours d’eau et appartenant Ă  la voie romane ! L’extĂ©rieur prĂ©sente un puissant clocher et les fondations de l’ancien cloĂźtre cour intĂ©rieure. La façade du monastĂšre est en bon Ă©tat de conservation et la dĂ©coration de sa porte d’entrĂ©e est remarquable. À l’intĂ©rieur, un tableau illustrant une scĂšne de l’Épiphanie du Seigneur se DE SALVADOR DO FREIXO DE BAIXOMONASTÈRE DE SALVADOR DE TRAVANCAUn autre monastĂšre qui impressionne par sa grandeur ! L’église a Ă©tĂ© Ă©rigĂ©e au cours du 13e siĂšcle. Il s’agit d’un temple associĂ© Ă  la lignĂ©e des Gascos, Ă  laquelle appartenait l’un des Ă©cuyers du roi Afonso Henriques. A l’extĂ©rieur, on peut voir 3 nefs. La tour isolĂ©e se dĂ©tache, ressemblant Ă  une structure militaire. Il s’agit de l’un des plus importants patrimoines religieux mĂ©diĂ©vaux. L’extĂ©rieur est encore en bon Ă©tat mais l’intĂ©rieur est laissĂ© Ă  son sort. Il semble que ce soit le lieu de stockage de quelqu’un
 incomprĂ©hensible
MONASTÈRE DE SALVADOR DE TRAVANCAÉGLISE DE SANTA MARIA DE JAZENTEOn pense qu’il a Ă©tĂ© construit Ă  la fin du 13e ou au dĂ©but du 14e siĂšcle. C’est un autre exemple d’architecture mĂ©diĂ©vale. Elle est formĂ©e d’une nef rectangulaire et d’un chƓur. Les murs ont des fentes par lesquelles un peu de lumiĂšre pĂ©nĂštre Ă  l’intĂ©rieur. Depuis 1977, l’église a le statut de bien d’intĂ©rĂȘt DE SANTA MARIA DE JAZENTEÉGLISE SANTA MARIA DE GONDARUne autre Ă©glise qui appartient Ă  la voie romane et a Ă©tĂ© construite au 13Ăšme siĂšcle. Il se trouve dans la vallĂ©e de la riviĂšre Sheep et est associĂ© Ă  la lignĂ©e des Gundares qui, selon l’histoire, Ă©taient cĂ©lĂšbres au Moyen Âge. L’église aura Ă©tĂ©, dans un passĂ© lointain, un monastĂšre pour femmes. À l’intĂ©rieur du temple, nous pouvons voir une sculpture rĂ©plique de la vierge allaitant son enfant. Il a Ă©tĂ© offert par le premier curĂ© de l’église en 1470. Un cadeau trĂšs important pour la communautĂ©. La sculpture originale se trouve dans la nouvelle Ă©glise de la SANTA MARIA DE GONDARACTIVITÉ INCONTOURNABLE DANS LA RÉGION D’AMARANTEVALLÉE DU DOURO DÉGUSTATION DE VINS, DÉJEUNER ET CROISIÊREUne magnifique occasion de visiter la vallĂ©e du Douro Ă  bord d’une belle croisiĂšre. Une excursion au dĂ©part de Porto comprenant deux dĂ©gustations dans deux Ă©tablissements vinicoles et un dĂ©jeuner. Laissez-vous enchanter par la beautĂ© infinie de la vallĂ©e du Douro !CLIQUEZ SUR L’IMAGE POUR RÉSERVER CETTE ACTIVITÉ. 25% DE NOS COMMISSIONS EST REVERSÉE À UNE INSTITUTION DE SOINS POUR SUR L’IMAGE POUR RÉSERVER CETTE ACTIVITÉAUTRES ATTRACTIONS DANS AMARANTESERRA MONTAGNE DA ABOBOREIRALa chaĂźne de montagnes Aboboreira s’étend sur les municipalitĂ©s d’Amarante, Marco de Canaveses et BaiĂŁo. Un lieu au riche patrimoine qui reste presque inconnu de la plupart des Portugais. Les premiĂšres personnes Ă  habiter les montagnes auraient Ă©tĂ© lĂ  il y a environ 5 000 ans. Les structures mĂ©galithiques constituent la grande attraction de la chaĂźne de montagnes, un ensemble de structures classĂ©es biens d’intĂ©rĂȘt public depuis 1990. La plus grande star des monuments mĂ©galithiques est l’Anta de ChĂŁ de Parada, une structure funĂ©raire qui aurait Ă©tĂ© construite au 3e siĂšcle avant Chaque annĂ©e, elle est visitĂ©e par des Ă©coles, des chercheurs et quelques curieux. La montagne offre Ă©galement des vues et des paysages magnifiques Ă  ceux qui la visitent. Une expĂ©rience Ă  ne pas manquer !CHà DE PARADAPARC AQUATIQUE À AMARANTEUne option magnifique pour les enfants et
 les adultes ! Il a ouvert ses portes en 1994 et fait partie d’une immense structure touristique de 44 000 mĂštres carrĂ©s appelĂ©e “Tamega Clube”. Dans ce complexe, vous trouverez non seulement le parc mais aussi des maisons de tourisme rural, une piscine Ă  vagues, un espace Ă©vĂ©nementiel et mĂȘme une salle de sport. Le parc aquatique peut se targuer d’ĂȘtre le plus grand parc aquatique de montagne de la pĂ©ninsule ibĂ©rique. Mais ce n’est pas seulement sa taille qui impressionne. Son emplacement et les vues magnifiques qu’il offre sont Ă©galement un Ă©lĂ©ment d’ AQUATIQUE À AMARANTEGOLF D’AMARANTELe terrain de golf d’Amarante se trouve Ă  11 minutes de route du centre-ville. Il est situĂ© Ă  Quinta da Deveza et constitue un terrain de golf d’une beautĂ© unique au Portugal. Si vous aimez le golf et si vous allez utiliser ce terrain, vous passerez probablement plus de temps Ă  admirer les vues magnifiques vers Serra do MarĂŁo et Aboboreira qu’à jouer. Le parcours se situe Ă  une altitude de 600 mĂštres par rapport au niveau de la mer. Ses 18 trous sont harmonieusement entourĂ©s d’un paysage rempli de lacs, de points de vue sur la riviĂšre TĂąmega, de collines et de chutes d’eau. D’une beautĂ© Ă  couper le souffle !GOLF – Quinta da DevezaEXCURSION EN “GUIGA” SUR LA RIVIÈRE TÂMEGACommençons par clarifier ce que signifie “Guiga”. C’est en effet le nom donnĂ© aux bateaux traditionnels d’Amarante. Si vous vous lancez dans ce voyage, vous verrez Amarante sous un autre angle, vous apprendrez Ă  connaĂźtre la ville du point de vue de la riviĂšre TĂąmega ! En chemin, vous passerez sous le magnifique vieux pont et vous aurez l’occasion de voir un grand nombre de monuments historiques qui surplombent la riviĂšre. Les grandes attractions de la promenade sont les chutes d’eau et le vieux moulin. Si vous le faites par une belle journĂ©e ensoleillĂ©e, l’expĂ©rience sera encore meilleure !EXCURSION EN “GUIGA” SUR LA RIVIÈRE TÂMEGAFESTIVITÉS D’AMARANTEAmarante est souvent en fĂȘte ! Mais c’est le premier week-end de juin que se dĂ©roule le festival le plus important de la ville. Une fĂȘte qui Ă©voque SĂŁo Gonçalo, le saint patron de la ville bien que la fĂȘte de SĂŁo Gonçalo soit cĂ©lĂ©brĂ©e le 10 janvier. Les rues de la ville se remplissent de personnes assistant Ă  des concerts, Ă  des Ă©vĂ©nements religieux ou tout simplement Ă  des D’AMARANTEVISITE VIRTUELLE – AMARANTEHISTOIRE DE L’AMARANTEIl est difficile de dĂ©terminer avec prĂ©cision la date Ă  laquelle les premiĂšres colonies ont Ă©tĂ© Ă©tablies Ă  cet endroit. On a trouvĂ© des signes de la prĂ©sence de peuples primitifs qui auraient habitĂ© la chaĂźne de montagnes d’Aboboreira Ă  l’ñge de pierre l’ñge de pierre s’est terminĂ© en l’an 2000 avant La prĂ©sence des Romains dans la rĂ©gion est prouvĂ©e par les nombreuses traces retrouvĂ©es au fil du temps. On pense que la premiĂšre construction Ă©rigĂ©e Ă  Amarante l’a Ă©tĂ© par ordre de l’épouse de Dom Afonso Henriques Dona Mafalda au 12e siĂšcle – elle a ordonnĂ© la construction de l’auberge de Covelo de TĂąmega. Il est gĂ©nĂ©ralement admis que l’Albergaria Ă©tait l’embryon de l’Amarante. La ville se serait dĂ©veloppĂ©e autour de ce premier regroupement de population. C’est avec l’arrivĂ©e de SĂŁo Gonçalo 1187-1259 que le lieu commence Ă  prendre de l’importance dans le AMARANTECe que vous mangez Ă  Amarante est une consĂ©quence de la gĂ©ographie de la ville. SituĂ©e entre Minho et TrĂĄs-os-Montes, sa gastronomie est influencĂ©e par les deux. La gastronomie d’Amarante est une autre attraction de la ville. Vous pourrez y manger le cĂ©lĂšbre chevreau des montagnes, diffĂ©rentes sortes de ragoĂ»t de haricots, du veau, des tripes, du cozido Ă  portuguesa ragoĂ»t portugais et aussi de la morue. À Amarante, les plats typiques de morue sont “à ZĂ© da calçada” et “à CustĂłdia”. Si vous voulez innover, optez pour une truite TĂąmega. Le riz au poulet et les Ɠufs sont Ă©galement cĂ©lĂšbres et revĂȘtent une importance particuliĂšre dans les sucreries CONVENTUELLES D’AMARANTEMalgrĂ© les Ă©normes destructions causĂ©es par les invasions françaises, les recettes de sucreries de couvent n’ont pas brĂ»lĂ© avec l’incendie du couvent de Santa Clara Ă  Amarante. DĂ©tenteurs et gardiens de ce savoir, les aristocrates de la rĂ©gion ont dĂ©cidĂ© de le partager avec les confiseurs de la rĂ©gion. Les foguetes, lĂ©rias, papos de anjo et SĂŁo Gonçalo sont toujours les vedettes de la plus ancienne confiserie d’Amarante, créée en 1930 et appelĂ©e Confeitaria da Ponte prĂšs du pont SĂŁo Gonçalo.DOUCEURS CONVENTUELLES D’AMARANTELes bonbons phalliques, Ă©galement connus sous le nom de “boules de Saint Gonçalo”, sont Ă©galement cĂ©lĂšbres. VoilĂ  une phrase que je n’aurais jamais pensĂ© Ă©crire dans mon blog ! C’est incroyable !COLHÓES DE SÃO GONÇALO boules de Saint GonçaloRESTAURANTS À AMARANTETASQUINHA DA PONTEUn restaurant bon marchĂ©. Plus de 500 avis sur Google et une note globale de 4,2 Ă©toiles sur un maximum de 5. Cosy et avec une atmosphĂšre dĂ©tendue les chiens peuvent ĂȘtre Ă  l’intĂ©rieur du restaurant. Un rapport qualitĂ©-prix trĂšs apprĂ©ciĂ© des clients. Les plats les plus souvent vantĂ©s sont le chanfana de sanglier et le chevreau. J’ai lu de nombreux commentaires sur Google, presque toujours positifs 4 ou 5 Ă©toiles. Curieusement, j’ai Ă©galement trouvĂ© quelques avis trĂšs nĂ©gatifs une seule Ă©toile. MalgrĂ© cela, la note globale du restaurant est trĂšs positive 4,2/5 et le prix trĂšs DA PONTEHÔTELS À AMARANTEHOSTEL AND SUITES DES ARTSPlus de 330 commentaires en ligne, une note globale de 4,5 sur 5 Ă©toiles. Les commentaires font Ă©tat d’un emplacement magnifique Ă  cĂŽtĂ© de la riviĂšre TĂąmega. L’hĂŽtel a Ă©tĂ© rĂ©cemment rĂ©novĂ© et se prĂ©sente comme confortable et propre. Le petit-dĂ©jeuner est trĂšs apprĂ©ciĂ© ainsi que le balcon qui offre une vue magnifique sur la riviĂšre TĂąmega. Bien qu’il s’agisse d’un hĂŽtel avec des chambres partagĂ©es, il est Ă©galement possible de louer des chambres doubles chambre Ă  deux lits.HOSTEL AND SUITES DES ARTSRĂ©servez votre hĂŽtel sur notre site web ! VOUS NE PAIEREZ PAS UN CENTIME DE PLUS. MERCI !SOUTENEZ LE TRAVAIL QUE NOUS FAISONS ET AIDEZ-NOUS À PROTÉGER LES ANIMAUX ! 25% DE NOS COMMISSIONS EST REVERSÉE À UNE institution DE SOINS POUR VISITER DANS LES ENVIRONS AMARANTE ?Pour voir calmement la ville d’Amarante, nous vous suggĂ©rons une escapade de 4 jours. Il y a beaucoup Ă  connaĂźtre et Ă  apprendre dans cette ville ! S’il vous reste du temps ou si vous optez pour un sĂ©jour plus long, sachez que dans les environs d’Amarante, il y a d’autres endroits magnifiques Ă  visiter ! Voici 4 suggestions Mondim de Basto, Peso da RĂ©gua, GuimarĂŁes et Castelo de Paiva et une carte pour organiser vos visites plus facilement et efficacement !CASTELO DE PAIVA47 minutes et 48 kilomĂštres sĂ©parent Amarante de la ville de Castelo de Paiva, un lieu plein de lĂ©gendes, de paysages divers et de traditions. Castelo de Paiva est un mĂ©lange de montagnes, de riviĂšres, de vignobles et de mines. Le rĂ©sultat final est un village charmant ! Les principales attractions de Castelo de Paiva sont l’üle d’Amores, la plage de Pedorido, la route des mĂ©tiers, le parc de GramĂŁo, le mont de SĂŁo Domingos, l’ange du Portugal, les villages de GondarĂ©m et MidĂ”es, les sentiers de randonnĂ©e et le mont de SĂŁo Gens. Un lieu Ă  visiter !GUIMARÃES cliquez sur l’imageD’Amarante Ă  GuimarĂŁes, la distance est de 49 kilomĂštres, une distance qui peut ĂȘtre couverte en 36 minutes. La ville de GuimarĂŁes n’a presque plus besoin d’ĂȘtre prĂ©sentĂ©e. Le berceau du Portugal est une ville pleine d’histoire et d’attractions historiques. Aller Ă  GuimarĂŁes, c’est comme retourner en classe d’histoire au lycĂ©e et apprendre les dĂ©tails de la naissance de notre pays en 1143. Si vous allez Ă  GuimarĂŁes, ne manquez pas le centre historique, le chĂąteau, le Paço dos Duques de Bragança, la colline sacrĂ©e, la rue de Santa Maria, l’église de Nossa Senhora do Carmo et bien d’autres choses encore. GuimarĂŁes est une destination incontournable !PESO DA RÉGUA cliquez sur l’image42 minutes et 61 kilomĂštres sĂ©parent Amarante de Peso da RĂ©gua. C’est au cƓur de la rĂ©gion viticole de l’Alto Douro que l’on trouve un paysage Ă©tonnant qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© classĂ© par l’UNESCO au patrimoine mondial. C’est Ă  Peso da RĂ©gua que sont plantĂ©s les vignobles Ă  l’origine du cĂ©lĂšbre vin de Porto. Si vous acceptez notre suggestion, ne manquez pas la chapelle des 7 coins, l’église mĂšre, le parc thermal de Caldas do Moledo et les diffĂ©rents points de vue qu’offre la rĂ©gion. MONDIM DE BASTO cliquez sur l’imageD’Amarante Ă  Mondim de Basto, il y a 26 kilomĂštres, une distance qui peut ĂȘtre couverte en 28 minutes en voiture. Elle se trouve Ă  la frontiĂšre entre Minho et TrĂĄs-os-Montes et son point culminant est la colline de Senhora da Graça. Mondim est un petit endroit qui regorge d’attractions touristiques dans ses environs. Les paysages sont Ă  couper le souffle et les points de vue sont ses grandes attractions. Si vous allez Ă  Mondim, ne manquez pas le centre historique, la Senhora da Graça, le parc naturel de l’AlvĂŁo, les Fisgas do Ermelo, le village de Varzigueto et le pont de Vilar de VOUS AVEZ AIMÉ CET ARTICLE, VOUS AIMEREZ AUSSI


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